Sur les interventions de chirurgie plastique pour lesquelles les patientes leur demandent leur avis

Avant une intervention, les patientes sont angoissées (84 % de françaises sondées par BVA en juin 2016 – Express n°3390 du 22-06-2016 ; et 13% avouent avoir été très angoissées avant leur intervention). Les médecins gynécologues et les sénologues peuvent aider leurs patientes à maitriser leur anxiété. D’autre part, si globalement les françaises sont satisfaites des prestations fournies lors des interventions, il semblerait d’après ce sondage, qu’elles soient plus déçues des éléments fournis à la sortie de l’établissement et par l’accompagnement psychologique insuffisant. Après l’intervention, les françaises attendent, en effet, un meilleur accompagnement, et notamment une meilleure articulation entre l’hospitalisation et la médecine de ville.

Le choix du chirurgien n’est pas fait au hasard et dans plus de 2/3 des cas, c’est le médecin qui oriente la patiente vers celui qui l’opérera (sondage BVA ‘Comment j’ai choisi mon chirurgien ?’ : 67% « Mon médecin me l’a recommandé » et  16% « Des amis ou des proches de ma famille me l’ont recommandé »). Cela parait bien normal et la place cruciale du médecin correspondant est ici réaffirmée. Or, en Chirurgie Plastique, Reconstructrice et Esthétique, le choix se fait encore souvent sur le seul ‘bouche-à-oreilles ‘ qui peut parfois être aléatoire comme chacun le sait. Le gynécologue, dans ce domaine, comme dans les autres domaines chirurgicaux, doit pouvoir aider à choisir le chirurgien le plus adapté à son cas.

La Chirurgie Plastique et Esthétique est une chirurgie à forte implication personnelle et psychologique, et l’expérience clinique nous a appris qu’il existait souvent une certaine ambivalence dans la démarche de la personne, avec des phrases telles que « J’ai très envie de le faire mais j’ai peur » ou « Je veux le faire mais je ne voudrais pas que cela se voit ». Certes, cette ambivalence est en partie levée lorsque la personne décide de consulter un Chirurgien Plasticien  mais elle peut perdurer au moins partiellement assez longtemps en fonction de la personnalité de la personne. Ici, le gynécologue peut aider à lever cette ambivalence et à réaliser un accompagnement bienveillant, permettant à la personne de passer ce cap et finalement de bénéficier des bienfaits de l’intervention. Par ailleurs, la Chirurgie Plastique et Esthétique fait encore l’objet d’un certain tabou et les patientes sont souvent culpabilisées de faire réaliser une intervention non strictement indispensable. Pour la réduction mammaire par exemple, si le gynécologue a parlé à la patiente de cette possibilité chirurgicale (« est-ce que votre poitrine vous entraine des douleurs dorsales ?), la patiente se trouve déculpabilisée, et consultera plus facilement.

Aussi, il apparaît opportun et utile que le gynécologue puisse prendre une place de plus en plus importante dans l’accompagnement avant l’intervention, dans le choix du chirurgien, et dans le suivi postopératoire en Chirurgie Plastique et Esthétique. La chirurgie plastique, reconstructrice et esthétique n’étant pas enseignée à la faculté pour sa plus grande part, il peut manquer des éléments aux médecins pour participer à ce processus essentiel.

Le but de ce site, dédié aux gynécologues et aux Sénologues, est de fournir ces éléments importants. Etant impliqué, depuis plus de vingt ans, dans l’enseignement post-universitaire des médecins gynécologues et des Sénologues, nous avons créé ce site à partir des éléments de notre enseignement mais aussi, et surtout, à partir des questions que nous ont directement posées les médecins participant aux formations, que nous remercions ici chaleureusement pour leur contribution à la qualité et la pertinence de site.