FAQ

Comment préparer ma consultation?

La consultation est le point capital de la prise en charge, et ce temps ne doit pas être sous-estimé car il est essentiel pour la réussite de la suite. La consultation permettra de faire un diagnostic précis et de prévoir la conduite à tenir en vue d’obtenir le résultat adapté. Le Chirurgien Plasticien doit disposer de tous les éléments nécessaires pour avoir un avis juste et précis. C’est pourquoi nous vous demandons de prêter une attention particulière à la préparation de votre consultation.

+ - Comment remplir le questionnaire?

Le questionnaire, que l’on vous a adressé, doit être rempli avec beaucoup de soins. Il faut préciser notamment si vous prenez de l’aspirine, ou des anticoagulants qui pourraient favoriser les ecchymoses, et également favoriser une diffusion non souhaitée des produits injectés. Il faut également prendre un moment chez vous, face au miroir, en partant du haut vers le bas du visage, c’est-à-dire du front jusqu’au cou, préciser les zones qui vous ennuient et celles que vous souhaiteriez corriger. Le Chirurgien Plasticien pourra ainsi vous dire ce qui relève de la médecine esthétique, ou les zones qui ne peuvent pas être corrigées par la médecine esthétique, mais qui peuvent au contraire nécessiter une intervention chirurgicale pour obtenir le résultat escompté.  Il est important de signaler à votre Chirurgien Plasticien si vous avez eu des injections préalables, surtout de produits non résorbables. Ces produits ne doivent plus être être utilisés actuellement, mais ils l’ont été par certains dans le passé, et, si vous avez eu ce type d’injections, il y a un risque de développement d’un granulome (lorsqu’on injecte un produit résorbable, sur un produit non résorbable, on peut obtenir parfois des granulomes ; c’est pourquoi il est très important de signaler à votre chirurgien plasticien si vous avez eu de telles injections).

+ - Rajeunissement facial (blépharoplasties, liftings)

Le questionnaire préopératoire, que l’on vous a adressé, doit être rempli avec beaucoup de soins notamment la prise d’aspirine, d’anti-inflammatoires ou d’anticoagulants, qui doit être prise en compte pour éviter la formation d’hématomes. De même, il est important de préciser vos antécédents chirurgicaux ou de médecine esthétique comme la mise en place de fils ou d’éventuelles injections, réalisées par un autre opérateur. En effet, le chirurgien plasticien va prévoir sa stratégie chirurgicale en fonction du visage qu’il examine en consultation : si ce visage n’a pas son volume de base, il faut bien le signaler au chirurgien, et il faudra probablement attendre quelques mois pour que les produits se soient résorbés, et que l’on soit revenu au volume de base, pour ne pas fausser l’évaluation pré- et peropératoires.

Pour préparer votre consultation, il est important que vous preniez un moment chez vous face à un miroir, en examinant votre visage du haut vers le bas, c’est-à-dire du front jusqu’à la région cervicale. Vous devez noter toutes les zones qui vous gênent afin de les signaler au chirurgien. En consultation, le chirurgien fera le même travail et vous demandera les zones qui vous gênent et, pour chaque zone, il pourra proposer une solution et vous signaler ce qui peut être corrigé par la chirurgie. Il pourra vous préciser également quel type de chirurgie sera nécessaire pour obtenir la correction souhaitée.

+ - Augmentation Mammaire

Avant la consultation d’augmentation mammaire, il faut bien remplir le questionnaire et le retourner au Dr DELAY.  Il est important de signaler vos antécédents personnels ou familiaux de lésion mammaire bénigne, ou de cancer du sein.

Pour préparer la consultation, il faut trouver un soutien-gorge en matière fine étirable, avec une bretelle partant du milieu du bonnet car, lors de la consultation, des prothèses seront mises en place pour un essai, il faut donc venir avec un soutien-gorge bonnet C en matière étirable, et venir avec un tee-shirt moulant de couleur claire. Le tee-shirt moulant et le soutien-gorge en matière étirable permettront un essai plus précis, lors de la consultation.

Vous pouvez également amener des photos de seins correspondants aux volumes que vous souhaiteriez, cela peut guider le chirurgien dans le choix de la taille en sachant que le plus important est l’essai face au miroir, car une photo est une autre personne, et le miroir vous donne le reflet de votre propre image. Vous devez également réfléchir à la réponse à trois questions:

  • Pourquoi souhaitez-vous augmenter votre poitrine?
  • Quelle taille souhaitez-vous obtenir?
  • Si vous avez été enceinte, est ce que vos seins ont augmenté de volume ? et si cela a été le cas, avez–vous aimé cette augmentation de volume ?

Enfin, si vous avez eu une imagerie récente des seins (échographie et/ou mammographie), il faut l’apporter au chirurgien plasticien. Suivant l’âge de la patiente, il faudra en effet une imagerie récente des seins (une échographie avant 30 ans, une échographie avec une incidence de mammographie entre 30 et 40 ans, et une mammographie-échographie après 40 ans). Votre médecin peut éventuellement vous prescrire ces examens, et vous pourrez apporter les résultats lors de la consultation avec le chirurgien plasticien.

+ - Lipomodelage esthétique des seins

Le lipomodelage esthétique des seins est une augmentation « douce », limitée, et naturelle des seins. Vous pouvez lire le paragraphe précédent sur l’augmentation mammaire car il peut aider dans le choix à faire entre augmentation par prothèses ou par lipomodelage. L’augmentation par lipomodelage est une augmentation modérée, voire très modérée, en fonction des tissus receveur et des tissus donneurs potentiels (demande différente de l’augmentation mammaire par prothèses).  Il peut être intéressant de combiner les 2 techniques, sous la forme d’une augmentation mammaire composite qui donne habituellement de très bons résultats.

Lors de la consultation, on évaluera les tissus receveurs, au niveau du sein, et également les tissus donneurs (en général au niveau de la culotte de cheval). La consultation permettra de voir s’il y a correspondance entre les deux. Il faut bien remplir le questionnaire médical en précisant bien votre poids et taille. Il faut également pouvoir réfléchir au fait d’avoir un poids stable, car il s’agit d’une condition nécessaire à la réalisation du lipomodelage esthétique du sein, car si la patiente perd du poids, elle perdra nécessairement du volume au niveau de ses seins.

Comme pour l’augmentation mammaire, il faut prévoir une imagerie mammaire avec une échographie mammaire bilatérale avant 30 ans, une échographie avec une incidence de mammographie bilatérales entre 30 et 40 ans, et une mammographie-échographie après 40 ans. Votre médecin peut éventuellement vous prescrire ces examens et vous les amènerez lors de la consultation avec le chirurgien plasticien.

+ - Réduction mammaire


L’hypertrophie mammaire a une symptomatologie souvent assez claire avec une gêne et des douleurs dorsales, et l’indication de réduction mammaire apparait souvent évidente en cas d’hypertrophie importante.  Bien remplir le questionnaire qui vous a été adressé, accompagné si possible d’un courrier du Médecin traitant.

Vous devez vous préparer à répondre aux questions suivantes :

  • Quelle sont les douleurs dorsales que vous ressentez ?
  • Quel volume mammaire souhaitez-vous ?
  • Trouvez-vous vos seins un peu gros, gros, ou très gros ?
  • Souhaitez-vous un sein en rapport avec votre morphologie ? Type bonnet C (choix le plus fréquent et le plus logique). Ou un sein plus petit ? Ou un sein gardant un volume encore important ?

Une imagerie du sein sera nécessaire. En fonction de l’âge, l’indication d’imagerie est différente : avant 30 ans : on réalise une échographie mammaire bilatérale, entre 30 et 40 ans : une incidence de mammographie avec une échographie bilatérale, et après 40 ans : une mammographie et une échographie bilatérales. Votre médecin peut vous prescrire ces examens, et vous pouvez les amener lors de la consultation auprès du chirurgien plasticien. Si ce n’est pas le cas, le chirurgien plasticien vous fera les ordonnances, et vous ramènerez les examens lors de la seconde consultation préopératoire.

L’inconvénient principal de la réduction mammaire est la rançon cicatricielle (autour de l’aréole, une verticale jusqu’au sillon, et une horizontale plus ou moins longue suivant l’importance de l’hypertrophie mammaire). Vous pourrez demander au chirurgien de voir des exemples de cicatrices : des cicatrices à 3 mois (date à laquelle la cicatrice est encore rouge) et un à 1 an, date à laquelle la cicatrice est habituellement mature) vous serons montrées. Si la patiente accepte la cicatrice, l’amélioration de la forme des seins et l’amélioration importante des douleurs dorsales entraineront habituellement une satisfaction importante.

+ - Cure de ptôse


La cure de ptôse peut s’accompagner d’une réduction modérée, en fonction de la demande de la patiente ; ou inversement peut s’accompagner d’un lipomodelage du décollété pour augmenter la plénitide du décolleté, ou le rajeunir ; voire s’accompagner d’une augmentation mammaire par prothèses combinée à la cure de ptôse s’il manque beaucoup de volume. Votre demande profonde est donc essentielle pour bien poser l’indication. Il faut donc bien réfléchir à votre souhait avant votre consultation. Bien remplir le questionnaire qui vous a été adressé, accompagné si possible d’un courrier du Médecin traitant.

Vous devez vous préparer à répondre aux questions suivantes : Quel volume mammaire souhaitez-vous ? Souhaitez-vous le même volume ? (cure de ptôse seule, même volume du sein avec forme rajeunie) ou une augmentation mammaire modérée (lipomodelage combiné)? ou une augmentation plus importante (augmentation mammaire par prothèses combinée)? Souhaitez-vous un sein en rapport avec votre morphologie ? Type bonnet C. Souhaitez un décolleté bien rempli, si cela est possible (réalisation d’un lambeau glandulaire postérieur) ?

Une imagerie du sein sera nécessaire. En fonction de l’âge, l’indication d’imagerie est différente : avant 30 ans : on réalise une échographie mammaire bilatérale, entre 30 et 40 ans : une incidence de mammographie avec une échographie bilatérale, et après 40 ans : une mammographie et une échographie bilatérales. Votre médecin peut vous prescrire ces examens, et vous pouvez les amener lors de la consultation auprès du chirurgien plasticien. Si ce n’est pas le cas, le chirurgien plasticien vous fera les ordonnances, et vous ramènerez les examens lors de la seconde consultation préopératoire.

L’inconvénient principal de la cure de ptôse seule est la rançon cicatricielle (autour de l’aréole, une verticale jusqu’au sillon, et une horizontale plus ou moins longue suivant l’importance de la ptôse mammaire). Vous pourrez demander au chirurgien de voir des exemples de cicatrices : des cicatrices à 3 mois (date à laquelle la cicatrice est encore rouge) et un à 1 an, date à laquelle la cicatrice est habituellement mature) vous serons montrées. Si la patiente accepte les cicatrices, l’amélioration de la forme des seins lui donnera habituellement satisfaction.

+ - Malformations de seins


Les malformations des seins sont variées. Il faut bien remplir le questionnaire préopératoire et, si possible, disposer d’une lettre de votre médecin traitant ou du Médecin pédiatre (pour les jeunes adolescentes) expliquant le caractère malformatif de votre cas ; cela peut appuyer pour la prise en charge éventuelle de votre cas par l’Assurance Maladie.

Les femmes consultant habituellement pour malformation du sein sont des jeunes femmes, et si c’est avant 30 ans, il suffit de disposer d’une échographie mammaire bilatérale. Si la patiente a plus de 30 ans, une incidence de mammographie et une échographie bilatérale, si elle a plus de 40 ans : mammographie et échographie bilatérales.

La patiente doit réfléchir à sa demande: souhaite-t-elle avoir des seins de morphologie normale mais de taille limitée ? ou Souhaite-t-elle une augmentation bilatérale dans le même temps.

+ - Cas secondaires pour l’amélioration d’une chirurgie esthétique antérieure?


L’analyse de l’histoire de la patiente et du problème spécifique rencontré est très importante. Aussi, il faut remplir avec grand soin le questionnaire préopératoire et il est aussi important de disposer des comptes rendus opératoires des interventions précédentes (demandez au chirurgien d’adresser à votre médecin traitant ou à votre gynécologue les comptes rendus opératoires des interventions) et éventuellement, des photos avant les interventions dont vous avez bénéficié. Si cela est possible, il est souhaitable également de pouvoir bénéficier d’un courrier du premier praticien afin qu’il explique les différents temps opératoires et les éventuels problèmes qu’il a rencontrés. Si cela vous parait délicat, on pourra reconstruire l’histoire clinique avec les éléments précédents.

Il faut bien réfléchir à votre demande et aux objectifs les plus importants pour vous. Dans les cas secondaires, il faut souvent redéfinir les objectifs un peu à la baisse, et se donner des objectifs raisonnables que l’on pourra effectivement atteindre par la correction qui vous sera proposée.

A la suite de l’examen clinique et de l’analyse de tous les éléments du dossier, le Chirurgien Plasticien expérimenté pourra vous proposer des solutions permettant d’améliorer la situation. Il est également important en parallèle de vous préparer au point de vue psychologique, et ainsi rencontrer un psychologue ou un psychiatre faisant des entretiens psychothérapeutiques (demander conseil dans ce sens, à votre Médecin traitant) pour parler de votre parcours et de vos éventuels déboires, de façon à faire la part des choses, et être prête à repartir pour un nouveau projet thérapeutique. Il faut également, dans les situations difficiles savoir se donner du temps pour finir le travail de deuil par rapport à l’idéal fantasmé qui n’a pas été atteint.

Les femmes consultant habituellement pour malformation du sein sont des jeunes femmes, et si c’est avant 30 ans, il suffit de disposer d’une échographie mammaire bilatérale. Si la patiente a plus de 30 ans, une incidence de mammographie et une échographie bilatérale, si elle a plus de 40 ans : mammographie et échographie bilatérales.

La patiente doit réfléchir à sa demande : souhaite-t-elle avoir des seins de morphologie normale mais de taille limitée ? ou Souhaite-t-elle une augmentation bilatérale dans le même temps.

+ - Gynécomastie

Pour préparer la consultation, il faut disposer d’une lettre du médecin traitant ou du Médecin endocrinologue, et bien remplir le questionnaire reçu.

Un bilan médical est nécessaire avant la consultation en chirurgie plastique et, vous pouvez demander à votre médecin traitant de vous adresser à un endocrinologue, qui devra réaliser un bilan endocrinien pour rechercher une éventuelle gynécomastie secondaire. En plus de l’examen endocrinien avec prise de sang, il faudra faire un examen testiculaire.

Si le bilan hormonal est normal, il s’agit d’une gynécomastie idiopathique. La cure de gynécomastie peut être prise en charge par l’assurance maladie, une fois que le bilan hormonal est fait et, sous réserve d’un retentissement psychosocial important.

+ - Reconstruction mammaire après mastectomie

Afin de bien préparer votre consultation avant reconstruction mammaire, il faut réfléchir à votre demande de reconstruction du sein touché, mais également à votre demande par rapport au sein controlatéral (souhaitez-vous une réduction de ce sein controlatéral ? et de quel ordre par exemple ?). Il est important de bien remplir le questionnaire qui précisera vos antécédents, les facteurs de risque éventuels comme la radiothérapie, le tabagisme, et le diabète. Une lettre de votre médecin traitant ou de votre gynécologue est toujours la bienvenue. Il faudra joindre au questionnaire médical le compte rendu de l’anatomopathologie (analyse de la pièce opératoire à la suite de la tumorectomie, de la mastectomie). Il est nécessaire de bien préciser sur le questionnaire, si vous avez bénéficié d’une radiothérapie, la date à laquelle la radiothérapie a été terminée (il est important de préciser une éventuelle radiothérapie, même si elle a été délivrée de nombreuses années avant la mastectomie, comme c’est le cas lorsqu’on a eu dans un premier temps, un traitement conservateur).

Pour les reconstructions immédiates : bien lire le chapitre « Comment bénéficier d’une Reconstruction Mammaire Immédiate (RMI) ? ».

Lors de la consultation, à la suite de l’examen et de la synthèse de votre dossier, vous proposera la ou les techniques parmi les plus adaptées à votre cas.

+ - Séquelles de traitement conservateur du cancer du sein

Les traitements conservateurs du cancer du sein (tumorectomie + radiothérapie) ont connu un développement important ces 20 dernières années, du fait de l’amélioration des techniques chirurgicales, du diagnostic plus précoce des cancers du sein grâce au dépistage, et de la tendance générale à tenter de limiter les séquelles du traitement du cancer. Les traitements conservateurs permettent d’éviter à la patiente d’être confrontée à la perte du sein, mais ils n’évitent pas de se confronter à l’angoisse existentielle suscitée par le diagnostic de cancer du sein, et à la peur de la récidive. Ils peuvent conduire dans 15 à 20 % à des séquelles thérapeutiques qui gênent la patiente dans sa vie de femme, et peuvent lui rappeler quotidiennement sa maladie. La prise en charge de ces séquelles est donc importante, pour autoriser une meilleure qualité de vie après traitement (le but de la cancérologie moderne est ramener les personnes dans la vie normale). Il est à noter que ces séquelles sont souvent minorées lors de la consultation de surveillance carcinologique, car la patiente sait ce qu’elle doit au chirurgien et à son traitement, d’autant que le fait d’avoir pu conserver le sein est souvent surinvesti par le couple chirurgien-patiente lors de la phase de prise en charge initiale du cancer ; probablement dans le but sub-conscient d’atténuer le traumatisme engendré par l’annonce du diagnostic de cancer du sein.

Ainsi les patientes ayant été traitées d’un cancer du sein consultent, souvent quelques années plus tard, lorsqu’elles « se sentent guéries »,un chirurgien plasticien pour savoir «si l’on peut faire quelque chose ? » Face à cette demande, la chirurgie plastique correctrice des séquelles thérapeutiques du sein s’est développée ces dernières années. Sa place dans la prise en charge du cancer du sein est maintenant importante. Il est à noter que cette expérience acquise dans le traitement de ces séquelles peut également apporter sa contribution dans le cadre du traitement des séquelles des affections bénignes du sein.

Les séquelles du traitement conservateur sont variées. Elles peuvent être mineures ou, parfois, très importantes. Même en cas de déformation mineure, l’écoute de la demande doit être très attentive, car du fait de la symbolique importante du sein, il n’y a pas de parallélisme directentre l’importance de la déformation et l’importance de la séquelle psychologique: une séquelle paraissant mineure peut ainsi avoir un retentissement personnel important.

Les séquelles du traitement conservateur peuvent associer, à des degrés divers, les déformations élémentaires suivantes :

  • Asymétrie mammaire,
  • Amputation de la plaque aréolo-mamelonnaire,
  • Rétraction cicatricielle et altérations cutanées,
  • Déformations mineures du sein,
  • Déformations et désorientations aréolo-mamelonnaires,
  • Déformations majeures du sein

Asymétrie mammaire

L’asymétrie entre les deux seins est la séquelle thérapeutique la plus souvent rencontrée après traitement conservateur. Elle est liée au traitement chirurgical (d’autant que la taille de la tumeur était plus importante), mais aussi au fait que le sein traité est plus ferme, et ptose moins dans le temps. La radiothérapie provoque en effet un certain degré de sclérose tissulaire, qui fige le sein dans le temps. D’autre part, le sein controlatéral augmente fréquemment de volume du fait d’une prise de poids fréquente chez ces patientes. La meilleure prévention de l’asymétrie mammaire est d’ailleurs de conseiller aux patientes d’éviter une prise de poids, fréquente après traitement d’un cancer du sein (consulter mon site à « surpoids »).

Dans la plupart des cas, la solution thérapeutique la plus adaptée est de réaliser une réduction controlatérale avec cure de ptose, permettant de symétriser le sein controlatéral au sein traité. Il faut savoir que, dans le temps, le sein traité par radiothérapie ptôsera moins, et grossira moins que le sein controlatéral, et qu’une asymétrie légère peut réapparaître au bout de quelques années.

Cette intervention peut être réalisée dés que la patiente aura retrouvé un poids stable, normal ou proche de la normale ; en effet, un amaigrissement postopératoire important pourrait entraîner une diminution de volume du sein symétrisé et le faire retomber. Inversement, une prise de poids importante pourrait entraîner une augmentation du volume mammaire. L’arrêt du tabac est impératif pour limiter le risque de complications, et en particulier les désunions cicatricielles. Une mammographie récente est nécessaire avant l’intervention.

Le chirurgien incise le sein sur les dessins qu’il aura réalisé avant l’intervention. Les pièces d’exérèse sont systématiquement envoyées en anatomo-pathologie pour analyse. Le pansement enveloppe le thorax, il est compressif et modelant. Il est refait le jour du départ, 48 heures après l’intervention ; le drain est enlevé à cette occasion. La survenue post-opératoire d’un œdème (gonflement) et d’ecchymoses (bleus) est un phénomène normal. 15 jours après l’opération, le pansement est supprimé et on prescrit le port d’un soutien gorge de maintien pendant 1 mois. La patiente peut reprendre des douches.

Le résultat est considéré comme stable à un an, date à laquelle on pourra évaluer la forme finale du sein (le sein symétrisé doit initialement être 1 cm plus haut que le sein conservé, pour tenir compte de la ptose normale qui survient dans les mois post-opératoires), la symétrie mammaire, et l’aspect des cicatrices (autour de l’aréole et verticale en dessous de l’aréole), marques obligatoires de cette chirurgie. A 1 an, une mammographie de référence et une échographie sont réalisées, pour permettrela surveillance carcinologique habituelle.

Amputation de la plaque aréolo-mamelonnaire

Les tumeurs centrales du sein et les tumeurs rétro-aréolaires peuvent être traitées par traitement conservateur avec amputation du cône aréolo-mamelonnaire et reconstruction de la forme du sein par la technique dite du « round-block ». Le résultat morphologique est habituellement bon, et aboutit à un sein de jolie forme mais sans plaque aréolomamelonnaire, donnant un sein d’aspect « borgne ». La reconstruction de la plaque aréolo-mamelonnaire peut être réalisée dans un deuxième temps ; et est une technique peu contraignante.

Cette étape intervient habituellement 6 mois à 1 an après la fin de la radiothérapie. L’aréole peut être reconstruite en prélevant une partie de l’aréole du sein restant, de la peau de la région de l’aine, ou le plus souvent par tatouage. Le mamelon peut être reconstruit en prélevant une partie du mamelon de l’autre sein, ou grâce à la réalisation de petits lambeaux locaux. Le chirurgien plasticien choisira la technique la plus appropriée en fonction du cas. Cette intervention se fait sous anesthésie locale, en ambulatoire.

Si une plastie de symétrisation (sous anesthésie générale) du sein controlatéral est nécessaire, l’aréole et le mamelon sont alors reconstruits dans le même temps.

Rétraction cicatricielle et altérations cutanées

Une rétraction cicatricielle peut apparaître à la suite d’un traitement conservateur, et entraîner une gêne fonctionnelle au niveau de la région concernée (mobilité de l’épaule). Ces rétractions cutanées sont aujourd’hui rares. Elles survenaient lorsque les chirurgiens réalisaient une grande incision à la partie externe du sein, pour réaliser la tumorectomie supéro-externe et le curage axillaire (mieux vaut 2 petites incisions séparées, qu’une grande incision, surtout en zone de mobilité). La correction de ces rétractions cicatricielles est faite par la réalisation d’une plastie, ou d’un lambeau local.

Les altérations cutanées à type de télangiectasies ou de dystrophies cutanées sont difficiles à corriger. Si elles sont bien tolérées, on propose l’abstention chirurgicale. En cas d’aggravation avec ulcérations, il faut faire appel à un lambeau de couverture et l’on se retrouve dans une situation comparable au cas d’une déformation majeure (Cf ce sous-chapitre). Dans le cas de télangiectasies superficielles (dilatation des vaisseaux cutanés) un traitement par laser Co2 peut être proposé, surtout au niveau des zones du décolleté, les plus visibles.

Déformations mineures du sein

Les déformations mineures du sein après traitement conservateur sont fréquentes, et souvent bien acceptées par les patientes. Dans certains cas, les patientes demandent une correction de la déformation mineure, d’autant plus que cette déformation siège à la partie interne ou supéro-interne dusein, zone du décolleté. Cette zone est la plus importante pour les patientes, car elle est la plus visible, et c’est elle qui participe le plus à la vie de relation, dans un contexte social.

L’efficacité des transferts de graisse que nous utilisions au niveau de la région faciale (technique appelée lipostructure), nous a donné l’idée de les utiliser au niveau de la région mammaire dans les seins reconstruits par lambeaux. Puis, constatant l’efficacité très importante de cette technique, nous avons décidé d’étendre ses indications, notamment dans les séquelles modérées de traitement conservateur dès 2002. Cette technique, qui permet de remodeler des déformations de forme et de volume est nommée lipomodelage du sein.

Il n’y avait, jusqu’à la technique du lipomodelage, aucune alternative permettant de corriger la zone du décolleté ou les autres déformations mineures du sein, car les techniques (comme les lambeaux de grands dorsaux) étaient trop lourdes ou trop contraignantes pour des déformations limitées. L’abstention thérapeutique était alors le plus souvent préconisée.

Cette technique du lipomodelage des seins conservés que nous utilisons depuis 2002 est validée depuis janvier 2015 par l’HAS. Cette technique doit être réalisée dans un équipe entrainée et multidisciplinaire dans le cadre d’un protocole précis avec évaluation mammographique, échographique, et IRM  avant lipomodelage ; et mammographie et échographie de référence pratiquées par le même radiologue un an après le lipomodelage. Les résultats à 17 ans dans notre équipe ne montrent pas de retentissement délétère avec au contraire un taux de récidive locale inférieur au taux attendu. L’HAS recommande d’attendre 2 ans après le traitement initial du cancer avant de réaliser le lipomodelage du sein conservé.

Leprincipe de la technique de lipomodelage est de transférer de la graisse d’un site de prélèvement (abdominal ou cuisses) vers la région mammaire où il manque de volume.

Les patientes sont informées de la technique opératoire, ainsi que de ses risques et complications potentiels. Une fiche d’information est remise à la patiente. Il est important que la patiente ait son poids d’équilibre pour l’intervention car la graisse transférée garde la mémoire de son lieu d’origine. Si la patiente maigrissait après l’intervention de lipomodelage, elle perdrait ainsi en partie le bénéfice de l’intervention.

Un examen clinique minutieux permet d’évaluer les zones qui sont à traiter sur le sein. Elles sont repérées et marquées sur la patiente. L’étude des différentes zones graisseuses de l’organisme est réalisée de façon à repérer les stéatoméries naturelles. Le plus souvent c’est la stéatomérie abdominale qui est utilisée lors du premier lipomodelage, car ce prélèvement est apprécié des patientes et il ne nécessite pas de changement de position opératoire ; le deuxième site est la région trochantérienne (culottes de cheval) qui peut être complétée d’un prélèvement sus-iliaque éventuel pour obtenir le volume graisseux adéquat.

Après prélèvement, la graisse est centrifugée afin de séparer les phases sanguine, huileuse, et adipocytaire. Seule la phase adipocytaire est conservée pour être transférée.

Après préparation de la graisse, on dispose alors de nombreuses seringues de 10 ml de graisse purifiée. Le transfert de la graisse se fait au niveau de la région mammaire, et est réalisé directement avec les seringues de 10 ml sur lesquelles sont adaptées des canules spécifiques de transfert de diamètre 2 mm, légèrement plus longues et plus fortes que les canules de transfert utilisées au niveau de la région faciale car les contraintes mécaniques sont ici plus importantes, les tissus receveurs étant plus fermes et plus fibreux.

Les incisions au niveau du sein sont réalisées à l’aide d’un trocart, qui permet une incision suffisante et limite la rançon cicatricielle qui sera punctiforme et très discrète. Il faut réaliser plusieurs incisions qui permettront de multiplier et de croiser les microtunnels de transferts. Le transfert graisseux se réalise par petite quantité sous la forme de fins cylindres de graisse (« spaghettis »). Il faut réaliser des microtunnels multidirectionnels. Il faut avoir une bonne vision dans l’espace et former une sorte de grillage tridimensionnel afin de ne jamais réaliser de zones graisseuses en flaques qui conduiraient à une cytostéatonécrose. Au contraire, chaque microtunnel doit être conçu comme étant enveloppé de tissu bien vascularisé. Le transfert se fait sous faible pression, en retirant doucement la canule. Lorsque les tissus receveurs sont saturés de graisse et qu’ils n’acceptent plus de tissu adipeux, il ne sert à rien d’insister, sinon on risque d’induire des zones de cytostéatonécrose. Mieux vaut revenir pour une séance complémentaire (dans les séquelles de traitement conservateur, il faut souvent prévoir 2 séances (35% des cas), voire 3 séances (5% des cas) pour obtenir un résultat satisfaisant, car il est difficile d’hypercorriger, car ces tissus sont souvent assez fibreux) qui sera alors beaucoup plus aisée et qui sera réalisée quelques mois plus tard. Les sutures au niveau du sein sont réalisées à l’aide de points de fil très fin à résorption rapide, et un simple petit pansement sec est mis en place pour quelques jours au niveau du sein. Un pansement compressif est mis en place au niveau du site de prélèvement.

Les suites opératoires normales

Au niveau du site de prélèvement: des douleurs correspondent à celles constatées lors d’une liposuccion. Ces douleurs sont assez vives pendant 48 heures, et sont traitées par des antalgiques simples. Il existe ensuite, une sensibilité désagréable qui persiste 2 à 3 mois.

Les ecchymoses sont très marquées et persistent environ 3 semaines. L’œdème post-opératoire disparaît de façon totale ou subtotale en 3 mois.

Sur le sein : il existe des ecchymoses qui disparaissent en une quinzaine de jours. L’œdème lié à l’intervention disparaît environ en un mois. L’évolution du volume se fait vers une perte progressive d’environ 30 % du volume apporté. Le volume est stable après environ 3  mois. Lorsque la graisse prélevée est très huileuse(pourcentage d’huile très important après centrifugation), la résorption est plus importante, de l’ordre de 50 %, et se prolonge plus longtemps jusqu’à 5 à 6 mois.

Les complications possibles

Au niveau du site de prélèvement, les cicatrices doivent être placées dans une zone discrète, en général dans un pli ou en région péri-ombilicale. Nous n’avons pas enregistré de demande de patientes par rapport à une cicatrice disgracieuse ou à des défauts du site de prélèvement. Habituellement les patientes sont plutôt satisfaites de la correction de l’excès graisseux.

Les infections cutanées des voies d’abord sont très rares, et répondent favorablement aux sons locaux et à l’antibiothérapie adaptée.

Au niveau du sein : les cicatrices doivent être bien positionnées. Elles sont habituellement très discrètes car elles mesurent 2 mm de diamètre du fait de leur réalisation au trocart. Une infection peut survenir sur le sein etse manifester par une rougeur du sein. Le placard est en général centré sur un point de transfert. Soins locaux et antibiothérapie adaptée permettent la résolution de ces rares complications. Des kystes huileux peuvent apparaître dans les 3 à 4 mois post-opératoires (« petites bille sous la peau ») et doivent faire consulter le chirurgien pour ponction(pas besoin de faire réaliser d’échographie). Des zones de cytostéatonécrose sont possibles ; elles sont rares, si l’on respecte bien la technique de transfert. Lorsque le tissu receveur est saturé de graisse, il ne faut pas insister, sinon on s’expose à la formation de ces zones de cytostéatonécrose. Ces zones de cytostéatonécrose sont caractéristiques : légèrement sensibles et stables dans le temps, évoluant progressivement vers une diminution. Toute augmentation de volume d’une tuméfaction dure du sein doit faire l’objet d’une microbiopsie parun radiologue, afin d’éliminer toute évolution cancéreuse. En effet, le transfert graisseux n’est pas en lui même un élément de récidive, mais une récidive tumorale (risque évalué à 1 à 1, 5% par an) est possible. Il ne faut ainsi pas attribuer une tuméfaction du sein augmentant de volume au transfert graisseux.  Une récidive de traitement conservateur doit habituellement être traitée par mastectomie, avec reconstruction mammaire immédiate par lambeau de grand dorsal sans prothèse.

Les résultats du lipomodelage des déformations modérées sont très encourageants, dans la mesure où ne disposions pas d’autre technique satisfaisante pour traiter ces situations. Cette technique a apporté une arme thérapeutique très intéressante dans les déformations modérées des seins++.

Si l’opérateur a une expérience importante, il peut maintenant également proposer cette technique dans

certaines formes de déformations importantes du sein.

Déformations majeures du sein avec désir de conservation du sein

La reconstruction des déformations majeures du sein après traitement conservateur est un problème difficile. Parfois, dans ces cas de seins déformés, on peut proposer de réaliser une mastectomie avec reconstruction immédiate. Cependant, ces femmes refusent souvent la mastectomie, surtout lorsque celle ci est proposée pour traiter une simple déformation du sein. La reconstruction partielle du sein constitue donc une solution de recours intéressante.

Sur cette région ayant subi de la radiothérapie, la mise en place de prothèse partielle sous-cutanée est contre indiquée, car dangereuse, exposant à l’infection et à la nécrose cutanée, et à une gêne pour la surveillance du sein, clinique et mammographique.

La seule solution acceptable est l’apport de tissus bien vascularisés sous la forme d’un lambeau musculo-cutané de muscle grand dorsal le plus souvent (prélèvement de muscle, de graisse, et de peau en région dorsale, sur le muscle grand dorsal).

Les avantages sont d’améliorer la forme et la souplesse du sein ; et parfois d’améliorer la surveillance clinique du sein conservé, lorsque celui-ci est fibrosé. Enfin, le sein reconstruit reste analysable en mammographie (la plastie musculo-graisseuse ne gênant pas l’analyse radiologique).

Les deux inconvénients principaux de cette technique sont :

  • La cicatrice dorsale, et les contraintes liées au prélèvement dorsal (douleur dorsale post-opératoire, impression de tension dorsale, et ponctions d’une éventuelle lymphocèle post-opératoire),
  • Et enfin, la suppression de toute possibilité d’utilisation ultérieure du lambeau de grand dorsal. Or, le lambeau de grand dorsal est une des meilleuressolutions de reconstruction en cas de mastectomie totalisatrice pour traitement d’une récidive de cancer du sein. Il faut donc bien considérer cet élément avant d’envisager une reconstruction partielle du sein par lambeau de grand dorsal.

Déformations majeures du sein avec choix d’exérèse de la glande résiduelle, ou avec lésions radiodystrophiques majeures

Si la patiente demande l’exérèse de la glande résiduelle, car elle est inquiète par une surveillance rapprochée de ce sein ou par des aspects mammographiques difficiles à surveiller, ou si le sein présente des lésions radio-dystrophiques majeures, il faut alors envisager une mastectomie avec reconstruction immédiate par lambeau (de grand dorsal le plus souvent, ou abdominal plus rarement). La plaque aréolo-mamelonnaire sera alors reconstruite 2 à 3mois après le temps de reconstruction du sein, en même temps que la symétrisation du sein controlatéral, si celle-ci est nécessaire.

Conclusion

Le traitement conservateur du cancer du sein a connu un développement important, et donne habituellement de bons résultats. Des séquelles de ce traitement peuvent cependant survenir et ne doivent pas être minimisées. Sans suggérer à la patiente une demande, il faut seulement maintenir une écoute suffisante permettant à la patiente d’exprimer un éventuel souhait d’atténuation de ces éventuelles séquelles sur le sein. L’écoute doit être subtile car des facteurs psychologiques sont souvent intriqués.

Lors de la consultation spécialisée, le chirurgien plasticien pourra entendre cette demande, et le plus souvent il pourra proposer une possibilité d’amélioration. L’analyse morphologique fine du problème permet le plus souvent de proposer une solution adaptée, et une amélioration morphologique significative, qui peut contribuer à l’amélioration de la qualité de vie de ces patientes. En parallèle, une prise en charge psychologique est indiquée, si l’on perçoit une souffrance psychologique, insuffisamment prise en compte lors du traitement initial.

Du fait des bénéfices morphologiques et psychologiques de ces interventions correctrices, nous pensons que toute patiente ayant bénéficié d’un traitement conservateur devrait pouvoir avoir accès à une consultation spécialisée de chirurgie plastique, pour évaluerles séquelles et proposer une éventuelle amélioration, si la patiente est demandeuse.

+ - Cas secondaires pour l’amélioration d’une chirurgie réparatrice du sein réalisée précédemment?

L’analyse de l’histoire de la patiente et du problème spécifique rencontré est très importante. Aussi, il faut remplir avec grand soin le questionnaire préopératoire +++ et il est aussi important de disposer des comptes rendus opératoires des interventions précédentes (demandez au chirurgien d’adresser à votre médecin traitant ou à votre gynécologue les comptes rendus opératoires des interventions) et éventuellement, des photos avant les interventions dont vous avez bénéficié. Si cela est possible, il est bien également de pouvoir bénéficier d’un courrier du premier praticien afin qu’il explique les différents temps opératoires et les éventuels problèmes qu’il a rencontrés. Si cela vous parait délicat, on pourra reconstruire l’histoire clinique avec les éléments précédents. Il faut savoir que si l’on change d’équipe de chirurgie réparatrice, il faut le faire pour toute la suite de la reconstruction, afin d’éviter d’éventuels conflits ou des paroles déplacées d’amour-propre, qui font du mal à tout le monde et ne grandissent personne. Il faudra joindre au questionnaire médical le compte rendu de l’anatomopathologie (analyse de la pièce opératoire à la suite de la tumorectomie, et de la mastectomie). Il est nécessaire de bien préciser sur le questionnaire, si vous avez bénéficié d’une radiothérapie, la date à laquelle la radiothérapie a été terminée (il est important de préciser une éventuelle radiothérapie, même si elle a été délivrée de nombreuses années avant la mastectomie, comme c’est le cas lorsqu’on a eu dans un premier temps, un traitement conservateur).

Il faut bien réfléchir à votre demande et aux objectifs les plus importants pour vous. Dans les cas secondaires, il faut souvent redéfinir les objectifs un peu à la baisse, et se donner des objectifs raisonnables que l’on pourra effectivement atteindre par la correction qui vous sera proposée.

A la suite de l’examen clinique et de l’analyse de tous les éléments du dossier, le Chirurgien Plasticien expérimenté (la reconstruction mammaire est déjà difficile, ici c’est encore plus difficile : il faut donc s’adresser à un chirurgien très expérimenté qui pourra vous mener à « bon port » et assurer la réussite ou l’amélioration de la reconstruction) pourra vous proposer des solutions permettant d’améliorer la situation.

Il est également important en parallèle de vous préparer au point de vue psychologique et de rencontrer un psychologue ou un psychiatre faisant des entretiens psychothérapeutiques (demander conseil dans ce sens, à votre Médecin traitant) , pour parler de votre parcours et de vos éventuels déboires, de façon à faire la part des choses, et être prête à repartir pour un nouveau projet thérapeutique. Il faut également, dans les situations difficiles savoir se donner du temps pour finir le travail de deuil par rapport à l’idéal fantasmé qui n’a pas été atteint, et parfois aussi pour laisser le temps aux tissus de s’améliorer (écouter avec attention les conseils du chirurgien plasticien).

+ - Liposuccion

Pour préparer la consultation avant liposuccion, il faut bien compléter le questionnaire en précisant votre taille et votre poids, votre stabilité pondérale éventuelle, ou inversement si vous êtes en surpoids. En cas de surpoids, il est important de lire avec attention le chapitre « Surpoids et obésité » que vous pouvez trouver sur ce site internet.

L’indication idéale de la liposuccion est la correction d’une stéatomérie localisée (voir ce chapitre). Il est donc souhaitable, si on est en surpoids, de commencer à perdre du poids (amorcer le cercle vertueux), puis la liposuccion permettra de traiter la stéatomérie, et vous stabiliserez bien le poids ensuite.

+ - Abdomen

Vous devez compléter le questionnaire pré-opératoire en précisant bien votre poids et taille, vos antécédents de chirurgie abdominale, et vos antécédents éventuels personnels ou familiaux de phlébite. Il est souhaitable qu’un médecin traitant vous fasse un courrier pour la consultation.  Avant la consultation, vous devez bien préciser votre demande en terme de correction : s’agit-il uniquement d’une correction du volume ? Une correction du pendulum ? ou Une éventuelle correction d’une zone vergeturée ? En fonction de l’examen clinique et de votre demande, une proposition thérapeutique vous sera conseillée par le chirurgien. Si une abdominoplastie est indiquée, ici, et encore plus que pour tout autre chirurgie, l’arrêt du tabac est impératif au minimum un mois avant l’intervention et un mois après (cf. Chapitre « Faut-il arrêter de fumer avant une intervention de chirurgie plastique ? »).

Comment se préparer à la chirurgie plastique?

+ - Quels sont les aspects psychologiques de la chirurgie plastique

Les mécanismes psychologiques mis en jeu, lorsque l’on envisage une intervention de chirurgie plastique, doivent être bien connus. La chirurgie plastique a en effet un retentissement psychologique important. Lorsque la gestion psychologique de la patiente est combinée à une bonne intervention chirurgicale, l’amélioration physique et psychologique est habituellement majeure. Par contre, si dans certains cas, les mécanismes psychologiques de la chirurgie plastique ont été négligés, cela peut conduire à une insatisfaction, même en cas de résultat objectif satisfaisant. Il est donc impératif que Chirurgien Plasticien et patiente aient bien  conscience des aspects psychologiques de la Chirurgie Plastique.

Améliorer votre image corporelle avec la Chirurgie Plastique

Nous avons tous une image corporelle propre, c’est-à-dire une perception que l’on a de nous-mêmes, et de la façon dont nous croyons être vus par les autres. Les personnes qui sont satisfaites de leur image corporelle ont plus de chance d’être confiantes en elles-mêmes, efficaces au travail et dans les situations sociales, et à l’aise dans leurs relations avec les autres. Celles qui sont insatisfaites de leur image ont plus tendance à avoir peu confiance en elles, à être inhibées, et être moins efficaces dans leurs activités. La Chirurgie Plastique, qu’elle soit esthétique ou reconstructrice, peut encourager, et aider à développer une image corporelle propre valorisante et positive. Même un petit changement corporel extérieur peut créer un important changement intérieur, autorisant l’épanouissement et la confiance en soi. D’autre part, les changements résultants de la chirurgie plastique peuvent être marqués, et sont habituellement permanents. Aussi, il est important que vous compreniez bien et appréhendiez bien ces changements avant que l’intervention ne soit programmée. Cet article vise à vous apporter les bases pour comprendre les aspects psychologiques mis en mouvement lors d’une intervention de chirurgie plastique. Ce document ne peut répondre à toutes vos questions, car chaque personne est bien-sûr unique et a sa propre histoire. Il ne faut pas hésiter à nous interroger si vous avez la moindre question à propos des aspects psychologiques, ou des effets secondaires d’une intervention que vous souhaitez planifier. N’hésitez pas à nous rencontrer une nouvelle fois en consultation si vous avez une question, ou un doute, par rapport à un aspect psychologique en jeu pour votre intervention.

 

Candidats appropriés pour la chirurgie Plastique

Avant de pouvoir bénéficier d’une intervention de chirurgie plastique, vous devez être honnête avec vous-même, et vous posez des questions simples : Pourquoi est-ce que je veux exactement avoir une chirurgie plastique ? Quels sont mes buts pour cette chirurgie plastique ? Qu’est-ce que j’attends finalement de cette chirurgie plastique ? Ma demande est-elle bien sincère, personnelle, et profonde ?

On peut globalement identifier 2 grandes catégories de personnes qui sont de bons candidats pour la chirurgie plastique :

  • La 1ère catégorie comprend les personnes qui ont une forte image d’elle-même, qui sont simplemment gênées par des caractéristiques physiques qu’elles n’apprécient pas, ou qu’elles veulent simplement améliorer, ou changer. Après la chirurgie plastique, ces personnes se sentent habituellement mieux, et sont satisfaites du résultat. Elles maintiennent une image positive d’elle-même, qui en est habituellement encore renforcée.
  • La 2nde catégorie est représentée par les personnes qui ont un déficit physique ou esthétique associé à une faible estime d’elle-même. Ces personnes peuvent progressivement améliorer leur estime après la chirurgie plastique, mais cela peut prendre du temps. Progressivement, une fois que le travail d’ajustement est réalisé, ces patientes peuvent trouver leur image renforcée, de façon parfois importante, surtout si un travail de renforcement de l’estime de soi a été réalisé en parallèle ++ (chirurgie plastique et prise en charge psychologique se renforcent l’une et l’autre ++). Pour que la chirurgie plastique puisse entrainer ce changement favorable à la fois physique et psychologique, il faut que votre demande soit sincèrepersonnelle et profonde. Si vous souhaitez avoir de la chirurgie avec le désir d’influencer un changement chez quelqu’un d’autre que vous-même, vous risquez fortement d’être déçue. Il est dans certains cas possible que d’autres personnes, comme votre compagnon, répondent favorablement à un changement d’apparence et de confiance en vous, toutefois il faut comprendre et accepter que la chirurgie plastique ne pourra pas entrainer des changements d’une autre personne que vous-même.

Candidats inappropriés pour la chirurgie plastique

Tout le monde n’est pas un candidat approprié pour bénéficier d’une chirurgie plastique, même si la personne présente effectivement une excellente indication physique et morphologique pour l’intervention.

Habituellement les plasticiens expérimentés, lors des consultations préopératoires, peuvent identifier assez rapidement les patients qui sont perturbés. Dans certains cas cela peut être difficile, et les choses peuvent alors être complexes après l’intervention. Le Chirurgien Plasticien peut donc refuser d’opérer s’il pense que l’intervention ne vous aidera pas +++. Dans d’autres situations, le Chirurgien Plasticien peut accepter de vous opérer, mais seulement après vous avoir recommandé de voir, avant l’intervention, un psychologue ou un psychiatre réalisant des psychothérapies, de façon à avoir une meilleure prise en charge globale, à la fois physique et psychologique.

Certaines situations ne sont pas considérées comme de bonnes indications à la réalisation d’une chirurgie plastique :

  • Les patientes en crise, suite à un divorce récent, au décès récent du conjoint, ou à la perte de leur emploi. Toutes ces situations nécessitent un travail de deuil ++ ; parfois les patientes consultent pour parler de ce deuil, et l’on parle du syndrome du « corps-écran », c’est-à-dire que la patiente parle de son physique pour parler de son besoin inconscient d’une aide bienveillante. Ces patientes ne peuvent pas atteindre le but recherché, car un changement d’apparence n’est pas la solution à leur problème, elles doivent d’abord finir leur travail de deuil et d’élaboration de la crise existentielle qui va avec. Il faut, dans ces cas, « laisser du temps au temps » et conseiller une prise en charge psychologique première.
  • Les patientes avec des attentes non réalistes, ou celles qui insistent pour avoir un nez d’une personne connue ; ou celles qui veulent retrouver leur « perfection » originelle avant un accident important, ou une maladie sévère (« je veux retrouver exactement le sein que j’avais avant mon cancer ») ; ou les patientes qui souhaitent retrouver la jeunesse qu’elles avaient plusieurs décades auparavant, ce qui n’est, bien sûr, pas possible.
  • Les patientes qu’il n’est pas possible de satisfaire comme les personnes qui consultent chirurgien après chirurgien, attendant exactement la réponse qu’elles veulent entendre ; ces patientes espèrent une solution à un problème, qui au départ n’est pas physique mais correspond plus profondément à un malaise intime, qu’il faut traiter par une prise en charge psychologique.
  • Les patientes qui sont obsédées par un tout petit défaut, et qui croient que lorsque celui-ci sera corrigé, leur vie sera parfaite. Les patientes perfectionnistes doivent comprendre que la chirurgie plastique ne pourra pas atteindre précisément leur but, et qu’elles risquent fort d’être déçues.
  • Les patientes qui ont une maladie mentale (un comportement paranoïde, ou délirant) sont également de mauvaises candidates à la chirurgie plastique. Dans certains cas il est possible d’accepter de réaliser une chirurgie réparatrice comme une réduction mammaire chez une patiente avec une pathologie mentale comme une schizophrénie, mais cette prise en charge chirurgicale ne peut se faire qu’après une prise en charge psychiatrique rapprochée, réalisée avant, pendant, et après l’intervention par un psychiatre référent, et acceptant cette charge de suivi (travail multidisciplinaire), et le projet thérapeutique.

Consultation

La consultation préopératoire représente une étape fondamentale de la prise en charge de la chirurgie plastique. Elle permet de bien visualiser la situation, de fixer les objectifs à atteindre, et les moyens thérapeutiques à mettre en œuvre. Vous avez votre responsabilité, en faisant en sorte de bien préparer cette consultation (Cf Chapitre « Comment préparer ma consultation ? »). Il est important de bien remplir le questionnaire médical qui vous a été adressé avant l’intervention, car ce questionnaire permet de faire le tour de votre situation médicale, et de vos antécédents. Durant la 1ère consultation, le Chirurgien Plasticien attend de vous des réponses précises et honnêtes : la façon dont vous percevez votre apparence, comment vous croyez que les autres vous voient, comment vous préféreriez être ou vous sentir, par exemple. Durant cette 1ère consultation l’honnêteté avec vous-même et avec votre plasticien est essentielle. Il est important que vous vous exprimiez simplement et complètement sur comment vous vous sentez, et ce que vous attendez des changements liés à l’intervention chirurgicale.  Il est souhaitable qu’à la fin de la consultation le Chirurgien Plasticien et la patiente se soient bien compris sur les buts à atteindre. Si vos buts, concernant la chirurgie plastique désirée, ne sont pas clairement exprimés au chirurgien, il est en effet possible que vous ne soyez pas satisfaite du résultat. Il est en effet essentiel que demande et résultat potentiel de la chirurgie se correspondent bien.

Une deuxième consultation est fréquemment indiquée. Elle permet de répondre à toutes vos questions, et permet de vérifier que le Chirurgien Plasticien et la patiente se soient bien compris. Elle permet également de vérifier les autres aspects médicaux, et de signer les consentements éclairés, qui témoignent de la qualité de l’information donnée à la patiente.

Timing de l’intervention 

Il est important de bien choisir le timing de l’intervention, car les interventions de Chirurgie Plastique peuvent ajouter un stress supplémentaire s’ajoutant à celui que vous subissez de façon habituelle, que ce soit au niveau corporel ou au niveau psychique ; il est important que la chirurgie plastique soit programmée à un moment où vous n’avez pas d’autre stress exceptionnel, physique, émotionnel, ou dans votre travail. Pour être sûr que vous soyez émotionnellement préparée à la chirurgie plastique, le Chirurgien Plasticien peut vous poser des questions personnelles sur votre relation avec les autres, votre vie à la maison, votre vie au travail, ou d’autres sujets privés. Encore une fois, la vérité est essentielle. En général, la chirurgie plastique ne devrait pas être programmée durant une période difficile, s’accompagnant de grandes perturbations émotionnelles. Les patientes qui bénéficient de chirurgie à un moment où elles sont préoccupées, ou perturbées, par d’autres sujets peuvent avoir une période de récupération plus longue et plus difficile, qui peut pénaliser le résultat subjectif final (mécanisme psychologique de déplacement).

Adaptation au changement 

L’adaptation au changement peut prendre un certain temps. Ce temps est nécessaire avant que vous ayez récupéré émotionnellement de la chirurgie plastique, et que vous soyez adaptée complètement au changement. Ceci est particulièrement vrai si l’intervention dont vous avez bénéficié a changé de façon significative votre image corporelle.  Ceci est donc particulièrement vrai pour une chirurgie mammaire, une chirurgie du nez, ou une autre intervention qui engendre un grand changement corporel, comme une chirurgie faciale. Cette période d’adaptation peut prendre plusieurs semaines, voire dans certains cas plusieurs mois, et ceci est parfois difficile à gérer par la patiente, d’autant que le résultat morphologique final lui-même peut nécessiter également plusieurs mois pour être acquis. On comprend bien l’importance d’avoir une bonne maturité psychique pour pouvoir faire face à ces adaptations au changement. Parfois, plusieurs consultations post-opératoires sont nécessaires pour aider dans ce travail d’adaptation, conduisant progressivement à la satisfaction.

Soutiens dont vous avez besoin

Il est essentiel d’avoir quelqu’un de bienveillant qui puisse vous aider pendant la période postopératoire. Cette aide peut être pour vous aider matériellement dans la période postopératoire, mais également pour vous aider psychologiquement durant la période de récupération postopératoire. Un soutien bienveillant est ainsi fondamental, et nous conseillons de trouver cette personne bienveillante et de lui faire lire le chapitre « comment aider un proche à bénéficier d’une chirurgie plastique et esthétique ? ». Même les personnes les plus fortes et les plus indépendantes nécessitent un soutien psychologique après chirurgie plastique (« on a tous besoin d’Amour ! »).

Souvenez-vous que pendant la 1ère semaine postopératoire, vous aurez des jours où vous vous sentirez légèrement déprimée, vous paraitrez gonflée, ecchymotique, et parfois peu visible, notamment après une chirurgie de rajeunissement facial. Faites-en sorte de choisir une personne de confiance qui pourra vous apporter cette « neutralité bienveillante » . Cette personne vous apportera le soutien adapté. Inversement, faites-en sorte de décliner gentiment l’aide de personnes qui pourraient être critiques par rapport à votre décision de chirurgie plastique, ou celles qui pourraient être troublées de façon excessive par votre aspect gonflé ou ecchymotique transitoire. Il faut aussi que vous gardiez à l’esprit qu’il n’est pas inhabituel que des relations amicales, de la famille, voire votre médecin traitant, disent des phrases de la sorte : « je te préférais avant la chirurgie plastique », ou « tu n’avais pas réellement besoin de chirurgie plastique », ou « qu’est-ce que tu es allée faire cela ? ». Ces commentaires, peu empathiques, correspondent rarement à de la méchanceté, mais plutôt à des pulsions agressives inconscientes. Ils peuvent causer une impression de regret, ou de doute, auquel vous serez particulièrement sensible durant la phase initiale de récupération postopératoire, qui est aussi la phase de mise en place de la satisfaction. Si cela est le cas, Faites confiance sur le soutien de la personne bienveillante que vous avez choisie, et n’hésitez pas à revoir votre chirurgien pour vous aider pendant cette éventuelle période difficile. Essayez de vous focaliser sur les raisons initiales qui vous avaient décidé à bénéficier de cette chirurgie plastique, et essayez de voir les objectifs et l’amélioration que vous avez déjà obtenue, et qui va encore apparaitre après les suites postopératoires. Dans le cas de la reconstruction mammaire, il faut savoir qu’il faut souvent du temps pour s’habituer au sein reconstruit, et qu’il existe fréquemment une période d’ambivalence (« est-ce que j’ai bien fait de me faire reconstruire ? ») de plusieurs mois, expliquant que la pleine satisfaction de la patiente ne survient qu’après cette période, qui peut être plus ou moins longue selon les patientes et suivant le stade de deuil où elles en étaient. L’entourage médical, familial, et amical, lorsqu’il est bienveillant, représente un réel soutien pour les patientes et joue un rôle important dans cette période où la patiente a besoin de réassurance.  Parler avec d’autres femmes ayant subi cette intervention précédemment, ou avec un psychologue peut également aider la patiente à exprimer et à gérer ses émotions. Il est en effet important de savoir, en chirurgie réparatrice du sein, que l’intervention de reconstruction a un véritable effet psychothérapeutique, et peut réactiver des difficultés psychologiques que la patiente avait ressenties lors de la mastectomie, et qui s’étaient « enfouies », et ressurgissent à ce moment (effet psychothérapeutique). Il ne faut pas se culpabiliser de ces émotions, mais plutôt bien les exprimer (avec ou sans l’aide d’un psychologue, mais toujours avec l’aide d’une personne bienveillante, car il s’agit d’une chance de les gérer plus positivement et de tourner la page pour passer à une période plus favorable pour vous).

Faire face à la dépression postopératoire

Après une Chirurgie Plastique, certaines patientes peuvent avoir un léger sentiment de malaise ou de mal-être. Dans certains cas, des patientes peuvent ressentir une véritable dépression postopératoire, et cela peut être constaté notamment après une chirurgie de rajeunissement facial, si la personne est insuffisamment accompagnée et entourée, ou si elle avait une légère dépression sous-jacente qui avait été sous-estimée. Habituellement, il faut environ 3 jours pour récupérer du traumatisme chirurgical, mais votre nouvelle apparence postopératoire n’a pas encore commencé à s’améliorer à ce stade, et vous subissez pendant encore quelques jours des contraintes postopératoires.

Suivant l’intervention chirurgicale, ce désagrément postopératoire peut durer de quelques jours à quelques semaines (voir le chapitre « Quelles soins et suites postopératoires ? »). Ce malaise émotionnel peut être causé par le stress, des changements métaboliques, ou la frustration d’attendre que le résultat apparaisse. Ce malaise peut être spécialement marqué pour les patientes qui bénéficient d’interventions à plusieurs étapes, et qui doivent s’adapter aux images intermédiaires jusqu’au résultat final de la dernière étape de la chirurgie.

Les patientes les plus vulnérables à la dépression postopératoire sont celles qui ont une histoire personnelle de dépression, ou celles qui sont déjà légèrement déprimées avant la chirurgie. Il est donc fondamental que les patientes à tendance dépressive le signalent bien, et puissent se faire accompagner par leur médecin traitant, ou/et par un psychiatre, qui pourraient les voir avant l’intervention, et surtout les revoir facilement si un syndrome dépressif s’installait. Bien connaitre ce que l’on doit attendre de la période postopératoire peut également aider à mieux appréhender cette période et de mieux se préparer, et c’est bien l’intérêt de ce site internet (que l’on a voulu pratique et détaillé), de vous donner tous les renseignements permettant de bien vous préparer à la chirurgie plastique. Il est utile de se souvenir que ce malaise émotionnel disparait habituellement naturellement au bout d’environ 1 à 2 semaines. Le fait de marcher +++ et de reprendre ses activités extérieures peut aider à récupérer très rapidement. Si vous avez un petit coup de blues postopératoire plus durable, il est utile d’en parler au médecin traitant, sans culpabiliser, afin qu’il puisse vous aider avec bienveillance, à la fois psychologiquement, et éventuellement par la prescription de médicaments stimulants.

Gérer les critiques 

Les résultats de votre Chirurgie Plastique vont probablement susciter des commentaires de vos amis et membres de votre famille, voire parfois de votre médecin traitant (cela se voit parfois, surtout s’il n’était pas favorable à la chirurgie, et que vous êtes allé contre son avis). Ces commentaires ne sont habituellement pas tous positifs (« peau de banane », souvent inconsciente). Si vous avez bénéficié d’une intervention purement esthétique, vous pouvez être critiquée pour avoir été frivole, surtout si la personne a senti votre ambivalence (lire le chapitre « La Chirurgie Plastique est-elle encore tabou? »). Si vous avez eu une intervention changeant un trait ethnique, vous pouvez être accusée de dénier votre héritage culturel. Si vous avez changé un trait familial, préparez-vous à avoir des remarques surprenantes, ou désapprouvant le geste dont vous avez bénéficié. Vous pouvez même avoir des remarques désobligeantes d’amis très proches, ou de membres proches de votre famille (comme vos parents ou votre sœur), qui peuvent être dérangés par votre nouvelle apparence améliorée (phénomène de rivalité fraternelle, ou de jalousie larvée, sentiments bien naturels, beaucoup plus répandus qu’on ne le croit). Il peut être utile de se préparer à ces phrases déroutantes en s’armant avec une réponse assez standard aux critiques postopératoires comme « C’est quelque chose que j’ai fait pour moi-même, et je suis très contente de l’avoir fait ». Il ne faut vexer personne, mais fermer la discussion qui va sur un terrain malsain ; et il serait alors malvenu, voire inconvenant qu’elles insistent dans cette démarche, qui deviendrait alors malveillante. Dans ce cas, mieux vaudrait ne pas les voir durant cette période postopératoire. Souvenez-vous que si vous êtes contente du résultat de la Chirurgie Plastique, alors l’intervention sera vraiment un succès et vous apportera beaucoup dans votre vie personnelle et dans votre bien-être. La plus grosse récompense pour nous est de vous voir satisfaite, et de vous voir épanouie et rayonnante. En cas de difficulté, n’hésitez pas à revenir vers nous pour qu’on évalue les phénomènes en jeu perturbants votre satisfaction, et que nous puissions vous aider à reprendre le chemin vous menant à la satisfaction finale.

+ - Quelques « Slogans » pour m’aider à passer le cap de la chirurgie plastique

Vous êtes maintenant prête pour l’intervention :
« J’ai bien réfléchi à l’intervention. Ma demande est bien personnelle, sincère et profonde. »
« Je suis motivée pour cette intervention et j’ai bien compris les avantages et inconvénients de l’intervention. »
« J’ai confiance dans le Docteur Delay pour réaliser au mieux l’intervention de Chirurgie Plastique, que je souhaite profondément. »

 

Mais vous êtes encore stressée avant l’intervention (surtout les jours avant l’intervention, car celle-ci s’approche). Sachez que cela est normal, et que la plupart des patients vivent ce phénomène. D’autre part, il est normal de ressentir cette sensation de stress avant une intervention chirurgicale ; et c’est plus spécialement le cas avant une intervention de Chirurgie Plastique Esthétique, qui est une intervention plus ou moins tabou, et souvent non strictement indispensable pour la santé à court terme (d’où ce sentiment d’ambivalence, et parfois de légère culpabilité).

 

Quelques « slogans » peuvent vous aider à passer le cap. Ils m’ont été rapportés par des patientes. Ils correspondent à des phrases intimes que les patientes ont créées pour s’aider psychologiquement à passer le cap de la Chirurgie Plastique. Chaque patiente peut bien-sûr créer son propre « slogan ». Voici quelques exemples qui m’ont été rapportés par des patientes, et pour lesquelles ces phrases ont été utiles dans leur économie psychique intime, juste avant l’intervention, afin de se rassurer:

 

Les jours avant l’intervention :
« Je suis bien motivée, tout va bien se passer »
« Tout va bien se passer, je suis en confiance avec le Dr DELAY »
« Je me sens bien accompagnée, bien conseillée, je serai bien opérée »
Pour conforter son choix : « le Dr DELAY, parce que je le vaux bien ! » !.

 

Juste avant l’intervention :
« Tout va bien se passer »
« Le Dr Delay va prendre soin de moi »
« Tout va bien se passer, je suis confiante dans le Dr Delay »
« Je suis bien accompagnée, bien conseillée, je serai bien opérée »
« Je me détends, je respire profondément et je me laisse aller ».

 

Vous pouvez reprendre une de ces phrases, et vous l’approprier ; et l’accompagner d’exercices de relaxation plusieurs fois par jour les jours avant l’intervention, et juste avant l’intervention lorsque le stress monte un peu. Pratiquez 4 à 5 cycles de respiration profonde, bloquez la respiration, soufflez lentement par la bouche comme pour déplacer la flamme d’une bougie sans l’éteindre, et parlez-vous intérieurement avec bienveillance, en répétant des slogans comme « Tout va bien se passer, le Dr Delay va prendre soin de moi ».

+ - Comment aider un proche à bénéficier d’une intervention de chirurgie plastique?

La chirurgie plastique apporte beaucoup à ceux qui en bénéficient. Mais le poids sociétal, et les facteurs psychologiques en jeu, font qu’il n’est pas si facile que ça d’appréhender sa consultation en Chirurgie Plastique, l’intervention chirurgicale, et les suites post-opératoires ; d’autant qu’il peut y avoir une certaine ambivalence liée à la peur de l’intervention, ou de l’anesthésie. Une aide d’un proche bienveillant est importante dans cette période. Le but de cet article est d’expliquer comment aider un proche, qui souhaite vraiment une intervention de Chirurgie Plastique.

 

La Chirurgie Plastique est une chirurgie à forte implication personnelle et psychologique. La demande de Chirurgie Plastique est parfois considérée comme futile ou superficielle par ceux qui sont mal ou peu  informés, ou qui ont des préjugés négatifs sur ce sujet. La réalité pratique et factuelle est très différente et, au contraire, décider de bénéficier d’une intervention de Chirurgie Plastique est une démarche personnelle très sérieuse et importante qui, pour être couronnée de succès, doit être sincèrepersonnelle et profonde.

 

Il est important de souligner qu’il existe souvent l’ambivalence suivante dans la démarche de la personne : « j’ai très envie de le faire mais j’ai peur ». Face à cette crainte l’entourage proche est souvent sollicité pour accompagner et soutenir. Dès lors, il est intéressant et important de se demander : quelle est la meilleure attitude adopter pour aider la personne demandeuse d’une Chirurgie Plastique ? (que ce soit le conjoint, un parent ou un ami)? C’est en effet une preuve de confiance que la personne vous donne, en vous demandant de l’aider dans sa démarche si intime et personnelle ; et il vous appartient alors d’être à la hauteur de cette confiance, en mettant tout en œuvre pour l’aider positivement.

 

Notre expérience nous a appris que la meilleure attitude est la « neutralité bienveillante » (« Je t’aime comme tu es ; mais si cela est important pour toi, je t’accompagnerai dans ton projet », « je serai là, et t’aiderai après l’intervention »). Cette attitude permet à la personne demandeuse de bien construire sa demande tout en étant renforcée narcissiquement. « Neutralité bienveillante » ne signifie pas neutralité dans le sens « Fais comme tu veux, c’est toi qui décides ! » mais signifie au contraire soutien, engagement et implication. L’implication adaptée (« J’écoute et comprends ta demande ») permet le partage et la rencontre, et renforce la personne qui se sent comprise dans sa part la plus intime.

 

Dans le terme « neutralité bienveillante » c’est le mot bienveillant qui est fondamental. Le mot neutralité permet juste de rappeler que c’est la demande intime de la personne qui doit être au centre  du processus, et rappelle la nécessité du proche de ne pas faire passer ses propres envies ou désirs (« J’aimerais que tu aies des plus gros seins » par exemple) ou encore ses propres craintes en priorité (« J’ai peur que tu aies un problème » ou « Pourquoi chercher des problèmes quand on n’est pas malade ? »…).  La personne doit se sentir autonome et libre dans sa décision, mais accompagnée avec bienveillance c’est-à-dire avec empathie et chaleur, et non avec froideur et détachement.

 

Si « le proche bienveillant », qui a été choisi, est hostile à la demande de Chirurgie Plastique, il doit le dire honnêtement et en parler avec la personne demandeuse. Par la parole, les choses peuvent être élaborées, et une position de « neutralité bienveillante » trouvée progressivement, ou alors la personne devra choisir une autre personne de soutien (pour éviter des pulsions agressives inconscientes, se manifestant par des paroles mal-adaptées, qui pourraient perturber la personne, dans cette période si importante pour elle). Dans certains cas, une tierce personne ou un avis psychologique permettent d’aider à trouver cette bonne distance. Très souvent, le proche hostile est le conjoint, les parents (pour les adolescents ou les jeunes adultes), voire dans certains cas le Médecin traitant. Cette hostilité traduit souvent seulement de l’inquiétude (« Je t’aime tellement que j’ai peur qu’il t’arrive quelque chose ») et cela peut être élaboré et apprivoisé par une consultation avec un chirurgien expérimenté avec lequel on se sentira particulièrement en confiance. Il ne faut d’ailleurs  pas hésiter à accompagner la personne (si elle le souhaite, bien-sûr) pour consulter le chirurgien, surtout si la personne a besoin d’être rassurée.  Le sérieux du chirurgien et la qualité de la consultation permettent souvent de  rassurer et expliquer. Il est à noter que c’est parfois à la personne qui est demandeuse de Chirurgie Plastique qu’il revient  d’amener avec doigté et subtilité le proche hostile vers la position souhaitée de « neutralité bienveillante » ; cela peut paraître paradoxal, mais cette démarche est importante, car cette position équilibrée et bienveillante est utile et nécessaire pour pouvoir bénéficier au mieux des bienfaits apportés par la Chirurgie Plastique.

 

Après l’intervention, cette attitude de « neutralité bienveillante » reste, et sera également très importante, car, après l’opération, le patient subit les contraintes postopératoires, sans avoir encore les aspects positifs du résultat, et a besoin d’être accompagné avec beaucoup de gentillesse, de bienveillance, de renforcement narcissique (« C’est très joli », « Ca va être très bien ») et d’amour (« Je t’aime »).

 

Finalement, la chirurgie plastique et esthétique se situe au cœur de l’essentiel des valeurs et des sentiments comme le respect de soi, le respect des autres, l’attachement et la bienveillance à ses proches, et bien entendu l’amour. Ce moment particulier d’une intervention de Chirurgie Plastique est une bonne occasion de montrer son attachement à l’autre, en l’accompagnant et en l’entourant de toute sa bienveillance.

+ - Faut-il arrêter de fumer avant et après une intervention de chirurgie plastique?

L’arrêt du tabac est impératif un mois avant et un mois après une intervention de Chirurgie Plastique car le tabagisme peut entrainer des complications cicatricielles majeures, voire de véritables nécroses tissulaires (par exemple une nécrose aréolaire en cas de réduction mammaire). Aussi, l’arrêt du tabac est vraiment impératif un mois avant l’intervention. N’hésitez pas à en parler à votre chirurgien et à vous faire aider auprès d’un tabacologue pour l’arrêt de ce tabagisme.

 

Le tabagisme est un véritable problème de santé publique en France, puisque ce tabagisme est responsable d’environ 80 000 morts par an (pour mémoire les accidents de la route représentent 3300 morts par an). Le tabagisme constitue un problème important en période péri-opératoire car il peut entrainer des complications non négligeables faisant suite à la chirurgie, et du fait de la combinaison du tabagisme avec une chirurgie plastique.

 

Par ailleurs, lorsqu’on consulte pour une chirurgie plastique, c’est pour améliorer sa qualité de vie, et l’on sait que l’arrêt du tabac entrainera à long terme, une amélioration importante de la qualité de vie. Il est donc logique d’arrêter le tabagisme, pour des raisons de sécurité de l’intervention  mais également de qualité de vie à long terme.

 

 

Eléments nocifs du tabac

La fumée du tabac est composée de près de 4000 substances toxiques donc 4 sont principalement en cause en chirurgie plastique : le monoxyde de carbone, la nicotine, le monoxyde d’azote, et l’acide cyanhydrique. Ces différentes substances diminuent la vascularisation tissulaire, et augmentent l’hyperviscosité sanguine aboutissant à des phénomènes d’obstruction des vaisseaux. La nicotine a, par ailleurs, un rôle de vasoconstriction sur les vaisseaux, et diminuent d’environ 30% le calibre des vaisseaux. Lors d’une chirurgie plastique, surtout avec décollement cutané, on a besoin de toute la vascularisation pour assurer la survie des lambeaux cutanés, et il est aisé de comprendre que les gens qui fument augmentent leurs risques de complications.

 

 

Risques encourus

Le tabagisme est à l’origine de nombreux problèmes, à la fois chirurgicaux, mais aussi généraux, qui peuvent allonger les durées d’hospitalisation du fait de complications. En effet, le tabagisme peut favoriser des infections et favoriser des nécroses tissulaires notamment, lorsqu’il y a des décollements tissulaires importants (comme les abdominoplasties, les réductions mammaires, les cures de ptose, les reconstructions mammaires, ou le lifting cervico-facial). Le tabagisme peut également augmenter le risque de complications en cas de mise en place de matériels prothétiques comme des prothèses mammaires. Enfin, du fait de la diminution de la vascularisation, les greffes prennent moins bien,  notamment la greffe de tissu adipeux lors du lipomodelage du sein.

 

 

Recommandations

La Société Française de Chirurgie Plastique, Reconstructrice et Esthétique (SOFCPRE), en accord avec la Société Française d’Anesthésie Réanimation, recommande un arrêt systématique du tabac un mois avant et un mois après l’intervention.  Pour cela, il est souhaitable de se faire aider d’un tabacologue ou d’un addictologue.  Si vous fumez, parlez-en à votre chirurgien et à votre médecin traitant. Votre médecin traitant pourra vous aider initialement par la prescription d’un substitu nicotinique, qui devra être complètement arrêté avant l’intervention car la nicotine a un effet vasoconstricteur qui peut également participer aux complicationsL’arrêt du tabac et de la nicotine devra être complet pour l’intervention. Le jour de l’intervention, en cas de doute, un test de dépistage pourra être demandé et en cas de positivité, l’intervention pourra être annulée par le chirurgien.

 

Vous pouvez rencontrer un addictologue ou un tabacologue à la Clinique Charcot (allez sur le site de la clinique pour trouver les coordonnées  clinique-charcot.fr).  Concernant l’utilisation de la cigarette électronique, la Haute Autorité de Santé  a émis un avis constatant que les données connues sur l’efficacité et l’innocuité de la cigarette électronique étaient insuffisantes pour la recommander dans le sevrage tabagique. Cependant, nous encourageons les patientes, qui ne pourraient pas trouver une autre solution, à l’utilisation de la  cigarette électronique sans nicotine, qui peut être une solution transitoire avant un arrêt complet de la cigarette.

 

 

Sous-évaluation du tabagisme

Parfois, la crainte du  patient que le chirurgien refuse l’intervention, ou par honte, certains patients ne déclarent pas leur tabagisme lors de la consultation préopératoire. Il peut s’agir également d’adolescentes, qui n’osent pas dire devant leurs parents qu’elles fument. Il s’agit d’un phénomène difficile à évaluer mais qui peut être potentiellement grave pour les patients.

 

Sentez-vous libre d’en parler discrètement à votre chirurgien et de vous faire aider pour absolument arrêter le tabagisme un mois avant l’intervention et un mois après et, si possible, définitivement pour votre santé et votre beauté futures (le tabagisme fait vieillir et pour mémoire, une étude sur des jumelles vraies a montré qu’à 50 ans, un tabagisme significatif  était responsable d’environ 10 ans de différence d’âge, ce qui est majeur, et qui pourrait être un élément de motivation, surtout chez les femmes).

 

 

Aides au sevrage

Il est souvent intéressant de consulter votre médecin traitant, qui pourra vous donner des conseils ; ou de consulter en addictologie et une consultation dédiée à ce problème est disponible à la clinique Charcot (clinique-charcot.fr). Vous pouvez également avoir des assistances téléphoniques (tabac-Info-Service au 3989). Votre médecin pourra vous prescrire, à titre transitoire, des aides par des substitues nicotiniques. D’autres thérapeutiques douces peuvent être prescrites comme l’homéopathie, l’hypnose, l’acupuncture ou l’auriculothérapie. Le point important dans l’efficacité de l’arrêt du tabac est la motivationSi vous êtes très motivée par votre intervention de chirurgie plastique, il y a de fortes chances que vous réussissiez votre sevrage tabagique. Il faudra simplement bien tenir sur la durée et surtout, ne pas se laisser tenter, même de façon anecdotique par une cigarette, même lors d’un évènement particulier, comme un mariage ou une soirée particulière.

 

 

Conclusions

Le tabagisme est un véritable problème de santé publique qui est encore sous-estimé à l’heure actuelle, et beaucoup de gens se rassurent en disant qu’ils ne fument que « deux ou trois cigarettes » , mais, même ces deux ou trois cigarettes sont réellement toxiques pour l’organisme et peuvent entrainer des complications.

 

Lorsqu’on a un projet d’intervention de chirurgie plastique, il faut absolument prévoir un arrêt complet du tabac un mois avant l’intervention et un mois après l’intervention et si possible définitivement par la suite.

 

Il faut, en effet, profiter de l’intervention de chirurgie plastique et de sa motivation pour arrêter de fumer ; et l’arrêt à long terme constitue un élément de  prévention du vieillissement. Cela peut constituer un élément supplémentaire de motivation. Il  faut ne pas hésiter à se faire aider auprès de son médecin traitant, et éventuellement d’un addictologue, pour réussir cet arrêt du tabac, pour la chirurgie plastique, et ensuite si possible l’arrêt à long terme pour la santé globale.

Soins et consignes post-opératoires

Les suites postopératoires sont un élément important pour les patientes, car certains éléments peuvent les inquiéter ; et il faut aussi savoir reconnaitre les signes qui doivent donner l’alerte. Vous trouverez les points importants pour reconnaitre si vos suites opératoires sont normales, ou si des éléments doivent vous inquiéter. D’une façon générale, si vous êtes inquiète, n’hésitez pas à contacter notre secrétariat aux heures ouvrables. En dehors des heures ouvrables, ou le week-end, vous pouvez contacter, puis rencontrer si nécessaire le médecin des urgences de la Clinique Charcot qui, s’il avait besoin de l’avis du Dr Delay, pourrait le contacter.

+ - Quels soins et suites postopératoires?

Injections

Les injections de toxine botulique, d’acide hyaluronique, ou de Radiesse entrainent habituellement peu d’effets secondaires, et c’est bien un de leurs avantages. Il faut éviter les efforts importants ou la course pendant environ 3 jours. On peut avoir un petit œdème, ou des petites ecchymoses (petits bleus) sur un ou des points d’injection : cela est surtout vrai pour l’acide surtout au niveau des sillons nasogéniens et de la région buccale. On peut faciliter la résorption des petites ecchymoses par l’application de froid ou d’un glaçon entouré d’une compresse, 2 à 3 fois par jour. Assez rapidement il est possible de neutraliser ces petites ecchymoses par le maquillage type cover-mark. A noter qu’après une injection de toxine botulique, on peut ressentir des céphalées légères, qui disparaissent spontanément au bout de quelques heures. L’efficacité de la toxine botulique se met en place en 3 à 6 jours.

Rajeunissement facial

A la suite de l’intervention des paupières, la patiente est revue au 5ème jour, et le surjet intradermique est enlevé à ce moment-là. Après une blépharoplastie, on peut avoir l’impression d’avoir des grains de sable dans les yeux. Il faut bien hydrater les yeux avec des larmes artificielles ou un collyre ophtalmique à la vitamine B, et si besoin appliquer une pommade ophtalmique à la vitamine A. Si la conjonctivite ne passe pas rapidement, ne pas hésiter à demander l’avis de son ophtalmologue. Concernant l’œdème des paupières, il faut appliquer régulièrement des compresses glacées sur les yeux, plusieurs fois par jour, pendant 3 ou 4 jours (mettre des dosettes de sérum physiologique à la partie haute du frigo ou au congélateur -sans les laisser geler-, et il est alors aisé de répandre le sérum physiologique sur une compresse stérile pour faire l’application de compresses glacées) ; on peut rajouter dessus des lunettes réfrigérantes, que l’on peut se procurer en pharmacie. Il est souhaitable de garder la position assise, pour lutter contre l’œdème. Il faut éviter pendant 1 mois le port de lentilles de contact, car l’œil peut être irrité au début, et éviter également l’exposition au soleil, et bien porter des lunettes de soleil. Concernant le maquillage, il est possible de se maquiller habituellement une dizaine de jours après l’intervention.

Pour le lifting, il est souhaitable de garder la tête surélevée d’environ 30 degrés (lit orientable ou gros oreiller), cela aide à diminuer l’œdème facial. Il est souhaitable de manger des aliments plutôt semi-liquides, pour éviter d’avoir à mâcher, ce qui pourrait favoriser des micro-saignements. Il est normal de se sentir un peu fatigué après une intervention chirurgicale, et il faut bien marcher malgré tout pour éviter un risque de phlébite, et surtout se remettre en forme rapidement. Eviter dans la journée les mouvements brusques et extrêmes de la tête, et toute gymnastique cervicale pendant 4 à 6 semaines. Sur le visage les points s’enlèvent tout seul, mis à part les surjets des blépharoplasties qui sont enlevés au cabinet. Les soins des cicatrices sont simples : soins locaux avec un brumisateur d’eau d’Avène, et s’il y a des croutes, appliquer de la pommade vaseline type Homéoplasmine. Pour diminuer au maximum l’œdème, on peut appliquer régulièrement des compresses glacées ou des gels réfrigérants, que l’on met au frigo. Pour dormir, le mieux est de dormir sur le dos avec un oreiller surélevé de façon à favoriser la disparition de l’œdème. Le mieux est de s’isoler une quinzaine de jours, de se mettre au repos, et de privilégier la position assise, la tête maintenue par des oreillers. Il est important d’avoir un soutien familial ou amical positif, ce qui améliore le processus de récupération postopératoire, et encourage, car l’opération de lifting peut être assez éprouvante au point de vue psychologique. Pour les personnes à qui vous ne souhaitez pas parler de l’intervention, il faut prévoir 3 semaines avant de les revoir. Concernant les cheveux : le lendemain de l’intervention, à la clinique vous sera fait un shampoing de propreté, puis la semaine d’après vous pourrez aller chez votre coiffeuse pour vous faire une coiffure plus élaborée. Concernant la coiffure, le maquillage et l’habillement, il peut être tout à fait pertinent de réactualiser à cette occasion son style ou son allure. Ne pas hésiter à se faire conseiller. Concernant la coupe de cheveux, il peut y avoir un intérêt à changer la coiffure ou la couleur de ses cheveux en optimisant reflets et mèches sur un ton légèrement différent et plus chaleureux. Cela peut être un bon moyen d’accentuer l’effet rajeunissant du lifting, et peut permettre de parler de cette modification de coiffure sans avoir à donner des explications sur l’intervention de lifting à son entourage. De la même façon, il peut être intéressant de modifier légèrement son maquillage. Ne pas hésiter à demander conseil auprès d’une esthéticienne professionnelle pour modifier et améliorer légèrement le maquillage. Enfin, cela peut être une bonne occasion de modifier légèrement son habillement, en choisissant des couleurs donnant un aspect un peu plus jeune et dynamique.

Augmentation mammaire

Après une augmentation mammaire, la patiente quitte en général la clinique le lendemain de l’intervention. Elle ressent une impression d’oppression (comme si on appuyait sur ses seins en permanence), ceci pendant une dizaine de jours, mais ce n’est pas une vraie douleur mais simplement une sensation d’oppression. La patiente a besoin d’antalgiques pendant 10 à 12 jours. La Naropeine (anesthésique local puissant à action prolongée) qui a été mise en place au moment de l’intervention agit environ 24 heures. Lorsque l’effet de la Naropeine disparait complètement, la patiente peut ressentir une douleur plus importante, et pour passer ce cap du réveil local, il est bien d’appliquer du froid (appliquer des sacs de petits poids congelés, ce qui permet de bien mouler le sein). La patiente garde le pansement compressif posé par le chirurgien jusqu’au mardi suivant. Elle peut alors enlever ce pansement et se doucher. Il suffit ensuite d’appliquer un nouveau pansement sur la cicatrice. Ce pansement peut être réalisé par une infirmière, ce qui permet d’avoir un feed-back neutre sur l’état local. Si la patiente se sent mieux avec une brassière de sport, cela est tout à fait possible de porter la journée cette brassière. La patiente doit éviter de lever de façon brutale les bras et de pratiquer des sports au niveau des bras pendant environ 1 mois. La patiente peut conduire à 8 jours ; pratiquer la course à pieds à 3 semaines, et reprendre une grande partie de ses activités à 1 mois. A la consultation à 2 semaines, le chirurgien lui montrera les exercices à faire avec des manœuvres de massages pour que les seins soient bien souples. La patiente devra également caresser ses seins pour bien intégrer sa nouvelle image. Et enfin elle devra masser les cicatrices qui sont habituellement à long terme très discrètes. Si la patiente se sent très contractée au niveau des seins, elle peut faire des petits mouvements doux au niveau des bras, monter les bras doucement le long du corps jusqu’à la verticale, et les redescendre doucement en touchant les mains une fois devant et une fois derrière. Il est conseillé de porter pendant 1 mois des soutiens gorge à bande large à la partie inférieure, à porter la journée ; et d’éviter les soutiens gorge à armature pendant 1 mois. Si un sein est légèrement plus tendu que l’autre, appliquer pendant une quinzaine de jours 2 fois par jour de la glace, cela aide à diminuer l’œdème et un éventuel micro-hématome. Des ecchymoses (bleus) sont tout à fait normales en cas d’intervention sur les seins. Si vous ne souhaitez pas que l’on voie votre augmentation mammaire, il est conseillé de porter un vêtement noir 1 mois avant l’intervention et un vêtement noir ou foncé 1 mois également après l’intervention, ainsi les proches s’habituent à l’image, et l’augmentation mammaire n’apparait pas flagrante, si elle est en rapport avec la morphologie de la patiente. Progressivement, vous allez intégrer votre nouvelle poitrine, et vous porterez peut-être des vêtements légèrement différents, avec des tee-shirts plus moulants, ou des pulls à col en V.

Dans les jours suivant l’intervention si vous remarquez un aspect rouge (aspect rouge luisant et vernissé) et tendu du sein, vous devez prendre votre température (si possible le matin avant de vous lever), en cas de rougeur et de fièvre vous devez prévenir votre chirurgien en urgence, qui vous décidera s’il doit vous revoir en consultation en urgence (si c’est le week-end, contacter et voir le Médecin de l’accueil d’urgence à la Clinique Charcot, qui contactera le chirurgien). En effet, les infections sur prothèses mammaires sont rares (1 %), mais doivent faire l’objet d’une prise en charge rapide pour pouvoir garder la prothèse (sauvetage de la prothèse). Un prélèvement bactériologique en urgence doit être réalisé, le chirurgien jugera de la conduite à tenir avec une antibiothérapie adaptée, et conservation de la prothèse, puis il vous reverra à plusieurs reprises pour juger de l’évolution favorable, avec en parallèle une éventuelle surveillance par échographie par un radiologue entrainé.

Lipomodelage du sein

Le lipomodelage du sein ne présente pas de risque d’hématome lorsqu’il est isolé, puisqu’il n’y a pas de décollement. En cas de geste de mammoplastie associé, il faut appliquer les règles de la mammoplastie associée (Cf Augmentation mammaire, ou Cure de ptose, suivant votre cas).

Concernant les cicatrices, les points s’enlèvent tous seuls. Au bout de la 2ème semaine, il suffit de passer de l’eau sur le point et de tirer légèrement dessus pour qu’il s’en aille. Il faut éviter d’exposer les cicatrices au soleil et éviter d’exposer les bleus au soleil. Vous pouvez prendre une douche très rapidement, avant l’arrivée de l’infirmière si vous vous faites aider pour les pansements. Concernant les seins, les seins sont gonflés et présentent des ecchymoses importantes (bleus importants sur les seins). En postopératoire il y a de l’œdème et le sein n’a pas encore trouvé sa forme finale. L’œdème va diminuer et progressivement disparaitre environ à 1 mois, et la résorption graisseuse se fait en 3 mois. Si bien que l’on aura le résultat final à environ 3 mois. Habituellement les seins ne sont pas très douloureux, et un antalgique suffit pendant quelques jours pour passer la période postopératoire.

La conduite est autorisée dès 8 jours postopératoires, et vous pouvez reprendre vos activités sportives rapidement, environ vers 15 jours, car en cas de lipomodelage isolé il n’y a pas de risque d’hématome. En cas de geste associé, il faut appliquer les consignes du geste associé (cf le chapitre vous concernant à lire également). Lors de la consultation à 2 semaines, le chirurgien vous montrera comment masser les zones de prélèvement, et comment caresser le sein pour vite intégrer cette nouvelle image, ce qui habituellement se fait très vite.

Au niveau des zones donneuses de graisse, il existe un œdème qui est normal, comme après une liposuccion. On considère qu’on a 50% de résultat de la liposuccion à 1 mois, 75 % à 2 mois, et environ 3 à 4 mois pour le résultat final. Les fils se résorbent spontanément. On peut commencer à masser les zones de prélèvement environ 15 jours postopératoires. Les ecchymoses durent environ 3 semaines. Tant qu’il y a des ecchymoses (bleus) sur les zones de prélèvement, il faut éviter toute exposition solaire car les ecchymoses pourraient donner un aspect brun à la peau, qui mettrait très longtemps à disparaitre.

Réduction mammaire et cure de ptôse

Le pansement est habituellement refait avant votre sortie de la clinique, et si un drain avait été mis en place, il est retiré. Il est normal d’avoir une douleur sur le côté ; cette douleur est liée à la liposuccion réalisée dans le même temps, pour éviter un bourrelet latéral. Dans certains cas, on peut avoir une douleur au niveau du sillon sous-mammaire, si on a bien fixé le sillon sous-mammaire à la paroi thoracique. Cela peut donner une douleur qui peut nécessiter des antalgiques plus forts (si les antalgiques prescrits par votre chirurgien ne sont pas suffisants, ne pas hésiter à demander de l’aide au médecin traitant pour faire disparaitre cette douleur). Vous pouvez conduire à 8 jours. Il est important de limiter les mouvements du bras. Il faut globalement limiter l’abduction du bras, c’est-à-dire que le bras ne doit pas écarter plus qu’à horizontale pendant environ 3 semaines, car la zone de fragilité se situe entre la verticale et l’horizontale, et lorsque l’on écarte les bras à plus de 90-100 degrés, on tire indirectement à ce niveau, ce qui peut entrainer une petite désunion (« ne pas faire les vitres pendant 3 semaines »). Vous pourrez courir à partir de 3 semaines avec un bon soutien-gorge de sport, et reprendre les activités sportives à 1 mois postopératoire. La patiente sera revue à la 2ème semaine postopératoire, et le chirurgien lui expliquera comment bien masser les cicatrices pour faire en sorte que celles-ci soient le plus discrètes possibles. On débutera par un massage doux des cicatrices, puis vers 3 semaines un début de palper-rouler sauf sur les zones les plus fragiles, ou s’il y a une désunion sur un point. A partir d’1 mois on appliquera 1 à 2 fois par jour une pommade à partir de silicone pour éviter que les cicatrices ne deviennent rouges et s’hypertrophient. Entre 15 jours et 3 semaines, il peut apparaitre, dans environ 10 à 15 % des cas, une toute petite désunion au niveau de l’angle entre la verticale et l’horizontale. Si cela apparait, il faut bien désinfecter à l’alcool à 70, et mettre la moitié d’une feuille de tulle gras sur la zone. Un aspect blanc, que les infirmières appellent souvent « fibrine) (correspondant au derme c’est-à-dire à la coche fibreuse de la peau), apparait souvent. Il faut bien regarder s’il existe un petit point de fil résorbable qui ressort, et ne pas hésiter à le faire enlever par l’infirmière, ou revenir vers le chirurgien pour qu’il le retire. En appliquant le tulle gras (vrai tulle gras boite bleue) 8 à 10 jours, la zone de désunion (qui ne doit dépasser 1,5 cm de diamètre) devient rouge framboisé (correspondant au bourgeonnement tissulaire), et est prête à l’épidermisation, et il faut continuer le tulle gras jusqu’à épidermisation complète, ce qui peut prendre 1 à 2 semaines de plus. Ce retard de cicatrisation ne pose pas de problème à long terme et n’entrainera pas de cicatrice plus visible, il faut juste, tant que la cicatrisation finale n’est pas obtenue à ce niveau, limiter les mouvements d’écartement du bras, et ne pas dépasser l’abduction à 90 degrés, qui solliciterait cette zone de fragilité. Dans tous les cas, si vous avez une petite désunion au niveau de l’angle, ne pas hésiter à la montrer à votre infirmière qui jugera si vous devez revoir le chirurgien pour soins locaux.

Malformation des seins

Les malformations des seins sont variées, et le traitement de ces malformations nécessite en général la combinaison de techniques. En fonction des techniques que vous avez bénéficier, vous pourrez retrouver les différentes recommandations que vous pouvez lire dans les chapitres suivants : lipomodelage du sein, réduction mammaire, augmentation mammaire.

Gynécomastie

Pendant 15 jours il faut de façon formelle limiter le mouvement des bras, car le risque d’hématome est assez élevé après une cure de gynécomastie. Il faut également porter le corset postopératoire (« gilet compressif pour gynécomastie) 24h/24. Si un côté est légèrement plus gonflé, ne pas hésiter à appliquer 2 à 3 fois par jour du froid ce qui aide à la résorption de l’œdème et d’un éventuel petit hématome. Dans les 15 jours postopératoires, il est fréquent de constater la survenue d’un petit gonflement qui correspond à un sérome (liquide jaune qui s’accumule sous la peau), et lors de la consultation à 2 semaines le chirurgien pourra ponctionner ce sérome ; et il faudra ensuite appliquer de façon très stricte le corset après la ponction, et ainsi de suite jusqu’à disparition complète du sérome.

Reconstruction mammaire par prothèse

La reconstruction mammaire par prothèse peut être assez douloureuse, et il faut prendre environ 10 à 15 jours d’antalgiques forts. Il existe souvent une douleur au niveau du sillon sous-mammaire, au niveau de l’endroit de la fixation du lambeau d’avancement abdominal. Il faut limiter le mouvement du bras, ne pas dépasser l’horizontale pendant environ 3 semaines. De la même façon, éviter le port de charges lourdes pendant 3 semaines à 1 mois. A partir de 15 jours on peut commencer des mouvements doux de bras : monter les bras tout doucement vers le haut, et faire toucher les mains, puis réaliser le mouvement vers le bas en faisant toucher les mains 1 fois devant et 1 fois derrière. Les exercices physiques importants sollicitant le muscle grand pectoral sont contre-indiqués pendant environ 1 mois. Concernant la cicatrice, celle-ci peut être douchée la semaine suivant l’intervention, puis du tulle gras est appliqué encore 1 semaine supplémentaire. Il faut ensuite bien masser la cicatrice selon les recommandations du chirurgien, et appliquer une pommade à base de silicone de 1 mois jusqu’ à 5 mois pour que la cicatrice soit la moins rouge possible. Lors de la consultation à 2 semaines, le chirurgien vous montrera comment bien masser les prothèses, et ceci devra être fait de façon biquotidienne jusqu’à ce que le sein ait trouvé la consistance souhaitée. Dans les cas bilatéraux, il faut bien masser de façon symétrique : si un sein était plus ferme que l’autre, il faudrait masser plus celui qui est ferme, et moins celui qui est plus souple pour qu’on ait une symétrie de consistance à long terme. Vous pouvez courir à partir de 3 semaines avec un soutien-gorge en coton sans armature, puis à partir d’1 mois vous pouvez faire la majorité des sports. La conduite est autorisée à partir de 8 jours postopératoires. Concernant la sensibilité du sein reconstruit, il faut poursuivre pendant plusieurs mois les caresses douces du sein, qui permettent l’intégration sensitive et cognitive du sein (l’aire mammaire sur le cortex sensitif doit réintégrer les sensations nerveuses périphériques).

Si une zone de fragilité de la peau (zone bleuâtre avec début de bulles) apparait en post-opératoire, dans les jours suivant l’intervention, contacter le chirurgien en urgence car il peut s’agir d’une zone de souffrance cutanée traduisant une vascularisation cutanée insuffisante ; et il peut être nécessaire de prescrire un patch de vasodilatateur (type Trinipatch 5 mg, à changer chaque jour pendant une quinzaine de jours). Si besoin, le chirurgien vous verra en urgence, ou vous fera passer une ordonnance par mail pour ne pas perdre de temps. La récupération cutanée peut être excellente grâce ce traitement, si on intervient vite. Si vous avez juste un doute, faire une photo avec votre portable et l’envoyer par mail au cabinet.

Dans les jours suivant l’intervention, si vous remarquez un aspect rouge (aspect rouge luisant et vernissé) et tendu du sein, vous devez prendre votre température (si possible le matin avant de vous lever) ; en cas de rougeur et de fièvre vous devez prévenir votre chirurgien en urgence, qui vous décidera alors s’il doit vous revoir en consultation en urgence (si c’est le week-end, contacter et voir le Médecin de l’accueil d’urgence à la Clinique Charcot, qui contactera le chirurgien). En effet, les infections sur reconstruction par prothèses mammaires sont rares (environ 2 % des cas), mais doivent faire l’objet d’une prise en charge rapide pour pouvoir garder la prothèse (sauvetage de la prothèse) ++. Un prélèvement bactériologique en urgence doit être réalisé, le chirurgien jugera de la conduite à tenir avec une antibiothérapie adaptée, et conservation de la prothèse, puis il vous reverra à plusieurs reprises pour juger de l’évolution favorable, avec en parallèle une éventuelle surveillance par échographie par un radiologue entrainé. Dans certains cas, une ré-intervention peut être nécessaire (« traitement médico-chirurgical ») en plus de l’antibiothérapie.

 

Reconstruction mammaire par lambeau dorsal

Lorsque vous rentrez à la maison, vous faites plus d’activité et il faut bien continuer les antalgiques tels qu’on vous les a prescrits, pendant 10 à 15 jours. Si la douleur disparait progressivement, vous pouvez diminuer les doses d’antalgiques, et prendre des antalgiques moins forts. Inversement, si la douleur était trop importante et non calmée par les antalgiques prescrits par votre chirurgien, ne pas hésiter à voir votre médecin traitant pour faire disparaitre la douleur, éventuellement par une injection de morphine en sous-cutanée, et ensuite bien prendre des antalgiques régulièrement jusqu’à disparition de toutes les douleurs. Ceci est très important pour éviter les phénomènes de mémorisation douloureuse, qui pourraient donner des douleurs à long terme. Vous pourrez enlever les pansements et vous doucher la semaine suivant l’intervention, et l’infirmière refera le pansement après votre douche. Vous pourrez conduire à partir de 8 jours postopératoires. Il ne faut par contre pas dépasser l’horizontale du côté du bras opéré pour laisser se faire la cicatrisation et le ré-acollement dorsal. Dès le lendemain de l’intervention vous pourrez caresser doucement le sein reconstruit, et il est important de faire une caresse du sein 1 à 2 fois par jour, et ceci de façon prolongée de façon à bien intégrer le nouveau sein. Concernant l’activité en piscine, celle-ci est recommandée et permet une excellente récupération. Si le chirurgien vous a revue et a confirmé que la cicatrisation était satisfaisante, vous pourrez dès 3 semaines postopératoires aller en piscine pour progressivement vous détendre et gagner progressivement en amplitude d’abduction du bras (on doit avoir l’horizontale à 1 mois, et de 1 à 3 mois obtenir la récupération de toute l’amplitude). Dans les jours postopératoires, il est bien de vous faire masser délicatement les épaules, ce qui permet de bien se détendre. On insiste sur le fait d’aller à la piscine, car cela permet de bien se détendre et favorise une récupération rapide. Concernant la cicatrice dorsale, on peut la masser délicatement de la pulpe du doigt à partir de 2 semaines, puis de plus en plus fort pour pratiquer le palper-rouler à partir d’1 mois. Il est souhaitable ensuite, à partir d’1 mois, d’appliquer une pommade à base de gel de silicone qui limite le risque de rougeur cicatricielle. Le port du soutien-gorge sera repris à 15 jours (ne pas comprimer vers la région axillaire pendant 2 semaines car c’est là où passe le pédicule du lambeau). Au niveau de la région dorsale survient parfois un sérome, c’est-à-dire une sorte de gonflement cutané avec aspect d’eau sous la peau. Vérifiez le lundi et le jeudi l’absence de liquide au niveau de la région dorsale. En cas d’épanchement dorsal, il faudra revoir le chirurgien pour réaliser une ponction dorsale. Il suffira alors d’appeler le secrétariat, qui vous donnera un rendez-vous rapide (mais sans urgence) pour réaliser cette ponction. En cas de ponction, le chirurgien vous prescrira du Kénacort, et lors de la 2èmeponction, s’il y en a une 2ème, il injectera dans le décollement le Kénacort ce qui habituellement supprime la récidive de l’épanchement dorsal. Concernant le sein reconstruit, il faut poursuivre pendant plusieurs mois les caresses douces du sein qui permettent l’intégration sensitive et cognitive du sein. Concernant la région dorsale, il est souhaitable de réaliser une auto-caresse du dos pour retrouver une bonne sensibilité dorsale, et également demander à un proche de vous faire des caresses au niveau du dos car ces caresses par une autre personne font travailler d’autres récepteurs nerveux qui favorisent la récupération sensitive dorsale. Cela limite aussi les dysesthésies qui peuvent donner une impression d’être « serré », une sensation « cartonnée », qui par des caresses et par le temps et la pratique de la natation vont progressivement disparaitre. Dans le cas contraire, il faudra en parler au chirurgien. Pour les cas secondaires pour lesquels cette rééducation sensitive n’a pas été faite (car souvent non expliquée, ou non comprise), il faudra la faire avec beaucoup de soin, après que le lipomodelage dorsal aura été réalisé, ce que vous expliquera le chirurgien plasticien.

 

Séquelles de traitement conservateur

Un traitement de séquelles de traitement conservateur peut faire appel principalement à une symétrisation (cf chapitre « réduction mammaire »), et à la technique du lipomodelage du sein (cf chapitre ‘lipomodelage du sein’). La rééducation sensitive est spécialement importante, car la greffe de tissu graisseux va améliorer la sensibilité du sein, recréer une sensibilité nouvelle qu’il faut bien guider et intégrer, et améliorer les dysesthésies. Il faudra dans les suites postopératoires caresser délicatement le sein, et ceci pendant plusieurs mois, de façon à retrouver une sensibilité fine du sein, et faire disparaitre progressivement les dysesthésies et les douleurs mammaires, si vous en aviez.

Liposuccion

Après une liposuccion il est important de bien boire, car l’œdème a niveau des zones de liposuccion consomme de l’eau. Il faut donc prévoir des repas légers et des boissons en quantité importante (boire au moins 2 l d’eau par jour). Les ecchymoses durent environ 3 semaines. On considère qu’on obtient 50 % du résultat d’une liposuccion à 1 mois, 75 % à 2 mois, et il faut environ 3 à 4 mois pour un résultat final. En cas de liposuccion abdominale, l’œdème peut être encore plus long à disparaitre. Il est souhaitable de réaliser des touches froides sur les jambes car souvent l’œdème descend au niveau des jambes. Cet œdème doit être bien symétrique, et il n’y a pas de douleur dans les mollets. (en cas de douleur dans les mollets, il faut consulter son médecin pour faire réaliser rapidement un écho-doppler pour vérifier l’absence de phlébite). Il est important de bien marcher pour limiter le risque de phlébite, et de porter des bas de contention. Au bout de 15 jours on peut, selon les conseils du chirurgien, masser (massages circulaires amples) les zones liposucées de façon à régulariser et diminuer l’œdème. Si une zone est plus douloureuse, on peut appliquer de la glace, ce qui favorise la résorption des ecchymoses et de l’œdème et diminue la douleur locale. Les ecchymoses (bleus) ne doivent pas être exposées au soleil sinon cela peut donner une zone un peu brune de la peau. Toutes les cicatrices doivent être protégées du soleil par un écran total pendant environ 1 an. Concernant l’habillement, il est souhaitable de porter des vêtements assez amples à la suite de l’intervention de liposuccion, puis progressivement on pourra affiner la taille des pantalons. La reprise du sport peut se faire très tôt, elle est juste limitée par des sensations d’inconfort local. Il faut ensuite pratiquer le vélo d’appartement, ou son équivalent, au moins 2 fois par semaine pour continuer à tonifier les tissus et garder à long terme le bénéfice de la liposuccion.

Abdominoplastie

Immédiatement après une abdominoplastie, vous marchez en position légèrement fléchie, et sur 3 jours vous allez tout doucement vous relever. Le point capital est de bien bouger les pieds et de porter des bas de contention afin de limiter le risque de phlébite. Dans le même esprit, le médecin anesthésiste vous aura prescrit des anticoagulants pendant 10 à 15 jours. Le point le plus important est la marche qui réduit de façon importante le risque de phlébite, qui est un risque bien réel pour cette intervention d’abdominoplastie. Il faudra prendre des antalgiques forts pendant 10 à 15 jours, car il s’agit d’une intervention douloureuse (il s’agit de l’intervention la plus douloureuse de la chirurgie esthétique). Suivant les cas, le chirurgien vous aura prescrit une gaine abdominale qui vous aidera dans les suites postopératoires. En cas de cure de diastasis ou de cure de hernie abdominale associée, il ne faudra pas porter plus que 5 kilos pendant 1 mois, et pas plus de 10 kilos pendant 1 mois et demi. Vous pouvez commencer la rééducation abdominale en statique (en rentrant le ventre) dès 15 jours postopératoires, mais en dynamique pas avant 1 mois et demi postopératoire. Le massage des cicatrices se fera dès la 2ème semaine, de façon douce avec la pulpe, puis le palper rouler à partir de 3 semaines/1mois. Il est conseillé d’appliquer une pommade à partir de silicone de 1 mois jusqu’à 5 mois postopératoires. Les troubles de la sensibilité sont fréquents en région sus-pubienne ; il faut caresser en partant du haut vers la région inféro-interne, et progressivement cette insensibilité vont disparaitre grâce à la rééducation sensitive. En cas de gonflement d’une partie de l’abdomen dans les 3 semaines suivant l’intervention, il faut appeler le chirurgien pour qu’il vous revoie en consultation car il peut survenir un sérome, qui peut nécessiter une ponction au cabinet. Une liposuccion est habituellement associée à l’abdominoplastie et cela entraine un œdème global, et c’est pourquoi le résultat en termes de volume de l’abdomen ne sera définitif que 3 à 4 mois après l’intervention, une fois que l’œdème aura complètement disparu.

 

Chirurgie génitale intime

La chirurgie génitale intime est dominée par la nymphoplastie de réduction. Cette intervention peut être réalisée en chirurgie ambulatoire ou avec une hospitalisation d’une nuit en fonction des cas. Dans la plupart des cas, les suites postopératoires sont simples, avec quelques règles de bon sens comme éviter les traumatismes locaux et éviter le port de vêtements serrés. Après la sortie, un simple lavage quotidien à l’eau et au savon, suivi d’un séchage minutieux par tamponnement à l’aide de compresses, et l’application simple d’un antiseptique type Chlorhexidine sont suffisants. Les douches sont autorisées au bout de 2 jours. Il est souhaitable de disposer de plaques de gel réfrigérant que l’on peut acheter en pharmacie. Prévoir 2 plaques que l’on mettra à la partie haute du frigo. Dans certains cas l’œdème est assez important et l’application de gel, ou de glace, localement aide à faire disparaitre cet œdème qui est inconfortable. Les rapports sexuels et les sports de selle (vélo, cheval) sont contre-indiqués pendant 4 semaines. Avant de reprendre les rapports, il est souhaitable que la patiente réalise une rééducation sensitive locale par des caresses vulvaires douces, de façon à retrouver une bonne sensibilité locale avant la reprise des rapports, et éviter des troubles sensitifs au moment des rapports sexuels.

+ - Comment choisir un bon chirurgien plasticien ?

La Chirurgie Ambulatoire permet de réaliser des actes chirurgicaux, sans risque majoré, en autorisant la sortie du patient le jour-même (en France, hospitalisation inférieure à 12 heures). Elle s’est beaucoup développée ces dernières années. Elle représente actuellement une grande partie des modes d’hospitalisation.
Les objectifs de la Chirurgie ambulatoire sont d’assurer une Chirurgie de qualité, en associant la sécurité des patients à une contrainte de temps, sans nuit passée à l’hôpital. Cela doit être fait en offrant aux patients confort, réhabilitation rapide, et diminution des risques d’infections nosocomiales et d’accidents thromboemboliques.

Avantages

Les avantages de la chirurgie ambulatoire sont une diminution des complications avec diminution des infections nosocomiales, diminution des complications thromboemboliques et cardiovasculaires ; car le patient marche très rapidement. C’est également une réduction de l’impact psychologique et physique de la chirurgie, et le confort de se retrouver chez soi le soir même de l’intervention.

Ces différents avantages amènent une meilleure acceptation du traitement et de l’hospitalisation, et finalement une facilitation de la chirurgie. Cela entraine une moindre réticence, et moins de peur par rapport à la chirurgie avec un retour rapide à domicile. Cela minimise également la « lourdeur » supposée de la chirurgie Plastique et Esthétique, et favorise l’acceptation du geste par l’entourage. L’évaluation des patientes donne un taux élevé de satisfaction, et cette évaluation favorable nous amène à proposer actuellement un élargissement des indications de cette chirurgie ambulatoire.

Enfin, cela entraine une diminution des coûts d’hospitalisation pour des interventions où le patient restait plusieurs jours en structure hospitalière.

Conditions de réalisation

Le développement de la chirurgie ambulatoire demande une excellente organisation, avec une bonne coordination entre le chirurgien, l’anesthésiste, la structure hospitalière, et le suivi à domicile, de façon à assurer des soins de qualité et la sécurité des patients. Ce chemin clinique doit, en effet, anticiper toute la prise en charge du patient pour assurer qualité et sécurité. Ce travail d’équipe est fondamental en chirurgie ambulatoire. La prise en charge commence dès la consultation qui permet de vérifier l’éligibilité des actes et des patients, et permet une bonne information des patients. Chaque patient est vraiment acteur du processus.

Le patient est un acteur important de sa prise en charge. Il doit s’impliquer de façon importante au niveau des consultations chirurgicales, de la consultation d’anesthésie, lors de l’appel de la veille, et également en respectant bien les consignes postopératoires.

L’éligibilité ambulatoire repose sur l’analyse bénéfices/risques. Globalement, les patients qui sont de bons candidats pour la chirurgie ambulatoire, sont les patients en bon état général (ASA1, ASA2, ASA3 stables) et ayant une bonne compréhension et une bonne acceptabilité de la procédure ambulatoire. Les contre-indications à la chirurgie ambulatoire sont les patients ASA3 instables et ASA4, et les patients sous anticoagulants.

Dans le cadre d’un retour d’hospitalisation précoce en Chirurgie Ambulatoire, un partenariat avec un réseau d’agences de coordination de soins a été mis en place. Les agences sont réparties sur le territoire Auvergne-Rhône-Alpes (AURA) et sur le territoire français. L’infirmier coordonnateur responsable assure la coordination des soins à domicile, du matériel, des médicaments, des éventuelles perfusions, et du suivi à domicile. Cela permet d’avoir un suivi à domicile, avec, si besoin, passage d’une infirmière (IDE) le soir, et le lendemain matin de l’intervention, et le suivi les jours suivants ; et, pour les interventions le nécessitant, la réalisation de perfusions pour hydratation, et pour éventuel contrôle de la douleur. Les infirmiers coordonnateurs organisent la mise à disposition du matériel et des médicaments nécessaires (tout étant planifié en amont par nos soins). Cela permet un retour à domicile, dans les meilleures conditions de sécurité et de confort possibles. Ces équipes assurent un suivi personnalisé, associé à la mise à disposition du matériel nécessaire aux soins et aux besoins des patientes. Les avantages de ce service à domicile sont potentiellement nombreux. Une organisation impeccable, prenant en compte le Médecin traitant, et/ou l’infirmière libérale des patients, est très appréciée. Un autre avantage est la simplification du processus pour le patient (le service se chargeant de la fourniture du matériel, et des médicaments, qui sont remboursés comme normalement par l’Assurance maladie). Enfin, le patient se sent bien chez lui, surtout s’il se sent bien pris en charge avec le passage d’une infirmière le soir, et le lendemain de l’intervention. Le service peut également répondre à toute question survenant le soir, ou la nuit, limitant d’autant les appels à la Clinique Charcot.

Quelles interventions sont possibles?

Pratiquement toutes les interventions de Chirurgie Plastique, Reconstructrice, et Esthétique peuvent être réalisées en chirurgie ambulatoire.

Les interventions susceptibles de donner des problèmes d’hypovolémie sont les limites de la chirurgie ambulatoire. Ce sont les grosses abdominoplasties et les grosses liposuccions.
Les interventions assez douloureuses ne sont actuellement qu’une contre-indication relative. En effet, des protocoles d’amélioration de la gestion de la douleur à domicile ont été développés pour permettre de réaliser cette chirurgie plus douloureuse, comme la reconstruction mammaire par lambeau dorsal, également en chirurgie ambulatoire.

Ainsi, et en conclusion, la majorité des interventions de Chirurgie Plastique, Reconstructrice, et Esthétique peuvent être réalisées en chirurgie ambulatoire. Cela nécessite de prendre en compte le patient, l’acte chirurgical, et d’avoir bien pensé et organisé le chemin clinique, pour qu’il s’adapte bien à cette prise en charge particulière. Le suivi à domicile par un partenaire de soins à domicile, avec passage d’une infirmière le soir et le lendemain, et si besoin les jours suivants, permet de rassurer les patients, et d’offrir la meilleure prise en charge possible.

La Chirurgie Ambulatoire renforce l’implication du patient dans sa prise en charge. Elle diminue les complications infectieuses et thromboemboliques potentiellement redoutables.
La Chirurgie Ambulatoire entraine un taux de satisfaction élevé, et peut finalement, indirectement, améliorer la qualité des soins. Aussi, il est important de développer cette chirurgie ambulatoire avec une organisation impeccable permettant de réaliser cette chirurgie dans de bonnes conditions de sécurité et de qualité des soins pour les patients.

+ - Soleil et chirurgie plastique?

Lorsqu’on prévoit une intervention de chirurgie Plastique, il faut prendre en compte dans sa programmation : les cicatrices qu’il ne faut pas exposer au soleil ; et également les ecchymoses qu’il ne faut pas exposer au soleil tant qu’elles n’ont pas complètement disparues.

Lorsque vous prévoyez une intervention de chirurgie Plastique Esthétique,  il est important de prendre en compte deux éléments : les cicatrices et les ecchymoses.

Concernant les cicatrices, celles-ci ne doivent pas être exposées au soleil pendant les six mois suivant l’intervention et ceci de façon très stricte. Les UV entrainent une inflammation de la cicatrice, et cela pourrait conduire à une cicatrice rouge dite hypertrophique. Durant toute l’année qui suit, jusqu’à maturation de la cicatrice (une cicatrice est mature lorsqu’elle se recolore à la même vitesse que la peau alentours lorsqu’on appuie dessus), il est conseillé de protéger la cicatrice par un écran total (écran total de force 50), ou par une pommade de type Cover-mark, qui a l’avantage de la masquer. A distance, lorsque la cicatrice est parfaitement mature, il n y a pas d’inconvénient à l’exposer au soleil.

Le deuxième élément à prendre en compte, lorsqu’on programme une intervention de Chirurgie Plastique Esthétique, c’est la présence d’ ecchymoses (gros bleus), comme après une liposuccion, ou un lipomodelage. Si l’on met au soleil précocement les ecchymoses, on risque d’avoir un aspect brun marbré qui peut perdurer plusieurs mois, voire plus. Aussi, il faut attendre la disparition complète des ecchymoses avant d’exposer la peau au soleil.

Pour les petites cicatrices de liposuccion ou de prélèvement graisseux, on met un écran total sur ces petites cicatrices, pour éviter qu’elles ne rougissent, et ne se voient.

+ - Chirurgie esthétique et sport?

Le sport est très utile pour avoir une bonne apparence et un corps sain. Il est bien de le pratiquer avant une intervention de chirurgie Esthétique. Après une intervention de chirurgie Esthétique, l’arrêt du sport est habituellement de 3 semaines à 1 mois en fonction de l’intervention réalisée.

La pratique du sport est recommandée avant de réaliser une chirurgie Esthétique. En effet, plus la peau est ferme et meilleur sera le rendu de la chirurgie Esthétique. Par contre, après une chirurgie Esthétique, la reprise du sport doit se faire de façon pr progressive. La reprise du sport dépendra du type d’intervention:

Concernant une liposuccion : il n y a pas de risque à la reprise du sport, ce sont les sensations douloureuses et la gêne qui limiteront la reprise du sport, qui peut se faire à partir de 10 – 15 jours post-opératoires, ou légèrement après si cela est trop sensible ou douloureux.

Concernant la chirurgie du sein, chirurgie d’augmentation, de réduction ou de cure de ptose, il faut attendre 1 mois avant la reprise du sport. On peut commencer à courir avec un bon soutien de la poitrine et de façon raisonnable à partir de 3 semaines, puis à partir d’1 mois, la reprise du sport peut se faire progressivement avec un retour à la normale.
En cas de cure de ptose ou de retard de cicatrisation, s’il existe une petite désunion au niveau de l’angle du T, il faut éviter tout mouvement d’adduction des bras au-dessus de l’horizontal. Dès que la cicatrisation est totale, la reprise du sport peut se faire sans problème.

Concernant l’abdominoplastie, si une cure de diastasis des muscles grands droits a été réalisée (comme c’est très souvent le cas), il faut alors éviter de porter des poids lourds pendant au moins 1 mois et éviter les poids très lourds pendant 1 mois et ½. Par contre, il est possible de faire assez rapidement des mouvements dits « en statique », c’est-à-dire en « rentrant » simplement le ventre. La rééducation abdominale en dynamique se fera à partir d’1 mois et ½.

Pour les interventions au niveau du visage, il faut attendre 3 semaines avant la reprise du sport.

Choix du chirurgien plasticien

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+ - Pourquoi se faire opérer par le Dr.Emmanuel Delay?

Lors de votre consultation, vous devez vous sentir en confiance avec le Dr.Delay, et lui poser toutes les questions que vous souhaitez. Si vous avez des interrogations avant de décider de l’intervention, n’hésitez pas à prendre un nouveau rendez-vous pour que tout soit bien clair pour vous. Si vous avez des hésitations dans le choix de vous faire opérer, ou dans le choix du chirurgien, vous pouvez trouver ci-dessous des arguments pour choisir de vous faire opérer par le Dr.Delay:

 

  • Approche professionnelle fondée sur des valeurs et qualités entretenues avec grand soin: Compétence, mise à jour régulière des connaissances professionnelles, partage des connaissances, gentillesse, bienveillance, enthousiasme, passion pour le métier de Chirurgien Plasticien, travail et bonheur de bien le faire, sens artistique, et Humanité.

 

  • Talent et expérience professionnelle: Ces qualités professionnelles et cette expérience en Chirurgie Plastique ont été reconnues par ses pairs, qui l’ont élu en 2017 Président de la Société Française de Chirurgie Plastique, Reconstructrice et Esthétique – SOFCPRE – (il est le seul Chirurgien Plasticien en activité en Région Auvergne Rhône-Alpes ayant eu cette reconnaissance).

 

  • Domaines d’excellence reconnus: reconstruction mammaire, séquelles de traitement conservateur, chirurgie plastique du sein, malformations du sein, chirurgie esthétique du sein, chirurgie du rajeunissement facial.
    • Concernant la Chirurgie Plastique et Reconstructrice du sein, il est le seul Chirurgien Plasticien français à avoir écrit un chapitre dans tous les traités internationaux concernant ce sujet au cours des 15 dernières années (Cf. : Titres et Travaux : livres et chapitres de livres), ce qui traduit une reconnaissance de ses pairs internationaux, notamment américains et brésiliens.
    • Concernant la Chirurgie Esthétique de rajeunissement facial, il a dirigé le rapport de la SOFCPRE 2017 consacré au « Renouveau des liftings cervico-faciaux » ; livre qui constitue l’ouvrage de référence sur le sujet en langue française.

 

  • Prise en charge personnalisée et unique: Le Dr Emmanuel Delay vous reçoit personnellement en tête à tête, et réalise lui-même les soins au Cabinet lorsqu’ils sont nécessaires.

 

  • Le Dr Emmanuel Delay est une personne abordable, gentille, sympathique, humaine, attentive, et disponible: Le Dr.Delay est rompu aux relations humaines du fait de son expérience, et de ses fonctions d’enseignement. Sensible à l’importance des facteurs psychologiques des interventions de chirurgie Plastique et Reconstructrice, il fera tout pour vous accompagner avec la plus grande bienveillance, afin de vous offrir une prise en charge unique et personnalisée, qu’il ne sera pas facile d’imiter.

+ - Comment choisir un bon chirurgien plasticien?


Le Chirurgien est responsable du choix de l’intervention, de la réalisation d’une intervention de bonne qualité, et d’un suivi post-opératoire satisfaisant. Le patient ou la patiente sont responsables du choix du Chirurgien Plasticien. Or, ce choix est difficile car il y aurait en France 1000 chirurgiens plasticiens diplômés pour environ  4000 médecins assurés en responsabilité professionnelle pour la réalisation d’actes de chirurgie esthétique. Le seul « bouche à oreilles » (« j’ai une copine qui est très contente »), s’il peut être un élément à prendre en compte, n’est donc pas suffisant pour s’assurer de la compétence et du sérieux du praticien  à consulter.

 

Afin d’aider le patient dans son choix, comme pour les autres spécialités chirurgicales, il est recommandé de demander conseil à son médecin traitant ou à son gynécologue.

 

Le patient doit alors vérifier que le Chirurgien est bien diplômé en Chirurgie Plastique, Reconstructrice et Esthétique (aller sur le site de l’Ordre National des Médecins www.conseil-national.medecin.fr  cliquer sur  « grand public » puis sur «  trouver un médecin », puis inscrire la discipline « Chirurgie Plastique et Esthétique » et inscrire le nom du Médecin;  en mettant la ville désirée dans « recherche avancée », on peut aussi  trouver les autres médecins qualifiés dans cette discipline).

 

Un autre élément, permettant de s’assurer de la bonne formation d’un Chirurgien Plasticien, s’il en est membre, peut être son appartenance à la Société Française de Chirurgie Plastique, Reconstructrice et Esthétique (SOFCPRE) qui est la Société officielle qui garantit la compétence du praticien par une sélection à l’entrée des candidats à cette Société: avec contrôle du cursus de formation et de la valeur scientifique des candidats. On peut vérifier cette appartenance à la SOFCPRE en allant sur le site « Plasticiens.org » et en recherchant le Plasticien désiré.

 

Il peut être également intéressant de respecter quelques conseils:

  • Recouper les différentes informations sur le Chirurgien que vous souhaitez consulter (si toutes les informations sur le praticien sont positives, cela confirmera que vous êtes bien orienté).

 

  • Vérifier ses titres et travauxsans vous laisser abuser par les titres ronflants (« médaille d’or », diplômes étrangers sans valeur réelle vérifiable). En France, les diplômes reconnus par l’Ordre des Médecins sont : la spécialité médicale « Chirurgie Plastique Reconstructrice et Esthétique », et les titres hospitaliers allant de: ancien interne, ancien assistant-Chef de clinique (titre donné après 2 ans de fonction comme assistant dans les hôpitaux), praticien hospitalier (Chirurgien diplômé qui a réalisé un temps dans les hôpitaux comme médecin diplômé), à Chef de service qui représente le rang le plus élevé dans la hiérarchie médicale hospitalière, titre donné habituellement après un cursus long et difficile.

 

  • Lors de la consultation, vous devez vous sentir en confianceSi vous n’êtes pas en confiance, mieux vaut s’abstenir car la relation de confiance est le facteur le plus important de la qualité d’une prise en charge (dans la mesure où l’on a  vérifié que le praticien est bien titulaire de la spécialité et du cursus complet).

 

  • Demander un autre avis si votre Chirurgien ne vous a pas clairement expliqué l’intervention retenue et son déroulement.

 

  • N’accepter pas une intervention à la hâte. Vous devez disposer d’un délai de réflexion. Durant ce délai de réflexion vous n’avez aucun frais à avancer (en France, il est illégal de demander une avance sur une intervention chirurgicale).

 

  • Fuyez les adresses figurant dans les publicités, ou assimilés (publi-reportages, articles de magazine, sites Internet non homologués, ou sites à vocation publicitaires). Attention ! Certains sites de prises de rendez-vous utilisent la notoriété des praticiens pour capter des patients, sans que le praticien n’ait demandé à être inscrit sur le site de prise de rendez-vous, et ces sites réorientent les patients vers des praticiens qui paient pour cela : ceci est bien-sûr illégal et vous orienterait vers des praticiens en infraction avec la loi et la déontologie). Mieux vaut aller directement sur le site internet du praticien que l’on vous a recommandé.

 

  • Ne tenez compte que des sites internet ayant fait l’objet d’une validation concernant la qualité de l’information médicale. Les sites doivent être informatifs et non publicitaires : tous les éléments présentés devraient pouvoir faire l’objet d’une vérification scientifique et factuelle.

 

  • Eliminez d’emblée tout Chirurgien qui se refuserait à donner un devis officiel. Le devis est obligatoire, et doit être spontanément établi par le praticien et doit mentionner l’ensemble des mentions légales (qualification ordinale du médecin, numéro d’inscription au conseil de l’ordre, souscription à une assurance professionnelle, nom de l’établissement où il opère, prix de l’intervention et des différents frais engendrés).

 

  • Vérifiez que votre Chirurgien exerce bien dans un établissement agréé par la DDASS (Direction Départementale des Affaires Sanitaires et Sociales).

 

  • Dans le cadre d’une Chirurgie Esthétique, celle-ci doit obligatoirement être réalisée dans une structure agréée.

 

Vous pouvez  faire le choix d’être opérée par un Chirurgien réputé: pour sélectionner un Chirurgien réputé, vous pouvez demander conseil aux Médecins que vous connaissez ++, et vous  devez regarder avec attention ses titres et travaux, habituellement disponibles sur son site internet. Concernant les titres, il est habituellement ancien interne et ancien chef de clinique- assistant des hôpitaux, et plus rarement : chef de service ou ancien chef de service de Chirurgie Plastique. Concernant ses travaux, c’est un praticien qui a fait de nombreuses communications scientifiques (particulièrement les communications sur invitation dans des congrès internationaux), qui a écrit et contribué à de nombreux articles ou chapitres de livres (le terme nombreux ne doit pas être donné par le praticien lui-même mais se constate simplement sur sa liste de travaux scientifiques), qui lui ont permis d’être reconnu par ses pairs (il ne suffit pas de l’affirmer dans l’introduction de son site internet, mais il faut pouvoir le justifier par l’exposé de ses titres et travaux, dont tous les éléments doivent pouvoir être vérifiables).

 

Le choix d’un Chirurgien réputé (réputation nationale, voire internationale) est habituellement garant de l’excellence dans son travail. Il faut en effet habituellement 10 années d’excellence dans son pays, et dans sa société scientifique nationale avant de pouvoir prétendre à une reconnaissance internationale (invitations régulières à parler dans des congrès internationaux), qui est obtenue après de longues années de travail, si le Chirurgien a mis au point des techniques, ou des améliorations techniques, et s’il a fait l’investissement nécessaire pour les diffuser, notamment par l’écriture d’articles scientifiques et médicaux en anglais, qui assurent alors la diffusion de ses travaux à l’étranger.

 

Un praticien réputé a pour avantage d’être un praticien qui est au top de son art, et qui, du fait de ses nombreuses participations aux congrès scientifiques, se tient à jour des dernières avancées dans le domaine de la Chirurgie Plastique, Reconstructrice et Esthétique. D’autre part, le praticien en question a une réputation d’excellence à maintenir, qui représente une motivation supplémentaire pour fournir le meilleur résultat possible, avec pour souci de fournir un travail à la hauteur de sa réputation.

 

Les délais peuvent être un peu plus longs dans la prise en charge (mais il n’y a que très peu d’urgence en Chirurgie Plastique et Esthétique, et mieux vaut attendre le temps nécessaire et bénéficier d’une prise en charge optimale), et les honoraires sont parfois plus importants, du fait de son expertise, de sa notoriété et de son expérience. Cependant la différence de coût par rapport à l’ensemble des frais engendrés par l’intervention est relativement faible par rapport à l’importance de l’enjeu (on ne se fait pas opérer tous les jours !), et si cela est possible dans votre région, on ne peut que conseiller de se faire opérer par un praticien réputé.

+ - Qu’est-ce-que la « French Touch » ?

La « French Touch » désigne une approche mesurée et équilibrée de la chirurgie Plastique Esthétique permettant d’obtenir des résultats naturels et harmonieux. Cette chirurgie Plastique Esthétique doit, de plus, prendre en considération l’harmonie globale de la patiente, et la personnalité de la patiente.

 

La chirurgie plastique et esthétique, qui  était réservée à une élite au siècle dernier, a connu un développement considérable à la fin du siècle dernier,  et elle s’est démocratisée grâce à la demande des patientes ; mais également à l’apport de chirurgiens plasticiens, comme le Pr Yvo  PITANGUY du Brésil, qui l’ont vulgarisée, et également grâce aux nombreux chirurgiens français renommés qui nous ont précédés.

 

Cependant, très souvent, dans les films, les séries ou les magazines américains, les résultats apparaissent un peu exagérés et peu naturels. Cela peut être choquant et rebuter un certain nombre de patientes.

 

En fait, la demande et l’approche philosophique de la Chirurgie Plastique et Esthétique est différente suivant les régions du monde. Au Brésil, ou aux Etats Unis, pays où la Chirurgie Esthétique est beaucoup pratiquée, les patientes demandent souvent que « cela se voit » et les patientes ne craignent pas le « Surgical Look ». Au contraire, en France, la plupart de nos patientes souhaitent avoir un aspect naturel, avoir un bel aspect mais sans que le passage de la chirurgie esthétique ne se voit. Aussi, est progressivement apparu dans les congrès, le concept de « French Touch » : les résultats des chirurgiens français apparaissaient beaucoup plus naturels et plus modérés que ceux de leurs confrères américains.

 

La « French Touch » désigne donc une chirurgie esthétique à visée modérée, permettant d’obtenir des résultats très naturels. Cette conception française de la Chirurgie Esthétique concerne toutes les branches de la spécialité. Cela concerne, bien sûr, la Médecine Esthétique avec des protocoles anti-âge et anti-rides, avec injections d’acide hyaluronique ou de toxine botulique, appliqués mais de façon modérée, en évitant les aspects « bouffis », que l’on constate parfois dans les séries américaines, et que nos patientes ne souhaitent pas. Comme pour le Botox (toxine botulique), il vaut mieux que le front bouge un peu plutôt que d’avoir un front trop paralysé, qui ne fait pas naturel. De la même façon, pour les interventions de chirurgie esthétiqueil vaut mieux un lifting d’aspect naturel plutôt qu’un aspect trop tiré qui ne ferait pas naturel, et qui ferait que cela se voit. Un aspect « bonne mine », avec un visage harmonieux, gardant ses expressions et son charisme, sont préférables à une chirurgie esthétique trop marquée.

 

L’esprit de la « French Touch » est aussi le respect de la personnalité du  visage. L’idéal esthétique n’existe pas. Il faut juste respecter un beau visage et enlever les petits défauts, notamment liés au vieillissement du visage. C’est l’analyse fine, précise qui permet  une correction modérée et une correction adaptée du visage en respectant la personnalité de la patiente. Le chirurgien ne doit pas gommer les différences de façon stéréotypée, mais au contraire, respecter la personnalité du visage de la patiente. Cet esprit peut être aussi appliqué à la chirurgie corporelle, comme au niveau des seins, et il est évident qu’une jeune femme de 25 ans ne recherchera pas le même résultat de remodelage des seins qu’une mère de trois enfants. La « French Touch » est un des leitmotivs de la SOFCEP (Société Française de Chirurgie Esthétique et Plastique), et nous encourageons les Chirurgiens Plasticiens Français à l’appliquer quotidiennement, et à  diffuser cette approche respectueuse de la personne dans les congrès internationaux de Chirurgie Plastique Esthétique.

 

Après écoute de la patiente, et écoute attentive de sa demande, on s’adaptera de façon la plus précise possible à sa demande. Par son approche fine et modérée, et prenant en compte la personnalité de la patiente, et la demande de la  patiente, « la French Touch » permet d’obtenir des résultats  très naturels, permettant aux patientes de se sentir bien, et de se sentir gratifiée physiquement et psychologiquement. Cette « French Touch » apporte ainsi du bien-être aux patientes, tout en respectant leur personnalité, permettant de les  réconcilier avec leur image intime, et de contribuer à une bonne estime de soi.

+ - Quelles questions à poser concernant la « sécurité et la chirurgie plastique » ?

Le choix de réaliser une intervention de Chirurgie Plastique est souvent le fait d’une réflexion profonde et mûre. Une fois que l’on est décidé, il faut choisir un bon chirurgien plasticien, qui opère dans de bonnes conditions de sécurité. La sécurité est une exigence majeure dans ce domaine, elle impose le principe de base de la médecine : «Primum non nocere», qui doit être appliqué avec la plus grande exigence dans ce domaine.

 

Avant de se faire opérer, la patiente doit vérifier que le Chirurgien Plasticien est bien un chirurgien plasticien diplômé (https://www.conseil-national.medecin.fr/annuaire), si possible membre de la SOFCPRE (Société Nationale qui contrôle la qualité de ses membres à l’entrée, et entretient leurs compétences par des congrès et des formations régulières). En effet, de nombreux praticiens d’autres disciplines proposent des interventions de Chirurgie Plastique, sans avoir eu forcément la formation adaptée. De plus, pour vérifier que vous êtes bien pris en charge dans des conditions de sécurité optimales, vous pouvez poser différentes questions:

 

Est-ce que mon chirurgien pratique mon intervention de façon régulière, et quelle est son expérience?
Lorsque vous rencontrez votre chirurgien, il est tout à fait possible de lui demander s’il pratique cette intervention de façon fréquente, et quel est son niveau d’expérience dans son domaine. Sa réponse peut vous aider à comprendre quel est son niveau d’expertise et d’expérience dans le domaine de votre intervention.

 

Est-ce que mon intervention sera réalisée dans une structure agréée ?
Les chirurgiens plasticiens ne doivent pratiquer leurs interventions que dans des structures agréées. La France a été leader dans ce domaine (textes de 2002) : toute intervention de Chirurgie Plastique Esthétique doit être pratiquée dans une structure agréée par les autorités sanitaires. Il existe malheureusement des gens qui pratiquent dans des structures non agréées, ce qui est contraire à la loi, et à l’esprit de sécurité qui doit entourer ces interventions de Chirurgie Plastique Esthétique. Les interventions de Chirurgie Plastique Esthétique doivent être en effet pratiquées dans les meilleures conditions de sécurité permettant de s’assurer que l’anesthésie est sûre, faite dans les conditions de sécurité optimales, que les contrôles bactériologiques sont réguliers, le matériel utilisé régulièrement contrôlé et validé, et que l’ensemble de la prise en charge est régulièrement auditée. Nous pratiquons au sein de la Clinique Charcot, où la qualité et la sécurité des soins sont évaluées en permanence dans le cadre d’audits internes et externes (Accréditation par l’HAS de « niveau A sans recommandation » obtenue en 2018 pour la Clinique Charcot).

 

Est-ce que mon chirurgien opère dans une structure importante multidisciplinaire ou dans une structure légère?
Il est important que vous sachiez si le chirurgien plasticien opère dans une structure multidisciplinaire (ce qui qui augmente le niveau de sécurité, en cas de survenue d’une exceptionnelle complication cardiovasculaire, lors de l’induction anesthésique). Dans une structure comme la Clinique Charcot, en cas d’urgence cardiovasculaire au bloc opératoire, il est aisé de mobiliser de façon immédiate plusieurs médecins réanimateurs et un cardiologue et ainsi pouvoir réaliser une échographie au bloc opératoire pour contrôle de la dynamique cardiaque. Ces cas sont, bien-sûr, plus qu’exceptionnels, mais en cas de survenue, on est très heureux de pouvoir bénéficier de ces soins adaptés, qui permettent de passer l’épisode d’un trouble du rythme transitoire, ou d’un arrêt cardiaque momentané.

 

Est-ce qu’un anesthésiste qualifié administrera mes médicaments et sera présent lors de l’anesthésie ou lors du complément médicamenteux à l’anesthésie locale ?
Il est important de savoir si un anesthésiste qualifié sera présent durant l’anesthésie. Si l’anesthésie est réalisée sous anesthésie locale avec assistance par une Neurolept-Analgésie, l’anesthésiste doit également être présent. Nous avons vu, dans certaines structures notamment aux USA, des interventions pour lesquelles le chirurgien administrait lui-même les drogues en complément d’anesthésiques locaux, et cette situation ne nous parait pas sûre. En effet, le chirurgien a déjà le souci de réaliser l’intervention et sa vigilance doit se porter sur la réalisation de l’intervention, et il est préférable qu’un médecin anesthésiste qualifié soit présent pour pratiquer le complément de Neurolept-Analgésie.

 

Est-ce que j’ai bien compris les grands principes de mon intervention ?
Il est important que le chirurgien ait bien pris le temps de vous expliquer l’intervention et ses grands principes avec ses avantages et inconvénients. Si ce n’est pas le cas : le revoir, ou consulter un autre praticien.

 

Quels sont les possibles risques de mon intervention ?
Toute chirurgie plastique réalisée sous anesthésie, locale ou générale, peut potentiellement avoir des risques. C’est l’expérience du chirurgien, son sérieux, et la qualité de la prise en charge par l’équipe qui permettent de réduire ce risque au minimum. C’est pourquoi il faut bien réfléchir et choisir l’équipe la plus expérimentée, et la plus adaptée. Cette équipe fera en sorte de maintenir le risque à un niveau le plus faible possible. D’autre part, le chirurgien expérimenté reconnaitra rapidement un éventuel problème, et saura le gérer au mieux en cas de survenue (c’est ce qu’on appelle l’expérience). Aussi, le meilleur chemin pour réduire le risque est de consulter un chirurgien plasticien très expérimenté, à la fois qualifié, mais également ayant une importante expérience accumulée au cours de son apprentissage et de sa carrière.

 

Comment ces risques peuvent-ils être gérés ?
Les risques d’une intervention sont d’abord l’hématome ; il est important de prévenir ce risque en évitant l’aspirine et les anti-inflammatoires 8 jours avant l’intervention, et en restant bien calme le soir et la nuit suivant l’intervention. L’application de glace, localement, aide également à réduire ce risque d’hématome. En cas d’hématome important, une reprise chirurgicale peut être nécessaire, et le chirurgien doit bien-sûr être joignable pour pouvoir évaluer la pertinence d’une éventuelle ré-intervention.

 

Le risque infectieux doit être prévenu au maximum par la qualité de la prise en charge, la rigueur des règles d’asepsie, et par la pratique d’une injection d’antibiotiques lors de l’induction anesthésique. Une infection se manifeste par une hyperthermie et une rougeur locale. En cas de survenue de la situation, il faudrait contacter le chirurgien rapidement pour une prise en charge immédiate et adaptée. Le chirurgien expérimenté saura vous prendre en charge pour gérer au mieux ce problème exceptionnel.

 

Le risque de phlébite et d’embolie pulmonaire doit être géré essentiellement par la prévention. Le plus important est de bien bouger les pieds avant l’intervention, et juste après l’intervention, et de marcher rapidement. La marche réduit de façon très importante le risque de de phlébite et sa conséquence potentiellement grave qu’est l’embolie pulmonaire. Pour les interventions abdominales, un traitement par anticoagulants permet de réduire également ce risque, de même le port de chaussettes de contention.
Le risque de nécrose cutanée est souvent lié à la combinaison de facteurs de risque que sont ; le tabagisme, la radiothérapie, les cicatrices préexistantes ; et pour les hypertrophies et ptoses mammaires, l’importance de la ptose mammaire. Aussi, il est fondamental d’arrêter le tabac un mois avant l’intervention et un mois après, si possible définitivement. En cas d’aspect anormal de la peau constaté par l’infirmière lors du premier pansement, avec d’éventuelles phlyctènes, il est important de prévenir le chirurgien pour qu’il puisse prescrire des vaso-dilatateurs d’action locale (Trinipatch) qui permettent de réduire l’importance de la nécrose, voire de pouvoir bénéficier d’une récupération totale de celle-ci avant qu’elle ne s’installe vraiment.

 

Est-ce que j’aurai un document d’information concernant l’intervention?
Oui, au moins pour les interventions les plus fréquentes, vous devez disposer d’un document d’information concernant votre intervention dans lequel sont expliqués les principes de l’intervention ainsi que les risques potentiels. Habituellement, le chirurgien vous reverra une seconde fois pour confirmer l’intervention et vérifier que les explications ont été claires et bien comprises.

 

Quelles sont les contraintes postopératoires?
Les suites postopératoires sont bien expliquées dans le sous-chapitre «soins et consignes post-opératoires ». Pour chaque intervention pour pourrez lire les soins et consignes postopératoires, et ainsi à vous préparer à celles-ci.

 

Quelles sont les cicatrices visibles qui suivent l’intervention?
Dans les documents d’information vous trouverez toutes les précisions sur les cicatrices visibles. Le chirurgien vous montrera des exemples de cicatrices, n’hésitez pas à lui demander à voir des photos de cicatrices résiduelles à distance de l’intervention.

 

Quels sont les frais engendrés par l’intervention?
Les frais engendrés par l’intervention doivent être bien précisés dans un devis qui doit obligatoirement vous être remis, et qui sera signé avec double signature témoignant de votre réflexion. Ces frais sont détaillés que ce soit les honoraires du chirurgien, la TVA pour les interventions non prises en charge par l’assurance maladie, les honoraires de l’anesthésiste, les frais de salle d’opérations, les frais d’hospitalisation ainsi que d’éventuels matériels complémentaires, comme les prothèses mammaires pour les interventions d’augmentation mammaire.

Aspects sociétaux de la chirurgie plastique

Les patientes sont actuellement bombardées d’informations sur la médecine esthétique et sur la Chirurgie Esthétique. La Chirurgie Esthétique, dans notre société orientée vers l’apparence, le bien-être et l’aspect jeune, est en effet un sujet porteur dans les media, les magazines, les sites internet, et les réseaux sociaux. Certains praticiens profitent de ces médias et de ces posts sur les réseaux sociaux pour leur promotion personnelle. Ces posts sur les réseaux sociaux sont en effet souvent calculés pour apporter des patientes au cabinet du chirurgien, en promettant plus que la réalité, et en minimisant les risques de complications, et la possibilité de résultats non favorables ou simplement juste moyens.

+ - Ethique et Chirurgie Esthétique

Les sites internet et les réseaux sociaux parlant de Chirurgie Esthétique sont trop souvent construits pour réaliser la promotion d’une intervention sur une autre, ou pour réaliser la promotion personnelle d’un chirurgien ou d’un établissement. Ces activités de promotion personnelle peuvent aboutir à une mauvaise image et une mauvaise pratique de la Chirurgie Esthétique. La chirurgie esthétique est une branche de la Médecine. Elle doit garder les principes éthiques de la pratique médicale : ne pas nuire, donner une information claire et loyale, ne pas pratiquer la Médecine comme un commerce, et donner les soins les meilleurs à chaque patient. Les abus récents constatés dans les médias et les réseaux sociaux nous ont inspirés cette réflexion globale sur : « éthique et chirurgie esthétique ».

Dérives éthiques constatées en Chirurgie Esthétique

Lorsqu’on regarde une émission consacrée à la Chirurgie Esthétique à la télévision ou lorsqu’on prend le temps de regarder l’activité concernant ce sujet sur les réseaux sociaux, on peut constater de nombreuses dérives. Voici quelques exemples de dérives constatées :

  • Immaturité de la demande: les patientes consultent parfois sans but. Elles consultent pour « se renseigner » comme elles le feraient pour un bien de consommation. Avoir une augmentation mammaire n’est pas comme acheter des sous-vêtements ; ou avoir un lifting n’est pas comme acheter une voiture de luxe. La demande en Chirurgie Esthétique est un point crucial de la réussite d’une intervention ++.
  • Intervention de Chirurgie Esthétique chez des mineures (le sujet de la chirurgie réparatrice, pour les malformations par exemple, est complètement différent sur ce point) : en France, nous attendons habituellement la majorité pour envisager une intervention de Chirurgie Esthétique. Dans certains pays, la limite a été dépassée, certains chirurgiens acceptent d’opérer à l’adolescence. Cela peut potentiellement être source de déboires, lorsque l’adolescente est en simple phase de réassurance et de maturation psychologique, elle se trouve de nombreux défauts supposés, correspondant juste à une période critique de sa construction personnelle. L’éthique est ici essentielle.
  • Dérives sur les réseaux sociaux: ces dérives peuvent venir de certains chirurgiens qui se mettent trop en avant sur les réseaux sociaux (ce ne sont souvent pas les plus compétents ! Car les plus expérimentés ont beaucoup de travail, et n’ont pas le temps de s’impliquer sur les réseaux sociaux car ils sont en train d’opérer, et ne peuvent se disperser dans des activités secondaires). Il a été constaté des manques de respect des patientes, le non-respect du secret médical, et le non-respect du principe de donner une information claire, loyale et équilibrée. Ces comportements vont à l’encontre de l’éthique, et devraient faire l’objet d’une attitude très critique et prudente de la part des patientes.
  • Pratique d’interventions non validées scientifiquement et mises en avant pour se faire connaitr Ces interventions, pratiquées sans respect du processus scientifique d’évaluation, représentent une dérive éthique certaine.
  • Dérives de patientes sur les réseaux sociauxexposant leur intervention ou leurs parties intimes, et pouvant se mettre en danger psychologique et médiatique.
  • Sites internet publicitaires avec description dithyrambique du praticien sans la réalité scientifique et le travail préalable qui vont avec (par exemple, dans de nombreux sites internet, est inscrit « a écrit de nombreux articles scientifiques » : après vérification, l’auteur a écrit seulement un ou deux articles scientifiques, inspirés par son maitre, lorsqu’il était interne ou assistant à l’hopital).
  • Non-respect des patientes avec des interventions filmées mises sur YouTube sans respecter leur intimité, ou leur anonymat ; ou tout simplement sans respecter l’honneur de la spécialité.

 

L’ensemble de ces pratiques non éthiques peuvent nuire aux patientes nuire à l’image de la spécialité nuire indirectement à la Chirurgie Esthétique, qui peut être pourtant source de grand bonheur pour la majorité des patients qui en bénéficient.

 

Qu’est-ce que l’éthique ?

L’éthique n’est pas seulement une branche de la philosophie ; ce n’est pas le droit ; ce n’est pas la religion ; et ce n’est pas la morale.

L’éthique est un processus de réflexion, qui est un plan fondamental et essentiel de la condition humaine. Ce processus dynamique et prospectif nait d’une tension entre deux propositions légitimement défendables, qui sont passées à la réflexion en considérant le Bien (pôle premier de l’expérience humaine) et le Juste (« penser justement et agir justement »).

L’éthique n’est donc pas un savoir, mais un état d’esprit qui vise une profondeur, source de fécondité. Cette réflexion n’appartient à personne ou plus exactement devrait appartenir à chacun. Chacun doit se saisir de cette réflexion pour prendre la bonne décision, la bonne attitude, ou la bonne position par rapport à un sujet. Aussi, l’éthique n’est pas figée, et elle peut au contraire évoluer en fonction des cultures, de la connaissance scientifique, des époques, et des circonstances de la vie. Ainsi, et en pratique, le fait de se poser une question éthique est déjà un grand pas vers une approche éthique (« Celui qui cherche la sagesse est un sage, celui qui croit l’avoir trouvée est un fou » Sénèque).

 

Ethique des patientes

Le plus souvent, lorsqu’on pense éthique et chirurgie esthétique, on pense au devoir éthique des praticiens. Si l’on a bien compris ce qu’était l’éthique, l’approche éthique (réflexion féconde), concerne aussi les patientes. Chaque patiente aura sa propre approche éthique en fonction de son cas médical particulier, de son histoire personnelle, de sa culture, de son entourage et de son environnement. L’important est la réflexion éthique, qui peut se situer aux différents temps de la chirurgie esthétique. Le premier questionnement éthique peut être : « Est-ce justifier de demander une intervention de chirurgie esthétique pour moi, alors que je vais bien, que je ne suis pas malade, et que je ne suis pas si malheureuse ? ». Se poser cette question est toujours bien pour affirmer son désir. Ce questionnement devra cependant plutôt se faire après une consultation de Chirurgie Esthétique avec un chirurgien compétent et expérimenté. Lors de la consultation, l’indication sera précisée, la pertinence de l’intervention confirmée et les avantages, inconvénients, et risques de l’intervention discutés. L’hésitation de la patiente candidate à une la Chirurgie Esthétique est une chose bien normale, compréhensible, et certainement nécessaire. Cette hésitation peut permettre en effet la maturation de son désir. La deuxième question éthique  peut être : « Est -e que ma demande est bien précise et personnelle ? ». Il est important d’être honnête avec soi-même sur sa demande. L’intervention doit être réalisée pour soi-même, et non pour faire plaisir à quelqu’un. Idéalement, la demande doit être sincère, personnelle et profonde. C’est la qualité de cette demande exposée précisément au praticien qui permet à celui-ci d’évaluer s’il peut répondre précisément à cette demande afin que la chirurgie esthétique soit réellement utile et féconde.

L’honnêteté dans la présentation des antécédents et de l’état psychologique, fait partie également de l’approche éthique de la patiente. En effet, ces éléments peuvent modifier profondément l’indication et la pertinence d’une Chirurgie Esthétique.

Une autre question peut être : « Ai-je assez anticipé comment sera le changement dans ma vie après la chirurgie ? ».  De la même façon, se poser la question : « Serai-je capable d’assumer les critiques de mon entourage » (en cas d’entourage manquant de bienveillance ou n’ayant pas compris l’importance du projet personnel et humain représenté par la Chirurgie Esthétique).

L’éthique dans le choix du chirurgien plasticien est également fondamentaleLa patiente doit apporter toute son attention au choix du chirurgien plasticien en considérant sa compétence, son expérience et ses qualités humaines. Cette recherche et ce choix d’un praticien de qualité sont importants (voir le chapitre du site « Comment choisir un chirurgien plasticien ?»). Il faut bien sûr éviter les charlatans, les praticiens non diplômés, les chirurgiens peu expérimentés, et ne pas se laisser abuser par la présence sur les réseaux sociaux, ou par le côté luxueux d’un cabinet. L’important est de se confier à un praticien compétent et expérimenté avec qui on se sente en confiance. Avant d’envisager l’intervention, il faut toujours se poser la question : « Suis-je en confiance avec ce Docteur ? »

L’éthique de la patiente en postopératoire peut être également le sérieux pour appliquer les consignes pour que les suites se passent bien. L’éthique en cas de complication est de garder une relation de confiance avec le Chirurgien Plasticien. Celui-ci doit, de son côté, vous accompagner avec disponibilité, bienveillance et patience jusqu’à ce que la complication soit résolue ; et que finalement, le résultat final satisfaisant soit obtenu.

L’éthique des patientes doit aussi se situer dans l’utilisation équilibrée des réseaux sociaux. Cette utilisation doit être modérée sur ce sujet, en se respectant, en respectant son intimité, en respectant le travail du chirurgien, et également son éthique. On peut se poser la question « Est-ce que ce post apporte quelque chose d’informatif ? » « Est-ce que ce post me respecte, et respecte ma démarche intime ? ».

L’éthique c’est aussi laisser du temps à la réflexion et à la maturation du désir. Une intervention réalisée dans la précipitation est rarement une grande réussite.

L’éthique des patientes concerne également le respect du principe que la Chirurgie purement Esthétique est une chirurgie non prise en charge par l’assurance maladie. Lorsqu’il s’agit d’une intervention purement esthétique, poser la question « Est-ce qu’on ne pourrait pas la faire passer sur la Sécurité Sociale. » est une entorse à l’éthique, et serait également une escroquerie vis-à-vis de la Sécurité Sociale, et un abus de bien social. C’est pourquoi il faut bien respecter les critères de prise en charge pour une intervention ayant parfois une prise en charge par l’assurance maladie lorsqu’elle est considérée comme réparatrice.

Enfin, l’éthique concerne aussi les avis sur les forums ou sur les avis Google. Il faut éviter les avis malsains, faux, mensongers, ou partiaux. De même, il faut éviter un avis pour se défouler en cas de complication. Toujours poser la question : « Est-ce que mon avis est équilibré, juste, et honnête ?».

 

Ethique des chirurgiens plasticiens

L’éthique est au cœur du métier de médecin. Le chirurgien plasticien doit rester médecin avant tout et appliquer sa réflexion éthique dans tous les actes de sa pratique. Cela peut se décliner par exemple sur :

  • Appliquer les règles de la Médecine: ne pas nuire (primum non nocere) ; utiliser des techniques sûres, fiables et validées ; donner les meilleurs soins possibles à chaque patiente ; respecter le secret médical ; et donner une information sincère, claire et loyale pour permettre à chaque patiente de réaliser sa réflexion, et finalement de choisir d’être opérée ou non.
  • Respecter les règles éthiques de la profession comme par exemple ne pas pratiquer une intervention de Chirurgie Esthétique pure chez les jeunes adolescentes en phase de maturation psychologique.
  • Ne pas faire prendre de risques injustifiés aux patientes: par exemple par une combinaison non appropriée d’interventions (interventions à risque de phlébite comme l’abdominoplastie combinée à une autre intervention longue).
  • Appliquer les règles de comportement éthique concernant les réseaux sociaux (cf. Actualités « Réseaux sociaux et chirurgie esthétique).
  • Mise à jour régulière et précise des connaissances par la participation à des enseignements et des congrès scientifiques. De la même façon, pour ceux qui sont des pionniers ou des experts : nécessité éthique de partager ses connaissances et son expérience pour permettre l’enseignement de ses confrères.
  • Pratique d’interventions sûres, fiables et validées avec un rapport bénéfices/risques favorable pour la patiente. Cela veut dire aussi : éviter la pratique de techniques non validées scientifiquement et n’ayant pas fait l’objet d’évaluation rigoureuse.
  • Avoir une démarche éthique c’est également procurer un accompagnement humain et bienveillant aux patientes.
  • Poser des indications précises avec comme seule boussole l’intérêt de la patiente. Si l’on pense que l’intervention ne doit pas être pratiquée, l’expliquer précisément à la patiente pour qu’elle le comprenne, et évite de se retrouver face à un autre praticien qui la pratiquerait, alors que l’indication opératoire n’est pas bonne. En cas de doute : toujours revenir au bon sens « S’il s’agissait de ma fille, de ma femme : est-ce que je pratiquerais cette intervention dans cette situation ? ».
  • De même en cas de difficulté ou de complication rare, accompagner avec la plus grande bienveillance la patiente. Se poser la question : «Puis-je gérer seul ce problème ou dois-je solliciter l’avis d’un expert, ou d’un confrère plus expérimenté ? »
  • De la même façon, en présence d’un cas difficile, toujours se poser la question suivante : « Ai-je la compétence pour réaliser cette intervention le mieux possible ou dois-je confier cette patiente à un confrère plus expérimenté ? ». C’est tout à l’honneur d’un chirurgien de reconnaitre ses limites et de proposer un confrère plus expérimenté pour assurer le bien-être de sa patiente.
  • L’éthique c’est aussi le respect des maitres; « Respecter ceux qui m’ont appris mon métier » est un des principes éthiques dans l’esprit du serment d’Hippocrate.
  • Enfin, l’éthique comprend également la confraternité: certains ne trouvent pas d’autres moyens pour s’élever que d’abaisser un collègue malchanceux, ayant eu une complication ou un résultat insuffisant.  Cela est toujours dévastateur aussi bien pour la patiente que pour le précédent confrère. Cela peut être source de conflits marqués, ce qui est toujours négatif. L’éthique est au contraire, d’assumer avec bienveillance et compétence la prise en charge des cas délicats et difficiles (si on en a la compétence), et les éventuelles complications et résultats insuffisants d’un précédent confrère.

 

Conclusion

L’éthique n’est donc pas une science figée. L’éthique est un processus de réflexion fondamental et essentiel à la condition humaine. Le fait de se poser une question éthique est déjà un grand pas vers la réflexion éthique, et vers la direction de trouver une réponse éthique.

La rencontre d’une patiente ayant une demande sincère, personnelle et profonde et ayant eu une réflexion éthique personnelle, avec un chirurgien ayant une démarche professionnelle et éthique permettra de donner les meilleures chances pour obtenir un bon résultat de Chirurgie Esthétique.

Finalement, une Chirurgie Esthétique bien conduite, confrontée à la réflexion éthique, peut être un moment de bien, et peut contribuer à une vie authentiquement humaine. Cela permettra d’améliorer sereinement la qualité de vie physique et psychologique des patientes, en sécurité.

+ - La chirurgie esthétique est-elle encore tabou?

La chirurgie Plastique Esthétique est souvent présentée dans les médias comme banalisée, et devenue commune. Notre pratique montre qu’il existe, au contraire, encore un tabou important sur la chirurgie Plastique Esthétique, limitant l’accès des patientes à cette chirurgie. Or, la Chirurgie Plastique Esthétique, lorsqu’elle est réalisée dans de bonnes conditions, et avec de bonnes indications, est un élément thérapeutique remarquable, source de bien-être et de satisfaction des patientes, contribuant à leur sérénité, à leur bonheur, et à leur joie de vivre. Aussi, il convient de réfléchir aux moyens à mettre en œuvre pour faire sauter ce tabou sociétal injuste, et dépourvu de sagesse.

 

        « Seul un désir peut mettre l’appareil psychique en mouvement. »

                Sigmund  Freud
                L’interprétation des rêves (1900)

                Paris : PUF, 1976 : 509.

 

Les Chirurgiens Plasticiens exercent en France sous la spécialité ordinale de Chirurgie Plastique, reconstructrice, et Esthétique. Cette spécialité repose sur 2 jambes indissociables : La Chirurgie Plastique reconstructrice et la chirurgie Plastique Esthétique.

 

La Chirurgie Plastique reconstructrice, appelée encore chirurgie réparatrice, permet de corriger l’anormal (malformations), pallier aux troubles fonctionnels, corriger les séquelles d’accident, de cancers, ou liées à des agressions variées. La chirurgie Plastique Esthétique se définit comme une transformation volontaire pour modifier un aspect esthétique, modifier les écarts de la nature par rapport à des modèles morphologiques et anatomiques, qui peuvent d’ailleurs fluctuer avec les époques et les cultures. La Chirurgie Esthétique permet aussi de corriger les excès graisseux localisés (stéatoméries), les séquelles de la grossesse, ou encore réparer ou retarder les effets de l’âge sur le visage et sur le corps.

 

La chirurgie réparatrice est admise comme indispensable en France, et fait l’objet d’une prise en charge partielle par l’assurance maladie et les mutuelles. Elle est actuellement bien admise, et sort de notre propos d’aujourd’hui.  La Chirurgie Plastique Esthétique est considérée, elle, comme non indispensable, et sort des critères de prise en charge par l’assurance maladie et par les mutuelles.Pourtant, lui nier un effet thérapeutique serait une grave erreur, et une profonde méconnaissance du sujet.  Elle fait régulièrement l’objet de nombreux articles ou présentations dans les médias grand public, et est souvent présentée comme une chirurgie banalisée, et devenue commune.  De nombreuses techniques chirurgicales sont présentées, mais rarement l’information est validée et équilibrée : souvent sont présentés des résultats miraculeux, ou au contraire des résultats choquants ou inesthétiques, entretenant le tabou par rapport à ce sujet. Notre pratique en Chirurgie Plastique Esthétique montre en effet qu’il existe un tabou important sur la chirurgie Plastique Esthétique, limitant l’accès des patients à cette chirurgie à impact thérapeutique puissant.

 

Le terme « tabou » vient d’un mot des langues polynésiennes : tapu. Ce terme tabou a été popularisé en Europe par James Cook au retour de sa première circumnavigation durant laquelle il séjourna sur l’île de Tahiti. Ce terme désigne, dans la littérature ethnologique, une prohibition à caractère sacré dont la transgression peut être susceptible d’entraîner un châtiment surnaturel. Dans le sens courant, le mot tabou est utilisé pour désigner tout interdit portant sur un acte, un fait ou son évocation, sans être limité au domaine religieux ou spirituel. Ce terme concerne la notion atténuée d’une violation de quelque chose de sacré, et peut avoir une notion un peu ironique.

 

Notre pratique de la chirurgie Plastique et Esthétique, et les interrogatoires de très nombreux patients, nous ont montrés que le tabou de la Chirurgie Plastique Esthétique est encore puissant et encore beaucoup de patientes n’osent pas consulter en Chirurgie Plastique Esthétique du fait de ce tabou. Très souvent, l’interrogatoire met en évidence que des personnes, même « très  éduquées » et de milieux favorisés (médecins, ingénieurs, psychologues, sociologues , …) ont mis des années à franchir le pas, pour consulter en Chirurgie Plastique esthétique alors que leur demande était justifiée, personnelle, sincère et profonde, et que la correction de leur gêne pouvait se faire aisément dans de bonnes conditions. Pour mémoire, une étude (présentée en congrès) sur l’augmentation mammaire avait montré que 5 % des femmes désirant une amélioration mammaire consultaient, et environ 20% passaient de la consultation à l’intervention. Alors que le taux de satisfaction de cette intervention était supérieur à 90 %. Notre pratique quotidienne de la Chirurgie Plastique Esthétique nous montre en effet l’apport majeur de la Chirurgie Esthétique à la santé physique et psychologique de nos patientes et au bien-être et au bonheur de celles-ci. Cet apport majeur devrait être mieux connu et plus justement évalué par la société. Les excès présentés dans certains médias ont probablement contribué à faire que les chirurgiens les plus sérieux et les plus expérimentés, ayant naturellement du fait de leur réputation une grosse patientèle, ne soient pas enclins à vulgariser leur pratique et à s’exposer inutilement dans les médias, laissant alors l’espace à d’autres personnes moins rigoureuses dans la qualité de l’information apportée au grand public ; d’autant qu’il convient, en tant que Chirurgien Plasticien, de respecter la déontologie qui interdit toute forme de publicité, mais autorise seulement une information de qualité, validée, pour l’intérêt informatif du public. Cependant, il nous appartient à nous, Chirurgiens Plasticiens qualifiés et expérimentés, de mieux faire connaitre notre travail, ainsi que l’impact positif majeur et la puissance thérapeutique de nos interventions, afin que la société considère plus justement notre travail, qui n’a rien de futile mais approche au contraire l’essentiel de l’humanité. Apport que les patientes, fort heureusement, apprécient en grande majorité très positivement.

 

Aussi, dans cet article, nous tenterons de répondre à deux questions : Pourquoi la Chirurgie Plastique et Esthétique est-elle encore un tabou aussi puissant ? Et Comment aider à faire sauter ce tabou dans l’intérêt des patientes ?

 

 

Pourquoi un tel tabou pour envisager une chirurgie plastique et esthétique ?

Les réponses à cette question sont plurielles, en rapport avec la diversité des éducations, des expériences et des trajectoires humaines. La première raison est que la Chirurgie Plastique et Esthétique va toucher le corps. Respecter le corps dans sa fonction sacrée est probablement un devoir intrinsèque de l’homme, fidèle au principe de respecter la nature telle qu’elle a été faite. Si cette conception ancestrale correspondait à un être humain devant respecter un environnement et un corps qu’il maitrisait difficilement, aujourd’hui, avec les progrès de l’humanité et des techniques chirurgicales, la philosophie positive d’inspiration grecque (le Bon, le Bien et le Beau) nous engage au contraire à tendre vers le beau et vers le bien, et d’appliquer tous les moyens dont l’homme dispose à faire ce bien et à faire ce beau. La Chirurgie Plastique et Esthétique se situe exactement dans cette démarche lorsqu’elle est pensée de façon réfléchie et positive, et c’est en tous cas, notre conception et notre engagement humains les plus profonds.

 

Une autre explication de ce tabou peut être la peur des effets secondaires des interventions avec la peur des   douleurs, de la souffrance, des ecchymoses, la crainte de contraintes post-opératoires, voire la peur d’un échec de l’intervention. La peur des excès de modification, surtout pour le visage, est également très présente. Il faut souligner l’injustice propre à la situation : les bons résultats ne se voient pas car ils sont naturels ; inversement un mauvais résultat (heurtant le regard par son caractère peu naturel) se verra et souvent perdurera ; si bien qu’un seul mauvais résultat pourra nuire à toute la chirurgie esthétique, malgré les très nombreux résultats qui l’entourent, et qui ne se voient pas ! Si ces peurs sont tout à fait logiques et doivent être prise en compte dans le raisonnement avant d’envisager concrètement l’intervention chirurgicale proprement dite, il est tout à fait illogique que le tabou freine la consultation auprès d’un spécialiste Chirurgien Plasticien confirmé, car c’est lors de la consultation que pourront être confirmés et expliqués : l’indication opératoire, les avantages et inconvénients, et les éventuels risques. La patiente pourra alors bénéficier de l’ensemble des éléments pour réfléchir. Si le tabou sociétal perdure et que la patiente n’arrive pas à le lever, elle n’a alors pas accès à ces informations, et ne peut pas sereinement construire sa démarche intellectuelle, pour répondre à sa demande profonde.

 

La culpabilité est une autre raison qui participe à ce tabou (voir l’Actualité « Culpabilité et Chirurgie Esthétique » http lien). Chaque personne a son histoire propre qui peut expliquer cette culpabilité avec ses conflits et ses hésitations. Il est cependant tout à fait illogique et même malsain qu’une culpabilité puisse empêcher une consultation. Là aussi, une consultation, si elle fait suite à une demande qui est importante pour la patiente, permettra d’exprimer les choses, de préciser la demande, et, si l’indication est bonne, et la patiente accueillie avec humanité et bienveillance par le Chirurgien Plasticien, permettra finalement de faire sauter cette culpabilité si elle était injustifiée.

 

La peur d’être jugé revient souvent dans les explications des patientes, notamment pour la chirurgie faciale de rajeunissement. Les patientes ont peur que l’on projette, sur elles,  l’image d’une personne futile. Si la société évoluait suffisamment, cette peur d’être jugée devrait s’atténuer. De toute façon, les patientes peuvent être certaines que le Chirurgien Plasticien respectera le secret médical, et qu’elles pourront garder pour elle la confidentialité de l’intervention.

 

D’autres personnes pensent que réaliser une chirurgie Plastique et Esthétique est non écologique, et non respectueux de la nature. Ces personnes qui aiment le naturel et respectent la nature voudraient paraitre naturelles sans l’intervention de la chirurgie Plastique Esthétique. L’intervention, humaine, équilibrée et respectueuse de la personnalité, peut tout à fait se faire sans heurter cette sensibilité, et ces patientes doivent être rassurées par rapport à ce caractère non naturel, ou non respectueux de la nature.

 

D’autres patientes ont, dans leur inconscient collectif, la pensée qu’il faut apprendre à « s’accepter comme on est », qu’il s’agirait du fondement de la sagesse. Cette participation au tabou est tout à fait inadaptée. Elle traduit probablement une croyance exagérée dans le pouvoir du travail psychologique dans l’acceptation de son image corporelle. Des interventions réalisées chez des psychologues ou des psychiatres, qui avaient fait un long travail personnel, m’ont montré à de nombreuses reprises l’apport majeur de la chirurgie Esthétique dans la construction d’une image harmonieuse et d’un bien-être personnel, et ceci de façon tout à fait complémentaire avec le travail de développement personnel.

 

La chirurgie Plastique et Esthétique a une certaine « mauvaise presse », dans un certain milieu psychanalytique où elle peut apparaitre comme une réalisation de désirs, qui court-circuiterait les processus mentaux. Cette participation au tabou parait tout à fait erronée et traduit une méconnaissance profonde du sujet ; et maintenant, après une longue expérience, je peux affirmer pleinement le contraire. L’apport de l’intervention de chirurgie esthétique est pleinement complémentaire du travail psychologique réalisé en amont et peut parfois accélérer, de façon spectaculaire et positive, le travail psychologique. Si la demande de la patiente et son désir profond ont été bien compris et assimilés par le Chirurgien Plasticien, l’intervention de chirurgie Plastique Esthétique peut au contraire mettre en mouvement l’appareil psychique et peut être source de beaucoup de satisfaction personnelle et humaine.

 

L’opposition des proches reste un frein important et participer au tabou concernant la chirurgie Plastique Esthétique. Ceci est particulièrement vrai pour la chirurgie faciale notamment le lifting cervico-facial et beaucoup de femmes sont obligées de faire faire un lifting « en cachette » de leurs proches, pour ne pas subir leurs commentaires acerbes, ou leurs reproches. Beaucoup doivent prétendre partir pour une « cure de thalasso » et réapparaissent 3 semaines-1 mois plus tard en racontant ne devoir leur jeunesse qu’à leur repos et à la cure de thalassothérapie. Comme le souligne Gérard Le Gouès, psychiatre connaissant bien ce sujet, la chirurgie Plastique relève encore de la transgression, et inspire à la fois de la fascination et une obscure jalousie sociale : « si tu es plus belle et mieux conservée que moi, tu dois « avouer» que ce n’est pas naturel ». Dans l’inconscient collectif, le fait de transformer les formes et le cours de la nature a toujours un aspect sulfureux. Plus récemment, la Médecine Esthétique s’est développée de façon importante du fait des progrès importants des techniques,  et s’est  banalisée, et il semble que de plus en  plus de patientes acceptent de parler des injections de toxine botulique ou d’acide hyaluronique (puisque 8% des français reconnaissent y avoir recours un jour, selon un sondage de 2014). En revanche, la Chirurgie Esthétique faciale reste toujours aussi tabou, et les patientes n’en parlent pas ouvertement et choisissent volontiers une période de vacances pour l’opération, « quand ça ne se verra pas au travail ».

 

 

Comment atténuer ce tabou sociétal pour la chirurgie plastique et esthétique ?

Plusieurs solutions doivent être combinées pour améliorer la situation actuelle, qui n’est pas satisfaisante car limite par trop l’accès des patientes à des interventions à pouvoir thérapeutique majeur :

  • La Chirurgie Plastique Esthétique doit maintenant devenir une spécialité chirurgicale comme une autre c’est-à-dire doit pouvoir bénéficier d’un enseignement auprès des médecins généralistes et des médecins gynécologues. Cet enseignement est nécessaire pour qu’ils connaissent les possibilités de cette chirurgie, non pas pour qu’ils cherchent à la faire (comme parfois c’est le cas pour des médecins généralistes, ou des gynécologues, qui se mettent à faire des actes esthétiques simplement pour augmenter leurs revenus), mais cette formation doit permettre aux médecins de savoir écouter la demande profonde de la patiente et le désir profond de la patiente. Ecouter la demande avec son caractère intime et réfléchi, écouter le désir de la patiente comme un moyen de mettre l’appareil psychique en mouvement, et d’aller vers le bien. Le Médecin généraliste doit apprendre à parler de cela avec tact et délicatesse: nous avons remarqué que si le Médecin a parlé à la patiente de la possibilité d’une intervention, par exemple pour une réduction mammaire ou une augmentation mammaire, le tabou est alors automatiquement levé, et la patiente consultera alors facilement sans culpabilité, et pourra alors facilement assumer son désir profond. Ceci est donc un enjeu majeur pour le bien-être des patientes. Depuis que nous avons compris ce phénomène, nous consacrons beaucoup de temps et d’énergie pour enseigner nos confrères et leur faciliter cette démarche fondatrice pour leurs patientes ; et pour laquelle elles sont souvent longtemps reconnaissantes envers leur Médecin.

 

  • L’organisation d’Enseignements Post-Universitaires (EPU) pour les médecins généralistes et les médecins gynécologues est doncfondamental (et nous y prenons part de façon active) de façon à ce que ceux –ci connaissent les possibilités de notre spécialité, et les présentent à leurs patientes de façon équilibrée et positive.

 

  • La poursuite d’une formation de grande qualité pour les spécialistes en chirurgie Plastique, Reconstructrice et Esthétique est également fondamentale. Les patientes, lorsqu’elles sont décidées après réflexion, doivent pouvoir rencontrer et être prises en charge par des praticiens très compétents, susceptibles de leur offrir les meilleurs résultats possibles. Cela est la justification de notre investissement majeur dans l’enseignement de nos confrères plasticiens, que ce soit dans notre service hospitalier, dans les formations que nous organisons régulièrement, et également dans notre investissement au niveau de la SOFCPRE (Société Française de Chirurgie Plastique, Reconstructrice et Esthétique) et de la SOFCEP (Société Française de Chirurgie Esthétique Plastique), société fille de la SOFCPRE qui se consacre plus spécialement à la Chirurgie Esthétique. La participation à l’Education (au sens noble et philosophique du terme) de nos confrères est pour nous un engagement éthique fondamental. Penser justement, et agir justement, telle est l’Excellence ; ce qu’on est en droit d’appeler la sagesse, la droiture, ou la raison en termes philosophiques.

 

  • Fournir des résultats équilibrés, naturels, et en harmonie avec la patiente est un principe professionnel qui doit faire partie de notre quotidien. C’est exactement l’esprit de la « French Touch » (cf  le chapitre « Qu’est ce que la French Touch ?» https lien). La « French Touch » consiste à écouter la demande profonde de la patiente, et à proposer des solutions chirurgicales faites de modération et d’équilibre pour permettre à la patiente d’obtenir le résultat le plus naturel, et le plus satisfaisant possible. L’esprit de la  « French Touch » est l’un des engagements de la SOFCEP (Société Française de Chirurgie Esthétique et Plastique), et l’on ne peut qu’encourager les Chirurgiens Plasticiens à l’appliquer concrètement et quotidiennement, et à diffuser cette approche dans les congrès internationaux, pour diffuser cet esprit, qui fait fort justement la fierté de la Chirurgie Esthétique française.

 

  • Développer des sites internet d’information de qualité concernant la chirurgie Plastique et Esthétique est essentiel, car ce vecteur est le plus répandu actuellement, et permet de réellement fournir une information de qualité. C’est également notre démarche, et nous avons passé beaucoup de temps pour essayer de mettre en place des sites d’information scientifique, avec des informations validées, équilibrées, et régulièrement mises à jour, sur le domaine de la Chirurgie Plastique Esthétique.

 

  • Participer à des articles d’information dans les Magazines peut être un autre moyen, mais en faisant bien attention que cette information soit de qualité et au service des patientes, et non pas au profit de la promotion d’un praticien qui souhaiterait se mettre en avant. C’est pourquoi cette information pour les Magazines ne devraient, en principe, n’être réalisée que par des praticiens chevronnés (peu suspects, du fait de leur patientèle naturellement importante, de vouloir « tirer la couverture » à eux) et ayant publié des études scientifiques sur le sujet dans des revues scientifiques nationales et internationales, et en respectant les règles de déontologie obligeant à une information de qualité, et d’intérêt général.

 

  • Enfin, nous espérons que la diffusion de ce chapitre permettra de contribuer à la levée progressive du tabou sociétal sur la Chirurgie Esthétique. Ce tabou nous parait profondément dénué de sagesse, et tout à fait injuste, lorsqu’on connait par une pratique quotidienne l’apport majeur pour les patientes ; et la reconnaissance des patientes, qui ont pu bénéficier de ces interventions de chirurgie Plastique et Esthétique.

 

 

Conclusions

Notre pratique quotidienne de la chirurgie Plastique Esthétique nous montre que le tabou de la chirurgie Plastique Esthétique est encore bien présent, et bien puissant. Il empêche de nombreuses patientes de franchir le pas, et de consulter un Chirurgien Plasticien expérimenté.

 

Compte tenu de l’apport majeur de la chirurgie Plastique Esthétique à la santé physique, psychologique, et sociale  des patientes qui ont pu en bénéficier, nous pensons qu’il est de notre devoir de mieux faire connaitre notre travail, et de mieux faire connaitre l’impact majeur et la puissance thérapeutique de nos interventions, afin que la société considère plus justement notre travail et fasse progressivement sauter ce tabou injuste et sans sagesse profonde. Un moyen puissant serait sans doute que lesmédecins traitants apprennent à parler de ce sujet, et adressent les patientes en consultation auprès d’un Chirurgien Plasticien expérimenté et attentif au désir profond des patientes.

 

Une Chirurgie Plastique et Esthétique de qualité, équilibrée, donnant des résultats harmonieux et naturels, nous parait être finalement la meilleure arme pour progressivement contribuer à lever ce tabou. C’est tout l’esprit de la « French Touch » de fournir des résultats naturels et harmonieux qui représenteront à terme, le moyen le plus sûr de participer à la levée de ce tabou, simplement par le rôle de l’exemple.

 

Cette Chirurgie Plastique Esthétique n’a rien de futile, et peut s’avérer représenter un acte fondateur essentiel lorsque, au mieux, toutes les conditions sont réunies (la chirurgie correspond à une demande sincère, personnelle, et profonde ; elle a été bien réfléchie par la patiente ; la patiente a été accueillie avec humanité, bienveillance, et compétence ; et l’intervention a été réalisée de façon impeccable, et a donné un très bon résultat)Il me semble que cette Chirurgie Plastique Esthétique s’approche alors, au contraire,  au plus près de l’humanité, en faisant appel aux quatre vertus cardinales de l’Ethique et de l’humanité que sont le courage, la sagesse, la tempérance, et la justice.

+ - La chirurgie plastique est-elle un Art?

Le sujet de l’Art en chirurgie plastique est un sujet tabou au sein de la profession des chirurgiens. Pourtant, l’aspect artistique de la Chirurgie Plastique est bien au cœur de notre métier. Le Chirurgien Plasticien, qui ne doit pas se prétendre Artiste, doit pourtant pratiquer son métier comme un Art (avec l’attrait pour l’Art, le goût du beau, et la créativité artistique), avec la rigueur et la précision d’un chirurgien et d’un scientifique.

 

Le sujet de l’Art en chirurgie plastique est un sujet tabou au sein de la profession chirurgicale, et est souvent source de taquineries ou de jalousies de la part de nos confrères d’autres disciplines médicales (« Il se prend pour un artiste !»)  Pourtant, cet aspect artistique de la chirurgie plastique est bien au cœur de notre métier. C’est cet aspect artistique qui sépare un bon résultat (une intervention réussie aux suites simples) d’un très bon résultat ou simplement d’un « beau résultat ». Pour obtenir ce « beau résultat », il faut donner un peu plus que le « minimum chirurgical », tendre vers l’excellence, le « beau », et donner tout son cœur pour cela. Est-ce pour autant un Art ? L’Art est défini comme une activité humaine qui s’adresse délibérément aux sens, aux émotions, à l’intellect, et aux intuitions. L’Art est considéré comme le propre de l’humain, et l’objectif de l’Art est d’atteindre le beau. Cette définition de l’Art est la définition classique, elle recouvre principalement la sculpture, la peinture, l’architecture, les arts graphiques, la musique, la poésie, la danse et la littérature. On peut y ajouter d’autres arts comme le cinéma, le théâtre, la photographie, la bande dessinée, ou la mode. Cette classification des arts n’est pas universelle, il semble illusoire de retrouver une définition et une classification unanimes à l’Art qui est, par essence même, subjectif. Nous excluons de notre propos, l’extension plus récente de l’Art à des domaines qui ne font plus appel « au beau », mais à des productions humaines, plus ou moins abstraites, n’intégrant pas la notion de beau dans le résultat à produire.

 

Nous travaillons ici sur l’hypothèse d’un chirurgien plasticien qui est à la recherche du « beau résultat », qui ne se prétend pas « Artiste », mais qui pourrait l’être sans le savoir via l’exigence de sa formation artistique, sa sensibilité, sa passion, sa persévérance et sa créativité. Le chirurgien plasticien est un chirurgien qui agit sur l’enveloppe corporelle. Il est le chirurgien du visible, paradoxalement sa trace doit être la plus invisible possible. Les résultats, rapidement visibles, sont une leçon d’humilité et une source d’apprentissage permanent pour le Chirurgien Plasticien. La chirurgie Plastique est une branche de la chirurgie. Le métier de chirurgien est basé sur la transmission des savoirs et sur le compagnonnage, et l’on apprend auprès de ses maîtres chirurgicaux, comme on apprenait autrefois auprès de ses maîtres en Art. Cet Art est basé sur un savoir-faire transmis par les maîtres, puis ce  savoir-faire doit s’améliorer ensuite en permanence, avec l’exigence dans son travail, tout au long de la vie, pour obtenir les meilleurs résultats possibles. Notre métier est un travail d’expérience, et si cette expérience est confrontée en permanence aux avancées techniques et scientifiques, aux fruits de l’évaluation quotidienne permanente, l’expérience permet de nourrir des résultats de plus en plus satisfaisants. Notre métier doit être comme un Art, pratiqué avec passion, persévérance, talent, don de soi, et pensée créatrice. Notre travail est proche de celui d’un artiste travaillant sur les formes et la matière et, pour obtenir un beau résultat, il faut donner à chaque intervention tout son cœur pour cela. La difficulté de cette approche artistique dans notre métier est que nous sommes tenus à la modestie, à la rigueur, et à l’évaluation scientifique. Car, si un artiste-peintre peut refaire une nouvelle toile, nous ne pouvons faire de même, chaque personne étant unique et attendant le meilleur résultat possible pour elle-même, et pour nous, chirurgiens Plasticiens, l’exigence artistique doit aller de pair avec une exigence de sécurité et de fiabilité.  Ces contraintes, à prendre en compte dans notre métier, peuvent aboutir à des compromis nécessaires dans certains cas complexes et difficiles, lorsque la peau est abîmée, les tissus relâchés, ou que les antécédents de radiothérapie pénalisent les possibilités du résultat.

 

La chirurgie Plastique, Reconstructrice, et Esthétique est donc d’abord une discipline chirurgicale et, dans cette approche, nous devons avoir la même rigueur technique irréprochable que la chirurgie la plus exigeante. La chirurgie plastique ne peut être pratiquée avec sécurité et efficacité qu’avec une solide expérience chirurgicale. La chirurgie plastique est basée en effet sur des connaissances anatomiques, physiologiques, techniques et médicales, qui doivent être combinées avec la compréhension des aspects psychologiques concernant la face et le corps. Des principes chirurgicaux, comme la réponse physiologique de la peau aux traumatismes, la cicatrisation, la prévention du traitement des complications s’appliquent plus à la chirurgie plastique qu’à n’importe quelle autre spécialité chirurgicale ; car dans notre discipline, tout doit être fait pour éviter au maximum le risque chirurgical. Des années d’expérience en chirurgie reconstructrice, et la connaissance précise de l’anatomie chirurgicale sont des éléments clés de la réussite d’une intervention de chirurgie plastique pratiquée avec « Art ». En chirurgie reconstructrice, nous appliquons notre art et notre talent pour recréer le mieux possible le « normal » ; en chirurgie esthétique, nous appliquons notre « Art » pour donner le meilleur résultat esthétique possible. L’apparition de nouvelles techniques ou de nouvelles technologies peuvent conduire à réévaluer des techniques plus anciennes voire, dans certains cas, d’en abandonner certaines, moins efficaces. Ces processus d’évaluation chirurgicale et d’évaluation des résultats sont nécessaires, et même indispensables. Ils doivent être suivis avec beaucoup d’attention et de sens critique pour n’appliquer dans sa pratique que les techniques les plus sûres et donnant les meilleurs résultats esthétiques possibles. La pratique assidue de congrès nationaux et internationaux (avec cet état d’esprit en tête de formation continue) est une aide majeure dans ce but. Cette pratique permet d’affiner au mieux son sens artistique, la qualité de ses résultats et la rigueur de son travail, en les confrontant aux meilleurs spécialistes mondiaux. Dans le même esprit, je considère qu’il est de mon devoir moral de partager mes connaissances, et d’offrir à la communauté les avancées techniques que je mets au point dans ma pratique chirurgicale intensive. Nous rejoignons ici la tradition ancestrale de transmission des savoirs et d’amélioration du savoir-faire telle que les transmettais les maîtres de la renaissance aux jeunes peintres et sculpteurs.

 

La Chirurgie plastique est donc pour moi une forme d’Art, qui réunit créativité, dynamisme, sens artistique, humanisme, et qualités humaines. Elle représente pour moi une motivation vers l’excellence et la complétude chirurgicale nourrissant mon engagement et ma passion pour la Chirurgie Plastique, sans cesse renouvelée par la reconnaissance et le bonheur de nos patients. Le Chirurgien Plasticien, qui ne doit pas se prendre pour un artiste, doit finalement pratiquer son métier comme un art, mais avec la rigueur et la précision scientifique d’un chirurgien. Pour donner un sens artistique à son travail chirurgical, il faut en effet à mon sens un mélange subtil d’assurance et d’humilité et lorsqu’une patiente me dit : « Docteur, vous êtes un artiste ! », je fais volontiers mienne la phrase de Ralph Millard : « Qui travaille avec ses mains est un ouvrier ; qui travaille avec ses mains et son cerveau est un artisan ; qui travaille avec ses mains, son cerveau et son cœur est un artiste ». Au sens de Millard, j’accepte le compliment puisqu’il correspond à mon engagement de donner le meilleur de moi-même pour donner le meilleur résultat possible, en donnant tout mon cœur et toute mon âme à la réussite esthétique de l’intervention.

 

La Chirurgie Plastique, comme toute chirurgie, peut comporter des risques. Le but d’un très bon chirurgien plasticien est de les limiter au maximum. Nous avons le devoir moral d’offrir à nos patients un résultat sûr et fiable, en prenant les mesures nécessaires pour limiter au maximum le risque de complications et de morbidité. Assurer la sécurité du patient et minimiser les risques, commence à la consultation initiale (le temps le plus important à mes yeux), continue avec la préparation préopératoire, la technique opératoire précise avec un sens artistique durant l’intervention, puis par la réalisation d’un suivi et de soins postopératoires consciencieux.  L’approche artistique s’exprime aussi dans la Chirurgie Plastique par la sensibilité du Chirurgien Plasticien, qui doit être au service de la personne avec toute son humanité. Cette approche, telle que nous la concevons, doit être une approche humaniste et individuelle, prenant en compte la personnalité propre de la personne.  La chirurgie plastique est finalement un Art vivant, en perpétuelle évolution. Les interventions sont en effet continuellement améliorées et affinées par l’évolution des techniques et de la science, mais aussi par l’expérience exigeante du Chirurgien Plasticien, pour finalement essayer d’offrir à chaque patiente le meilleur résultat possible pour son propre cas.

+ - La chirurgie plastique peut-elle contribuer au bonheur?

Le bonheur de l’être humain est une chose difficile à définir et à appréhender. D’ailleurs, le bonheur se vit plus qu’il ne se conçoit : il faut le vivre sans chercher à l’atteindre « Happiness is not a destination, it is a way of life ».

 

Cependant, si nous voulons tenter d’appréhender cet état de bonheur, et voir comment la Chirurgie Plastique peut y contribuer, nous pouvons dire qu’être heureux est être au mieux de soi-même. Cela nécessite de se sentir en harmonie avec son humanité profonde, et de prêter attention aux quatre dimensions de l’expérience humaine : la dimension intellectuelle, la dimension esthétique, la dimension morale, et la dimension spirituelle. La dimensionintellectuelle consiste à tendre vers la vérité. La dimension esthétique consiste à aimer le beau, et tendre vers le beau au sens large du terme. La dimension morale est représentée par la bonté et l’amour du bien et du juste. La dimension spirituelle est caractérisée par le sentiment d’unité et de cohérence avec l’univers qui nous entoure. Pour ceux qui ont la foi, ou une approche spirituelle régulièrement entretenue, ce sentiment de cohérence et d’harmonie avec les forces de la Vie et de la Nature est indiscutablement source d’apaisement, et cette paix intérieure est une des fondations du Bonheur profond et durable. Nous avons appris aussi dans notre travail de Médecin, et de notre vie d’homme, que l’état de plein Bonheur nécessite que nous soyons en pleine possession de nos moyens (physiques et mentaux). Cette constatation est d’ailleurs ancienne (« un esprit sain dans un corps sain » des romains). Notre pratique médicale nous a aussi appris que « la vie est un compromis ». Les gens naturellement aptes au bonheur ont cette capacité à prendre du recul sur la complexité de la vie et les ajustements quotidiens qu’elle impose ; et ont intégré que le bonheur durable ne peut se construire que par des compromis. Ceci est particulièrement vrai lorsque l’on a eu une épreuve personnelle importante, un problème de santé sérieux, ou simplement pour s’adapter au phénomène du vieillissement. Dans notre pratique en reconstruction, une de nos missions est d’apprendre aux patientes ce sens du compromis avec la réalité corporelle liée aux séquelles des traitements, ou des accidents. La chose est subtile, il faut apprendre le compromis, sans aucune compromission : ne jamais renoncer à « tendre vers le meilleur de nous-mêmes ».

 

Pour ce processus d’apprentissage, la voie de la Bienveillance est le chemin le plus direct : il faut apprendre à être bienveillant avec les autres, et surtout bienveillant avec soi-même ++. Ce savoir-faire pédagogique, acquis par l’expérience humaine des nombreux cas pris en charge, nous donne les plus grandes satisfactions de notre vie professionnelle : par exemple, lorsqu’une patiente nous dit, à distance d’une reconstruction mammaire après mastectomie : « c’est un peu bête de vous dire cela, mais je n’ai jamais été si heureuse ! Merci pour votre savoir-faire technique et artistique, mais surtout merci pour m’avoir bien accompagnée dans cette période difficile avec humanité et bienveillance ». Apprendre aux patientes la Bienveillance est également fondamental en Chirurgie Esthétique car beaucoup de patientes consultant pour une intervention esthétique ont une nature (ou des traits) perfectionniste ; or, la perfection est comme l’horizon : plus on s’en approche, plus il s’éloigne. Apprendre aux patientes la Bienveillance envers les autres, et surtout envers soi-même est le seul chemin pour réellement et durablement incorporer les bénéfices de l’intervention dans un bonheur personnel profond et durable. Une approche purement narcissique de la chirurgie, ou de la médecine, esthétiques ne pourrait conduire qu’à la répétition des actes, et à une satisfaction partielle et éphémère, et non au bonheur profond et durable.

 

Cette prise en compte des différentes dimensions de l’expérience humaine, doit faire considérer les cinq besoins spirituels universels qui font que nous avons besoin de nous sentir:

  • Unique: unique en tant que personne à respecter, avec sa personnalité, son histoire singulière, et ses propres désirs ;
  • En Union avec les autres: c’est à dire en relation épanouie avec les autres, en respectant les autres, et en se sentant soi-même respecté, et notamment dans ses aspirations profondes et ses désirs;
  • Utile: dans notre travail (se sentir apprécié, et apprécier de travailler avec ses collègues, rendre service à ses clients, – ou à ses patients pour les professions de Santé-) ; utile au sein de notre famille, et utile dans la Société. Aider les patientes à reconstruire les différents piliers de leur vie (travail, famille, enfants, amis, loisirs, passions, activités spirituelles, …) lorsqu’elles sont dans une situation difficile est un des moyens de les aider à se reconstruire et à remettre de la Vie dans leur vie.
  • Aimé: « Nous avons tous besoin d’être aimé ». « Aimer et être aimé » : les périodes les plus intenses de bonheur, nous les connaissons tous lorsque nous arrivons à cet état de plénitude. Cet état mérite beaucoup d’attentions car il est fragile et potentiellement éphémère. Les autres valeurs de l’humanité nous aident heureusement à le retrouver régulièrement, et à le chérir.
  • Compris: dans nos désirs et nos aspirations profondes. C’est là aussi que l’attention et la bienveillance à l’autre interviennent.

 

Pour l’être humain éduqué, et ayant eu la chance de se cultiver au point de vue philosophique, cette démarche humaine doit se faire dans une démarche éthique ++. L’éthique n’est pas un savoir, mais un état d’esprit qui vise une profondeur humaine, source de fécondité. Cette démarche doit intégrer dans son processus créatif les quatre vertus cardinales humaines que sont : le courage, la sagesse, la tempérance, et la justice.

 

Avec l’Expérience et les années de pratique, nous pouvons dire sans rien exagérer, que si nous considérons bien ces différents points et cette approche humaniste, la Chirurgie Plastique, pratiquée dans ce sens éthique, intervient bien à tous les niveaux de l’humanité. Elle n’est en rien quelque chose de superficiel, mais peut représenter au contraire une approche profondément humaine, et respectueuse de la Vie.Elle peut permettre au sujet de renouer avec l’intrigue de sa vie, permettre le beau, s’approcher du bien, et permettre au Chirurgien Plasticien de remettre de la Vie en l’autre. Pour cela, le Chirurgien Plasticien doit être totalement engagé pour l’autre (son patient) pour l’aider à mettre de la Vie et de l’humour dans sa vie, autoriser et stimuler son désir de bonheur, d’harmonie, et de changement constructif. En cela, la Chirurgie Plastique réussie, constitue une aventure humaine merveilleuse pour le patient, et pour le Chirurgien Plasticien. Aussi, dans la suite de ma carrière, j’aimerais contribuer à l’ouverture de nouvelles pistes, afin que la Chirurgie Plastique, Reconstructrice et Esthétique puisse continuer à participer au bonheur des hommes.

Chirurgie réparatrice et cancer du sein

Le cancer du sein est le cancer le plus fréquent chez la femme en occident (entre 1 femme sur 9 et 1 sur 10 en France : somme de tous les risques annuels cumulés à 85 ans). Alors que la patiente se sent en parfaite santé, du jour au lendemain, on peut lui annoncer qu’elle a une « boule dans le sein », qui peut potentiellement menacer sa vie. La patiente doit alors faire face à différents problèmes : choisir l’équipe qui va la traiter, rassurer ses enfants et son conjoint, affronter son entourage, gérer sa vie professionnelle, et d’éventuelles absences professionnelles, et surtout bien se traiter.

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+ - Diagnostic et traitement du cancer du sein

Le cancer du sein est une maladie qui fait peur à toutes les femmes, car elle est très répandue, et tout le monde connait quelqu’un qui a eu un cancer du sein avec, parfois, une évolution péjorative. Chacun raconte un peu « son histoire » en fonction de ces craintes personnelles, ou de l’histoire familiale, ou de l’histoire amicale vécues. Souvent l’entourage est plutôt anxiogène que rassurant, car l’entourage s’inquiète naturellement de la situation. Les personnes cherchent à comparer les histoires qui n’ont rien à voir entre elles, parce que les cancers du sein sont nombreux et chaque cancer a sa propre évolution. Le traitement doit être personnalisé, et ce traitement est souvent complexe et multidisciplinaire. Le but de ce site est de répondre aux questions que vous vous posez, si vous êtes confrontée à ce problème du diagnostic d’un cancer du sein.

 

Diagnostic du cancer du sein
Que le cancer du sein ait été découvert par la palpation d’une tuméfaction dans le sein (par la palpation de la patiente ou par un examen clinique médical), ou bien par un examen radiologique systématique (échographie ou mammographie), la preuve formelle du diagnostic du cancer du sein dépend de l’analyse histologique des tissus suspects (examen anatomopathologique). Seule la biopsie permet d’affirmer le diagnostic du cancer du sein.

 

Echographie et mammographie
La combinaison de la mammographie avec l’échographie permet habituellement de faire une étude complète du sein. L’analyse des images radiologiques suspectes de cancer comprennent des zones opaques irrégulières, une distorsion de l’architecture du sein, ou des microcalcifications. Les microcalcifications représentent des dépôts de calcium qui pourraient indiquer la présence d’un cancer si elles sont groupées de façon particulière. C’est le travail du radiologue d’analyser ces mammographies. Lorsqu’il y a le moindre doute par rapport à une lésion suspecte, la conduite à tenir est de réaliser une microbiopsie +++ de cette lésion suspecte, car seule la biopsie permet de conclure à la bénignité ou la malignité d’une tumeur du sein.

 

I R M (Imagerie par Résonnance Magnétique)
L’IRM est un examen qui n’est pas systématique dans le diagnostic du cancer du sein. L’IRM peut être réalisée à titre complémentaire lorsqu’on veut réaliser un bilan d’extension locale de certains cancers du sein, de façon à préciser certaines anomalies vues en échographie, et en mammographie, dans le cas des dépistages des patientes à haut risque ayant une mutation oncogénétique, dans des cas difficiles de surveillance après traitement conservateur et, dans certains cas, pour vérifier l’état d’un implant mammaire si le médecin radiologue suspecte une rupture à l’échographie (patientes porteuses de prothèses mammaires).

 

Les biopsies
Les biopsies sont représentées par les microbiopsies (prélèvements tissulaires très fins) et les macrobiopsies (prélèvements tissulaires plus gros). Elles sont réalisées par le radiologue, et le prélèvement est guidé par l’échographie ou la mammographie en fonction de la visibilité de la lésion à l’échographie ou à la mammographie. Les fragments prélevés lors de ces prélèvements histologiques sont envoyés au laboratoire d’anatomopathologie, et il faudra plusieurs jours pour obtenir le résultat de cette biopsie.
Dans certains cas, la lésion est petite et difficile à appréhender par le radiologue, mais il persiste une zone suspecte : dans ces cas-là, une biopsie chirurgicale peut être réalisée. Cela est de plus en plus rare car les radiologues, actuellement, réalisent bien les microbiopsies et les macrobiopsies.

 

Examen anatomopathologique
L’examen anatomopathologique est réalisé par le médecin pathologiste, qui précise les caractéristiques de la tumeur. Son analyse est très fine et c’est cette étude anatomopathologique qui permet de confirmer le diagnostic de cancer du sein, d’en préciser son agressivité, et son pronostic. Cette analyse fine constitue une véritable « carte d’identité » du cancer du sein. Après tumorectomie ou mastectomie, le médecin pathologiste précise la taille de la tumeur, mesure les marges d’exérèse, et précise la présence de marqueurs biologiques comme les récepteurs à l’œstrogène, à la progestérone, la détermination de l’expression des récepteurs HER2 neu (en cas de surexposition du récepteur HER2 neu, un traitement spécifique par chimiothérapie avec l’Herceptin serait indiqué), l’index de la protéine Ki67 (qui constitue un marqueur de prolifération cellulaire), et éventuellement d’autres marqueurs spécifiques plus rares.

Le compte rendu anatomopathologique final permet au médecin pathologiste de résumer les caractéristiques de la tumeur à savoir : la taille de la tumeur, les marges d’exérèse, le type de la tumeur (canalaire ou lobulaire), la présence ou non d’une invasion (sans invasion, le cancer est dit « in situ », en cas d’invasion le cancer est un dit infiltrant), le grade histo-pronostique, la présence ou l’absence de récepteurs hormonaux, et des marqueurs tumoraux cités plus haut. Vous devez conserver le compte-rendu anatomopathologique qui est l’élément le plus important de votre dossier ++, et le demander à votre chirurgien s’il n’est pas en votre possession.

 

Les traitements des cancers du sein
Le traitement du cancer du sein nécessite le plus souvent l’association de plusieurs traitements ; on parle ainsi d’une prise en charge pluridisciplinaire. En matière de guérison, la prise en charge chirurgicale initiale est très importante. Il est donc indispensable de faire appel à des chirurgiens spécialisés dans le traitement du cancer du sein car il est démontré qu’une patiente prise en charge dans une équipe multidisciplinaire a plus de chances de guérir, et de bénéficier du traitement le plus adéquat.

Le traitement chirurgical
Le traitement chirurgical du cancer du sein est essentiel. Il consiste à retirer toute la tumeur en passant suffisamment large avec une résection dite «in sano », c’est-à-dire en zone saine, tout en offrant les meilleures conditions de réparation esthétique. Le sein peut être conservé (traitement conservateur) dans 60 à 70% des cas. Il est important de réaliser un traitement très soigneux initialement et, grâce aux techniques dites d’oncoplastie que l’on verra plus loin, le sein opéré peut garder une forme harmonieuse (ou en tout cas facilement réparable lors d’une chirurgie plastique ultérieure). Dans environ 30% des cas, une mastectomie est nécessaire et une reconstruction est presque toujours possible. Cette reconstruction peut se faire lors de la même intervention et on parle alors de mastectomie avec reconstruction immédiate (RMI); ou dans un temps ultérieur et on parle alors de reconstruction mammaire différée (RMD).

 

Le traitement conservateur
Le traitement conservateur consiste à réaliser une tumorectomie, puis un traitement complémentaire par radiothérapie dans un second temps. Lors de la tumorectomie, il est souvent nécessaire réaliser un remodelage glandulaire de façon à éviter une déformation du sein. Dans certains cas, on peut réaliser une plastie du sein associée dans le temps de tumorectomie, on parle alors de « chirurgie oncoplastique ».
Lors du traitement conservateur, une recherche du ganglion sentinelle (prélèvement du ou des ganglions les plus proches du sein, qui ont été repérés par injection de produit radioactif la veille ou le matin de l’intervention). Ce geste de recherche du ganglion sentinelle se fait lors de la même intervention que la tumorectomie.

 

La mastectomie
L’intervention de mastectomie consiste à enlever tout le sein, à l’exception de la peau qui n’est pas malade (enlever le minimum nécessaire de peau). L’indication de mastectomie n’est pas liée à la gravité du cancer mais à la taille de la tumeur ou à sa plurifocalité (plusieurs foyers dans le sein).

L’incision doit être dessinée avant l’intervention de façon à limiter le plus possible la cicatrice, et éviter que la cicatrice ne vienne dans la zone du décollete. La suture doit être faite avec le plus grand soin avec un surjet intra-dermique pour obtenir une cicatrice de bonne qualité. En cas de reconstruction immédiate, cette incision doit être adaptée à la technique de reconstruction et est réalisée par le chirurgien plasticien impliqué dans cette reconstruction immédiate.

On parle de mastectomie classique, type Patey ou Madden, lorsque l’incision est horizontale et emmène la plaque aréolo-mamelonnaire (PAM); de mastectomie avec conservation de l’étui cutané, lorsque la mastectomie conserve la plus grande partie de la peau à l’exception de la plaque aréolo-mamelonnaire (dans le cadre des reconstructions mammaires immédiates); de mastectomie sous-cutanée ou de mastectomie avec conservation de la plaque aréolo-mamelonnaire, lorsque l’on conserve la plaque aréolo-mamelonnaire (mamelon et aréole). Il est possible de conserver la plaque aréolo-mamelonnaire lorsque la tumeur se situe à plus de 2,5 cm de l’aréole. Pour les grosses lésions ou les carcinomes in-situ très étendus, il est préférable d’enlever la PAM. Dans tous les cas, en cas de conservation de la PAM, une biopsie rétro-mamelonnaire est réalisée lors de la mastectomie : en cas de lésion rétro-mamelonnaire présente dans cette biopsie, une ablation secondaire de la PAM peut être nécessaire. Cette situation est maintenant rare grâce aux progrès de l’imagerie, qui permet de décrire habituellement avec précision les lésions mammaires.

 

La chirurgie des ganglions axillaires
En cas de cancer du sein, celui-ci peut se disséminer dans les ganglions axillaires qui représentent de véritables filtres qui arrêtent les cellules cancéreuses pour éviter des disséminations dans le corps. Pour étudier les ganglions axillaires, il faut réaliser une recherche du ou des ganglions sentinelles. Ces ganglions sont transmis au médecin pathologiste pour être analysés. Les données de l’analyse seront disponibles quelques jours après l’opération. Ce statut ganglionnaire est un élément fondamental pour planifier le traitement du cancer du sein, notamment l’indication de chimiothérapie ou d’hormonothérapie. Afin de repérer les ganglions sentinelles, un marqueur isotopique (rendez-vous à prendre en Médecine Nucléaire) est injecté la veille ou le matin de l’intervention et il vient se fixer au niveau du ganglion dit « sentinelle » qui est le ganglion qui est le premier filtre du sein. Ainsi, en étudiant ce ganglion sentinelle, on a une bonne idée du risque d’envahissement axillaire. Si ce ganglion sentinelle est négatif, on pourra éviter ainsi un curage ganglionnaire axillaire avec son risque plus élevé de développement d’un lymphœdème ou « gros bras ». Cette technique est un progrès et doit être systématiquement proposée.

 

La radiothérapie
La radiothérapie consiste à utiliser les radiations externes délivrées de façon quotidienne sur 5 à 6 semaines (il faut habituellement 50 Gy à raison de 2 Gy par séance). Le radiothérapeute précise le traitement, et suit de façon hebdomadaire les patientes durant le traitement.

La radiothérapie après traitement conservateur est systématique et permet d’éliminer les clones cellulaires tumoraux, et ainsi de limiter le risque de récidives locales, elles- mêmes pourvoyeuses de lésions secondaires dans certains cas.

Après mastectomie, pratiquée pour un cancer infiltrant étendu, la radiothérapie pariétale réduit le risque de récidive locale d’environ 70 à 80%.

Les traitements médicaux
Les traitements médicaux correspondent à des traitements médicamenteux prescrits par un chimiothérapeute qui est un oncologue médical. Ces traitements médicaux comprennent : les chimiothérapies, l’hormonothérapie et les thérapeutiques ciblées.

 

Les chimiothérapies
Les traitements par chimiothérapie sont des traitements médicamenteux administrés par voie générale dont le but est de traiter les cellules cancéreuses qui seraient disséminées au niveau du corps. La décision de chimiothérapie est prise en réunion de concertation pluridisciplinaire (RCP). Ces chimiothérapies sont le plus souvent administrées par perfusions Les chimiothérapies et sont indiquées dans les cancers infiltrants du sein qui ont un risque de récidive locale élevée, ou un risque de métastases à distance. C’est l’étude histologique précise qui permet d’évaluer ce risque et de poser l’indication de chimiothérapie.
Dans certains cas, les médecins ont recours à une analyse des gênes de la tumeur (analyse génomique type Oncotype) pour mieux préciser la nécessité d’une chimiothérapie. Ces tests sont actuellement à l’étude, leur coût est élevé, et leur efficacité encore en cours d’évaluation (expertise INCA en cours).

 

L’hormonothérapie
Le cancer du sein étant un cancer hormonosensible, lorsqu’il présente des récepteurs aux œstrogènes, on peut utiliser une hormonothérapie qui empêche la stimulation de la tumeur par les œstrogènes. C’est l’étude histologique qui permet de savoir si une tumeur présente des récepteurs ou non à l’œstrogène et à la progestérone, et de fixer l’indication d’une éventuelle hormonothérapie.

 

Les thérapeutiques ciblées
Les thérapeutiques ciblées sont en plein développement actuellement, et représentent probablement l’avenir de la cancérologie médicale. Le principe est de repérer des récepteurs cellulaires et d’envisager un traitement spécifique par un anticorps attaquant spécifiquement ces récepteurs. Dans le cadre du cancer du sein, le traitement par thérapeutique ciblée le plus utilisé est l’Herceptin (Trastuzumab) qui attaque les cellules tumorales qui ont un récepteur HER2 neu surexprimé, ce qui représente environ 10 à 15 % des cancers du sein. Ce traitement est très puissant et a permis un progrès majeur pour les patientes qui ont pu en bénéficier, augmentant considérablement le taux de guérison des cancers qui présentaient ce récepteur cellulaire.

 

Les mastectomies prophylactiques
La mastectomie prophylactique est l’ablation préventive du sein. Cette intervention est envisagée chez les patientes ayant un risque important ou très important de développer un cancer du sein. Cette intervention de mastectomie prophylactique est toujours associée à une reconstruction mammaire immédiate (Cf. chapitre des mastectomies prophylactiques dans BRCA1 – BRAC2).

Les patientes qui ont un risque élevé de développer un cancer du sein sont représentées par : les femmes qui ont une mutation oncogénétique BRCA1 ou BRCA2, les femmes dont l’histoire familiale met en évidence de très nombreux cancers du sein et qui sont porteuses d’une mutation oncogénétique plus rare, et certaines patientes qui présentent des lésions mammaires prédisposant au cancer du sein comme les néoplasies lobulaires in situ étendues, ou certaines hyperplasies canalaires atypiques étendues, certains antécédents d’irradiation thoracique à une jeune âge pour traiter une maladie de hodgkin ,ou un lymphome de hodgkin dans l’enfance, enfin les patientes qui ont déjà eu un cancer du sein, et qui ont, en plus, un risque familial de cancer du sein.

Les mastectomies prophylactiques sont des interventions difficiles et délicates car lors de mutation Brca 1 ou Brca2 le sein vient très proche de la peau : il faut enlever toute la glande mammaire à risque de cancer, sans brûler la peau (une brûlure de la peau par le bistouri électrique peut conduire à l’échec de la reconstruction). Il faut également conserver la PAM sans la nécroser. La courbe d’apprentissage, pour bien maitriser cette double intervention, est importante (plus de 50 cas pour la mastectomie ; plus de 100 reconstructions pour commencer à bien maitriser les différentes techniques de reconstruction mammaire). Il n’y a jamais d’urgence pour réaliser une mastectomie prophylactique. Aussi, nous pensons que cette intervention devrait être réalisée, lorsque cela est possible dans la région où vous habitez, par des chirurgiens plasticiens à forte orientation sénologique et ayant une expérience spécifique importante dans ce domaine.

 

L’idéal est d’être pris en charge par un chirurgien plasticien ayant cette double expérience de la mastectomie prophylactique, et de la reconstruction mammaire ; ou d’être prise en charge par une équipe combinant les deux compétences (chirurgien cancérologue expérimenté dans ce domaine très spécifique -ce qui n’est pas forcément le cas- et chirurgien plasticien expérimenté en reconstruction mammaire). N’hésitez pas à demander l’expérience du chirurgien qui doit vous opérer (vous pouvez poser certaines questions qui vous guideront : est-il chirurgien plasticien ? avec quel chirurgien plasticien travaillez-vous ? combien de cas de cette sorte opère-t-il chaque année ?) et de vous faire adresser si besoin vers un chirurgien plasticien très expérimenté dans ce domaine très spécifique +++ (il en existe forcément un dans votre région). C’est bien votre responsabilité de choisir votre chirurgien pour cette intervention très importante pour votre avenir. C’est ensuite la responsabilité du chirurgien, que vous avez choisi, de réaliser la meilleure chirurgie possible dans votre cas, après vous avoir expliqué la meilleure solution de reconstruction à utiliser dans votre cas.

 

Vous pouvez consulter les détails techniques dans « mastectomies prophylactiques pour BRCA1 et BRCA2 » dans ce chapitre du site.

+ - Traitement chirurgical initial du cancer du sein

Le sein est un organe noble, qui mérite le plus grand respect et la plus grande attention, lorsqu’on est amené à le traiter pour un cancer du sein. Tout doit être mis en œuvre pour limiter au maximum les séquelles esthétiques sur le sein traité, car l’esthétique et l’harmonie du sein participent grandement à sa fonction.

 

Le chirurgien plasticien, qui a eu une formation complémentaire en cancérologie (spécialement s’il est titulaire du DESC de cancérologie) peut être un chirurgien de choix pour la prise en charge initiale du cancer du sein, lorsque cela est possible pour des raisons de délais. Du fait de son attention à l’esthétique du sein et de sa maitrise des lambeaux glandulaires, il sera le plus à même de donner le meilleur résultat esthétique possible à la chirurgie initiale.

 

Le chirurgien plasticien, impliqué en oncologie, peut ainsi intervenir dans différentes situations:

 

  • Traitement du cancer du sein « simple » (tumorectomie simple)
    Si le cancer du sein est de taille limité, une intervention chirurgicale d’exérèse limitée, appelée tumorectomie, est habituellement suffisante. Dans le même temps, la recherche du ganglion sentinelle est réalisée. Pour des raisons de délais opératoires, le Dr Emmanuel DELAY ne réalise habituellement pas de traitement conservateur simple, mais vous pouvez appeler son secrétariat pour qu’il vous indique les chirurgiens compétents qui vont pouvoir réaliser ce traitement conservateur simple. Habituellement, le chirurgien sénologue ayant eu une formation de base dans les lambeaux locaux au niveau du sein peut réaliser dans de bonnes conditions, un bon traitement conservateur au point de vue esthétique. Le Dr DELAY se tient bien sûr à la disposition de ses confrères en cas de besoin, pour proposer d’éventuels conseils techniques adaptés à chaque cas particulier.Si vous avez un sein très gros avec une hypertrophie mammaire bilatérale, il peut être important de souligner votre demande de réduction mammaire bilatérale, car après radiothérapie, la réduction mammaire bilatérale sera beaucoup plus difficile, et risquée. Dans ces situations, le Dr DELAY peut participer au temps initial pour la réduction mammaire bilatérale, et le chirurgien cancérologue fera, en équipe, la tumorectomie et la recherche du ganglion sentinelle.

 

  • Chirurgie oncoplastique
    Lorsque la patiente a une hypertrophie mammaire bilatérale, ou lorsque le volume de la tumeur est important, spécialement si la tumeur est localisée au pôle inférieur du sein, l’exérèse à type de simple tumorectomie peut entrainer des séquelles morphologiques importantes avec une déformation secondaire importante du sein ++. Dans ces cas particuliers pour limiter cette séquelle à type de déformation, il estpréférable d’envisager une chirurgie dite oncoplastique. Il s’agit d’une chirurgie du cancer du sein intégrant les techniques de mammoplastie. Le Docteur DELAY peut participer à cette prise en charge en réalisant la mammoplastie bilatérale en collaboration avec son collègue chirurgien sénologue, qui réalisera la tumorectomie et la recherche du ganglion sentinelle. C’est à vous de demander cette collaboration si vous souhaitez qu’elle soit mise en œuvre en collaboration avec le Dr DELAY.

 

  • Mastectomie et reconstruction immédiate
    Lorsque la lésion est étendue, ou multifocale, la mastectomie peut être la solution de choix pour guérir définitivement localement le cancer du sein. Très souvent, une reconstruction mammaire immédiate peut être indiquée (essentiellement chaque fois que l’on ne prévoit pas de radiothérapie pariétale post-opératoire ; et également dans les cas de récidives après traitement conservateur du cancer du sein -car la radiothérapie a déjà été délivrée lors du traitement initial et, en principe ne peut pas être délivrée 2 fois-). La reconstruction est dite immédiate, c’est-à-dire que le volume mammaire est restauré dans le même temps, et il restera dans un second temps à reconstruire la plaque aréolo-mamelonnaire et réaliser un lipomodelage du sein reconstruit et souvent une symétrisation du sein controlatéral.

Le Dr Emmanuel Delay réalise de nombreuses reconstructions immédiates. Si la patiente est adressée par un chirurgien sénologue de la clinique Charcot, cette mastectomie-reconstruction immédiate est réalisée en équipe : le chirurgien cancérologue réalisant la mastectomie, et le Dr DELAY la reconstruction immédiate. Si la patiente vient directement au Dr DELAY ou est adressée directement au Dr Delay par un confrère sénologue, et que le statut ganglionnaire est déjà précisé, par une précédente tumorectomie et exploration ganglionnaire, le Dr DELAY peut réaliser lui-même la mastectomie totalisatrice et la reconstruction immédiate dans le même temps. N’hésitez pas à prendre l’initiative pour solliciter une reconstruction immédiate par le Dr DELAY si tel est votre souhait (contacter son secrétariat pour organiser une consultation dans des délais rapides).

+ - Comment bénéficier d’une reconstruction mammaire immédiate (RMI)?

La reconstruction mammaire immédiate (RMI) a connu un développement important ces dernières années, et nous avons d’ailleurs participer à cet essor en proposant des solutions techniques innovantes permettant d’obtenir les résultats les plus sûrs et les meilleurs possibles, comme les reconstructions immédiates par lambeau de grand dorsal sans prothèse, ou la reconstruction mamelonnaire immédiate. La reconstruction immédiate peut être proposée dans de nombreuses indications, et apporte beaucoup aux patientes en réduisant l’impact négatif des séquelles de mastectomie, en augmentant la qualité du résultat des reconstructions, et en réduisant les coûts hospitaliers, et le nombre d’hospitalisation. Si vous souhaitez d’une reconstruction mammaire immédiate par le Dr Emmanuel DELAY, lisez attentivement ce texte.

 

 

Introduction

La Reconstruction Mammaire Immédiate (RMI) s’est beaucoup développée ces dernières années, et nous avons d’ailleurs participé à ce développement en proposant des solutions sécurisant ces reconstructions immédiates (cf. Chapitre : « Quels sont les avantages des reconstructions mammaires autologues ? »). Les reconstructions immédiates représentent actuellement 50 à 60 % des reconstructions mammaires réalisées en France. Le pourcentage est élevé chez les patientes jeunes et pour les patientes traitées dans des équipes spécialisées prenant en charge de nombreux cancers du sein. La reconstruction immédiate a plusieurs avantages : elle limite les séquelles psychologiques et émotionnelles liées aux mastectomies sans reconstruction ; les résultats esthétiques des reconstructions immédiates sont largement supérieurs à ceux obtenus avec une reconstruction mammaire différée ; et la reconstruction immédiate permet, par définition, la reconstruction dans le même temps et réduit d’au moins d’une intervention l’ensemble du traitement chirurgical.

 

Ces reconstructions immédiates ont cependant des indications précises, et elles ne doivent pas pénaliser les traitements complémentaires comme la radiothérapie et la chimiothérapie.

 

 

Sécurité des reconstructions mammaires immédiates

La sécurité carcinologique des reconstructions immédiates a été étudiée et ces reconstructions immédiates ne pénalisent pas le pronostic des patientes. Au contraire, un article (Agarwal et al, Breast J, 2012 ; 18 : 226-32) a même montré que la reconstruction immédiate réduisait de façon significative le risque de décès, comparée à un groupe de témoins ayant eu une mastectomie seule. Cela n’est pas étonnant, d’autant que l’accès aisé à la reconstruction immédiate est un marqueur de la qualité de la prise en charge du cancer du sein. Ces résultats ne nous surprennent pas, et correspondent à notre impression clinique. Les patientes, prises en charge en effet dans des équipes entrainées, ont une prise en charge de meilleure qualité, un traitement plus adapté, et une bonne surveillance. Par ailleurs, les patientes auxquelles on propose une reconstruction mammaire immédiate sont en général en bonne santé, et ont naturellement une meilleure chance de survie à long terme.

 

Le risque de récidives locales après mastectomies n’est pas augmenté par la reconstruction immédiate, sous réserve qu’on réalise la même qualité de mastectomie.

 

Habituellement, on réalise une mastectomie avec conservation de l’étui cutané. Ces interventions n’augmentent pas le risque de récidive locale par rapport aux mastectomies standards.  Il faut bien-sûr appliquer les règles de bon sens pour les cancers superficiels et les carcinomes galactophoriques in situ étendus en assurant des marges chirurgicales adéquates. La préservation de la plaque aréolo-mamelonnaire est indiquée pour les mastectomies prophylactiques ; elle peut être indiquée pour d’autres lésions situées très à distance de la plaque aréolo-mamelonnaire (plus de 2,5 cm de la plaque aréolo-mamelonnaire). Une biopsie rétro-mamelonnaire est réalisée dans le même temps de façon à s’assurer de l’absence d’invasion de la plaque aréolo-mamelonnaire. Les grosses lésions ou les lésions situées en région rétro-aréolaire ne sont bien-sûr pas de bonnes indications à la préservation de la plaque aréolo-mamelonnaire, ; de même que les seins très gros et très ptôsés, ne sont pas de très bons candidats à la conservation de la plaque aréolo-mamelonnaire du fait du risque de nécrose de l’aréole conservée, dans ces situations à risques. Les candidates idéales de la préservation de la plaque aréolo-mamelonnaire sont des patientes ayant des volumes petits ou modérés avec une ptose minime.

 

 

Quelles sont les meilleures indications des reconstructions mammaires immédiates ?

Les meilleures indications des reconstructions mammaires immédiates sont les carcinomes in situ étendus ou multifocaux, les carcinomes invasifs ou micro-invasifs avec in situ périphérique nécessitant une mastectomie totalisatrice, une récidive ou une nouvelle localisation après traitement conservateur et, enfin, les mastectomies prophylactiques.

 

 

Quelles sont les contre-indications des reconstructions mammaires immédiates ?

Les contre-indications des reconstructions immédiates sont de plusieurs ordres :

  • Contre-indications carcinologiques : il s’agit des lésions de type cancer inflammatoire ou cancer très évolutif pour lesquels il faut attendre, en général, deux ans avant d’envisager une reconstruction. Ces lésions très évolutives doivent, dans tous les cas, bénéficier d’une radiothérapie, et sont à haut risque de récidive locale durant les deux premières années. Aussi, les solutions de reconstruction doivent être gardées en réserve pendant cette période.

 

  • Les risques sévères de nécrose cutanée du sein : il s’agit en général de l’association de plusieurs risques de nécrose comme les antécédents de radiothérapie, le tabagisme, le diabète et tous les autres troubles de la microcirculation.

 

  • Des contre-indications techniques : pour un opérateur très entrainé, il n’y a que très peu de contre-indications techniques; mais si l’équipe est peu expérimentée, que ce soit le chirurgien cancérologue ou le chirurgien plasticien, et si la reconstruction s’annonce difficile, cela peut constituer une contre-indication relative forte à l’intervention de reconstruction immédiate.

 

 

Je vais avoir de la radiothérapie thoracique, est-ce que je peux bénéficier d’une reconstruction immédiate?

La radiothérapie pariétale adjuvante est une contre-indication relative à la reconstruction immédiate. Cependant, si votre motivation est très forte et, en tenant compte des autres éléments du dossier, il est possible d’envisager cette reconstruction immédiate. La reconstruction par prothèse n’est alors pas une bonne solution car elle conduit le plus souvent à une coque péri-prothétique et à un résultat pauvre. Dans notre expérience, la meilleure solution est d’envisager une reconstruction autologue par lambeau de grand dorsal sans prothèse. Il faut juste savoir que les tissus seront un peu plus fibreux du fait de la radiothérapie, et qu’il faudra réaliser une séance supplémentaire de lipomodelage (par rapport au nombre de séances prévu dans un cas sans radiothérapie) pour obtenir le résultat escompté.

 

 

Je vais avoir de la chimiothérapie adjuvante, est-ce qu’il est possible d’envisager une reconstruction immédiate?

La chimiothérapie adjuvante n’est pas une contre-indication à la reconstruction mammaire immédiate. Habituellement, on réalise tumorectomie et traitement ganglionnaire (ganglion sentinelle ou curage en fonction du cas). La chimiothérapie est alors délivrée, et si une mastectomie totalisatrice est nécessaire, elle peut être réalisée à la fin de la chimiothérapie. Il faudra prendre soin de vérifier que les globules blancs et les plaquettes soient revenues à un taux satisfaisant avant de pratiquer l’intervention. Si bien qu’on attend habituellement 1 mois environ après la fin de la chimiothérapie pour envisager cette mastectomie totalisatrice.

 

 

J’ai bénéficié d’une tumorectomie avec recherche du ganglion sentinelle, et je souhaite bénéficier d’une reconstruction immédiate par le Dr Emmanuel DELAY, comment dois-je procéder?

Le fait d’avoir eu la tumorectomie et le contrôle ganglionnaire permet de connaitre le statut exact de la lésion. Une mastectomie totalisatrice, si elle est nécessaire, peut être réalisée par le Dr DELAY avec reconstruction immédiate dans le même temps. Le Dr Emmanuel DELAY peut alors réaliser mastectomie et reconstruction immédiate.

 

Dans d’autres cas, si le traitement primaire et la vérification ganglionnaire n’ont pas été réalisés, le Dr DELAY peut réaliser la reconstruction immédiate en collaboration avec un chirurgien sénologue, à la clinique Charcot (Dr Ouarda Kenouchi, Dr Aude Lunel Potencier, Dr Nicolas Carabin, Pr Daniel Raudrand : si vous souhaitez bénéficier de la reconstruction immédiate par le Dr Delay et que vous rencontré un de ces chirurgiens avant d’avoir rencontré le Dr Delay, vous devez clairement leur préciser votre souhait de bénéficier de la RMI par le Dr Delay afin que l’intervention combinée soit organisée avec le Dr Delay) contacter notre secrétariat qui vous donnera la conduite à tenir.

 

Globalement, le Dr DELAY travaille en collaboration avec la plupart des équipes de cancérologie du sein de la région Auvergne-Rhône-Alpes, et d’autres régions de façon plus ponctuelle. Si vous pensez pouvoir bénéficier d’une reconstruction immédiate, et vous souhaitez être opérée par le Dr DELAY, vous pouvez demander à votre chirurgien cancérologue de vous adresser au Dr DELAY pour cette prise en charge complémentaire qui s’intègre dans le cadre d’un projet multidisciplinaire, en accord avec l’équipe qui vous a prise en charge initialement, si vous souhaitez ultérieurement être suivie par cette équipe (cela se fait en bonne intelligence, dans le souci de vous donner les meilleurs soins possibles). Dans le cas où vous souhaiteriez être suivie sur Lyon à la Clinique Charcot, vous pourrez rencontrer un chirurgien cancérologue du sein (Cf paragraphe précédent) pour cette prise en charge carcinologique en collaboration avec le Dr Delay.

 

Vous pouvez, dans tous les cas, soumettre votre dossier au Dr DELAY: contacter le secrétariat puis adresser les éléments par mail ou courrier avec :  le résultat de la biopsie, l’avis de la réunion de concertation pluridisciplinaire (RCP), si vous êtes passée devant une RCP, et de façon plus générale, l’ensemble des éléments de votre dossier. Il faut joindre à votre envoi, une photo face et une photo trois quart, de façon à évaluer la forme et le volume du sein, qui sont également des éléments à prendre en compte dans l’indication thérapeutique de reconstruction mammaire immédiate. Sur ce dossier, le Dr Emmanuel DELAY pourra confirmer la pertinence ou non de l’indication de reconstruction mammaire immédiate, et alors vous proposer un rendez-vous proche afin d’envisager cette intervention dans le délai imparti, si cela est possible.

 

 

Quelles sont les techniques de reconstructions immédiates ?

Les techniques de reconstructions immédiates sont les mêmes que les techniques générales de reconstructions. Globalement, en reconstruction unilatérale, la reconstruction par lambeau est une meilleure solution car, d’une part, elle donnera un meilleur résultat en terme de symétrie et d’autre part, en cas de radiothérapie postopératoire non prévue initialement, cette reconstruction autologue par lambeau de grand dorsal sans prothèse tolèrerait beaucoup mieux la radiothérapie éventuelle.

Par contre, dans le cas d’une mastectomie bilatérale, le choix d’une reconstruction bilatérale par prothèses est souvent le meilleur choix, sauf si une radiothérapie complémentaire est indiquée au niveau du sein ; dans ces cas, il faut prévoir un lambeau d’un côté, puis un lambeau de l’autre côté 2 mois plus tard.

 

 

Est-il possible d’envisager la reconstruction de la plaque aréolo-mamelonnaire dans le même temps que la reconstruction immédiate ?

Dans le cas des mastectomies avec conservation de la plaque aréolo-mamelonnaire, la plaque aréolo-mamelonnaire est conservée, il n’y a donc pas besoin de la reconstruire.

 

Dans le cas des mastectomies avec conservation de l’étui cutané et reconstruction immédiate par lambeau dorsal, il est tout à fait possible et souhaitable de reconstruire la plaque aréolo-mamelonnaire (ou au moins de préparer la reconstruction finale future). Nous avons publié cette technique dans Plastic and Reconstructive Surgery J. en 2006 (Cf articles en langue anglaise dans « Travaux scientifiques ») . Ceci est possible dans le cadre des reconstructions immédiates par lambeau de grand dorsal sans prothèse. Le fait de reconstruire la plaque aréolo-mamelonnaire avec le mamelon montre une meilleure intégration du sein avec une évaluation des patientes et des chirurgiens très favorables (84% de patientes très satisfaites, 13% de patientes satisfaites et 3% de patientes peu satisfaites).

 

 

Qui doit réaliser la reconstruction mammaire immédiate ?

La reconstruction mammaire immédiate doit être, si possible, réalisée par des chirurgiens plasticiens très expérimentés dans ce domaine car l’attente des patientes est majeure (elles partent d’un sein normal, et il faut faire en sorte de donner le meilleur résultat possible, afin d’atténuer la notion de perte – perte entre le sein originel et le sein reconstruit obtenu-) et la courbe d’apprentissage longue. Les patientes sont souvent prises en charge dans un « circuit » avec un projet thérapeutique mis en place par le chirurgien qui les a reçues pour la prise en charge initiale de leur lésion mammaire (filière ou établissement dans lesquels la patiente est adressée par son médecin traitant ou son gynécologue). Le chirurgien peut vous proposer de réaliser la reconstruction immédiate lui-même. Si vous souhaitez faire réaliser la reconstruction par le Dr Delay, c’est bien à vous de le demander de façon claire et explicite, et à vous de faire en sorte d’organiser votre prise en charge dans le sens que vous souhaitez. Cependant, il faut bien savoir qu’en secteur privé, la prise en charge par l’assurance maladie se fait sur l’intervention, et sur les honoraires au tarif sécurité sociale.

 

L’assurance maladie ne prend pas en charge les dépassements d’honoraires des chirurgiens et de l’anesthésiste. Votre mutuelle peut prendre en charge une partie seulement des dépassements d’honoraires, et vous- même vous devrez payer le reste à charge des honoraires. Suivant le cas, il faut prévoir 2 à 3 interventions (c’est à dire 1 ou 2 interventions complémentaires après la reconstruction immédiate, pour obtenir le résultat escompté) : pour chaque intervention vous recevrez un devis précisant ce qui est remboursé par l’assurance maladie, et la partie qui est à votre charge (et pour laquelle vous demanderez la participation de votre mutuelle).

 

Si la reconstruction immédiate n’a pas pu être réalisée par un chirurgien expérimenté, il est toujours possible de consulter secondairement un chirurgien plasticien expérimenté pour améliorer le résultat. Les choses sont souvent un peu plus difficiles pour obtenir le meilleur résultat possible, mais cela est tout-à-fait envisageable dans de bonnes conditions, sous réserve que l’on arrive pas trop tard, c’est à dire que « l’on ne grille pas » les possibilités thérapeutiques comme les zones de prélèvement graisseux, ou les lambeaux (Cf chapitre « Rattrapage et améliorations des résultats insuffisants d’une reconstruction du sein » dans site Chirurgie-esthetique-du-sein.fr), ce qui serait très frustrant.

 

 

Conclusions

La reconstruction mammaire immédiate a connu un développement important ces dernières années, et nous avons d’ailleurs activement participé à cet essor en proposant des avancées thérapeutiques, comme la reconstruction immédiate par lambeau de grand dorsal sans prothèse, la reconstruction mamelonnaire immédiate, ou le lipomodelage lors du temps primaire de reconstruction immédiate.

 

La reconstruction mammaire immédiate peut être proposée dans de nombreuses indications et a de nombreux avantages, en limitant l’agression physique et psychologique de la mastectomie. Les résultats esthétiques sont par ailleurs meilleurs que dans les reconstructions différées, et l’insertion familiale et socio-professionnelle est également meilleure. Si bien qu’il faut encourager la pratique des reconstructions immédiates de grande qualité, pratiquées si possible par des chirurgiens expérimentés, car l’attente des patientes est élevée, et la courbe d’apprentissage de ces techniques est longue.  Il faut savoir cependant que la satisfaction des patientes doit être évaluée au bout de 6 mois à 1 an, car au début, du fait des contraintes post-opératoires et du travail de deuil inconscient du sein symbolique, les patientes peuvent n’être qu’incomplètement satisfaites. Durant cette période post-opératoire, les patientes ont besoin de soutien et de renforcement narcissique de la part de l’équipe, et surtout de la part d’un conjoint aimant et bienveillant, s’il est présent et s’il peut assurer cet étayage bienveillant.

+ - Quels sont les avantages des reconstructions mammaires autologues?

Les reconstructions mammaires autologues se sont beaucoup développées ces dernières années car les avantages sont majeurs. Le premier avantage est de permettre une reconstruction mammaire dans toutes les situations, notamment en présence de contre-indications à une reconstruction par prothèse. Les autres avantages sont de fournir un sein naturel, souple et chaud, et qui retrouve une sensibilité à long terme. Elles permettent de restaurer la forme du sein, notamment le décolleté et la région axillaire antérieure. L’évolution des seins reconstruits est d’autre part stable dans le temps, et il n’y a que peu de reprises secondaires du fait de l’évolution naturelle du sein reconstruit, sous réserve que la patiente ait un poids stable. La réalisation de ces techniques sophistiquées estpar contre, techniquement délicate. Ces techniques ne devraient être réalisées, idéalement, que par des chirurgiens plasticiens ayant une grande expérience, car la courbe d’apprentissage est longue.

 

 

Introduction

Les reconstructions mammaires autologues ont connu un développement important au cours de ces vingt dernières années, et nous avons pris une part active au développement de ces techniques (TRAM, Aesthetic TRAM, Lambeau de grand dorsal autologue, lipomodelage, lambeau pectoro-mammaire, et l’avancée la plus récente le lambeau dorsal à cicatrice courte) car les avantages pour les patientes sont nombreux et majeurs.  Le premier avantage est de pouvoir offrir une reconstruction dans tous les cas de reconstruction mammaire, y compris dans les cas difficiles pour lesquels les prothèses sont contre-indiquées, du fait de tissus tissus locaux thoraciques sont trop abimés, notamment par la radiothérapie. Les autres avantages sont le caractère naturel de la reconstruction tel que nous le verrons plus loin.

 

 

Inconvénients et contre-indications des prothèses

La reconstruction par prothèse donne souvent un sein de forme ronde, d’aspect peu naturel, avec un sillon sous-mammaire qui peut être insuffisamment marqué. Lorsqu’on doit reconstruire un seul sein, il n’est pas possible, dans la majorité des cas, de reconstruire un sein ayant l’apparence exacte du sein controlatéral non opéré : le sein reconstruit parait plus fixe, « plus figé », et bouge peu lors des changements de position (position couchée ou penchée en avant). La reconstruction unilatérale par prothèse trouve donc rapidement se limites. Par contre, les reconstructions bilatérales par prothèses, surtout dans les cas favorables où il n’y a pas eu de radiothérapie, comme les reconstructions mammaires immédiates dans le cadre des mastectomies bilatérales prophylactiques, sont de bonnes indications. Elles peuvent donner alors une bonne symétrie mammaire et de très bons résultats. Les contre-indications à une reconstruction par prothèse sont les tissus locaux très défavorables. Lorsque les tissus locaux sont de faible épaisseur, le risque important est la formation d’une coque péri-prothétique (qui peut survenir dans 10 à 20 % des cas en l’absence de radiothérapie ; et dans 20 à 40% en cas de radiothérapie pariétale), coque qui pénalise la reconstruction. Cette coque entraine en effet un durcissement du sein et parfois une déformation du sein, donnant un sein peu naturel. Ces coques péri-prothétiques, surtout lorsqu’elles sont récidivantes après plusieurs changements de prothèse, sont très décevantes, pour la patiente et pour le chirurgien. Lorsque les tissus sont fins ou très marqués par la radiothérapie, la reconstruction mammaire par prothèse est donc contre –indiquée car, au mieux elle donnerait un résultat mauvais, et au pire, elle conduirait à une exposition de la prothèse (conduisant à sa dépose) qui serait une complication très désagréable pour la patiente et pour le chirurgien.

 

 

Avantages des reconstructions mammaires autologues

Les avantages des reconstructions mammaires autologues sont nombreux et très intéressants. Ces reconstructions mammaires autologues, lorsqu’on les maitrise, permettent d’obtenir des résultats inégalés en terme de qualité des reconstructions mammaires. Ces avantages sont nombreux et sont représentés par :

  • Permettre une reconstruction mammaire de qualité, même en terrain très difficile, marqué par la radiothérapie, ou par l’absence du muscle grand pectoral.

 

  • Permettre une reconstruction d’aspect naturel, avec des seins souples et chauds, qui maintiennent leurs caractéristiques dans le temps. En plus de la consistance naturelle du sein reconstruit, une forme adaptée du sein reconstruit peut être obtenue de façon à se rapprocher au mieux du sein controlatéral.

 

  • Permettre de restaurer le décolleté qui est la partie la plus importante du sein, notamment dans la vie sociale et nous appelons d’ailleurs cette zone « le sein social», car c’est le sein que l’on montre dans la vie en société, que ce soit au travail ou avec ses amis. Restaurer avec qualité ce « sein social » permet à la patiente de retrouver rapidement une confiance en elle. Les reconstructions mammaires autologues permettent également de reconstruire le pilier axillaire antérieur pour donner une forme satisfaisante au sein.

 

  • Permettre d’obtenir un sein de jolie formemême si la base mammaire du sein controlatéral est large. Il en en effet possible d’étaler le lambeau à la demande, et ceci est particulièrement intéressant, chez les patientes jeunes ayant un petit sein à base large. On réalise véritablement une reconstruction sur mesure, et le talent propre du chirurgien peut ici s’exprimer complètement.

 

  • Permettre de restaurer la projection du sein et l’aspect en cône du sein, dans le cadre des reconstructions immédiates. Dans ces cas-là, la reconstruction du disque aréolaire, grâce à l’apport cutané de la reconstruction autologue, permet de refaire le sein près de sa forme native, avec l’aspect de cône (en reconstruction différée, le sein peut paraitre légèrement plus plat, ce qui est peu visible de face pour un observateur, mais très visible par la patiente, lorsqu’elle regarde ses deux seins en même temps du haut, de façon comparative).

 

  • Autoriser une reconstruction de qualité avec des résultats stables dans le temps, voire une amélioration progressive du résultat.

 

  • Meilleure intégration du sein dans le schéma corporel, surtout si la patiente réalise avec beaucoup de finesse la rééducation sensitive mammaire (« La femme doit véritablement faire sien son sein ». Anagramme révélateur de ce point important).

 

  • Eviter ou limiter les interventions secondaires, fréquentes dans le temps avec les reconstructions par prothèses (capsulectomies, changements de prothèse, symétrisations itératives).

 

  • Enfin, les sites de prélèvement graisseux peuvent être améliorés, notamment lorsqu’on réalise un lipomodelage qui est pour nous systématique dans le cadre des reconstructions autologues. L’amélioration des zones graisseuses est un avantage spécifique du prélèvement graisseux avec l’amélioration potentielle des stéatoméries (zones graisseuses de stockage, d’origine génétique, et que la patiente a du mal à perdre), qui vont servir de site donneur aux transferts graisseux.

 

 

Conclusions

Les reconstructions mammaires autologues représentent un de grands progrès de ces vingt dernières années en Chirurgie Plastique reconstructrice du sein. Le caractère naturel, souple et sensible du sein, permet de mieux intégrer le sein dans le schéma corporel, et finalement d’offrir une plus grande satisfaction à long terme. Ces reconstructions mammaires autologues sont, par contre, techniquement plus délicates et ne devraient être réalisées que par des chirurgiens plasticiens ayant une grande expérience dans ces techniques, car la courbe d’apprentissage est longue, et plus marquée qu’avec les reconstructions par prothèse. Il est dommage et frustrant de voir des cas secondaires pour lesquels les possibilités thérapeutiques ont été utilisées (« les cartouches ont été tirées ! ») sans que l’on ait obtenu le résultat que l’on devait potentiellement obtenir avec une reconstruction autologue. Le choix de la technique, la réalisation impeccable de l’intervention, la qualité du suivi et de l’accompagnement relèvent du chirurgien.

 

Le choix du chirurgien relève de la patiente. Il m’apparait toujours surprenant de voir que certaines patientes ne se renseignent pas pour un sujet aussi essentiel (multiplier les sources d’information. Cf recommandations dans chapitre « Comment choisir un très bon chirurgien plasticien ? »), et acceptent une intervention par un chirurgien non qualifié, ou peu expérimenté, juste parce qu’elles n’ont pas pris le temps et/ou la peine de se renseigner avec précision. D’autres choisissent un chirurgien pour des raisons financières de moindre coût, plutôt que de faire un effort financier pour ce domaine essentiel pour leur avenir ; ou d’essayer simplement de trouver une mutuelle prenant en charges les dépassements d’honoraires, comme cela devrait être le cas, au moins en partie (alors que la famille n’a pas de problème financier particulier, voire vit confortablement ; sachant bien-sûr que, pour les personnes en difficulté financière, des offres hospitalières de qualité sont disponibles, au moins dans les grandes villes universitaires françaises).

+ - Traitement des séquelles après cancer du sein

A distance du traitement initial, le chirurgien plasticien est souvent sollicité pour traiter les séquelles du traitement. Il s’agit d’ailleurs de son rôle traditionnel, qui s’est maintenant élargi à la prise en charge initiale des cancers du sein, lorsqu’il a la chance d’avoir bénéficier d’une bonne formation en onco-plastie et en cancérologie (idéalement validée par un DESC -Diplôme Etudes Spécialisées Complémentaires- en Cancérologie.

 

  • Séquelles de traitement conservateur

Un chirurgien formé aux techniques de chirurgie oncoplastique aura tout fait pour minimiser les séquelles du traitement initial, mais peuvent survenir des déformations plus ou moins limitées et une asymétrie (Cf ce chapitre). Le chirurgien plasticien impliqué en oncologie sera à même de proposer une prise en charge de ces séquelles. Le lipomodelage des séquelles du traitement conservateur, que nous avons mis au point au début au début des années 2000 (en 2002 pour cette indication très particulière), a pris une place considérable dans le traitement de ces séquelles, et nous avons acquis une grande expérience dans ce domaine, reconnue à l’international (chapitres de référence dans les traités internationaux -Cf travaux scientifiques « livres et chapitres de livres »-). N’hésitez pas à solliciter le Dr DELAY pour la prise en charge de ces séquelles, et venez en consultation avec un courrier comportant le résultat anatomopathologique complet (analyse de la tumeur).

 

  • Séquelles après mastectomie

La mastectomie, qui consiste en l’ablation de la totalité du sein, est un peu moins pratiquée actuellement du fait des possibilités de la chirurgie conservatrice. Cependant, elle reste encore souvent nécessaire, en cas de lésion étendue ou multifocale, ou en cas de récidive après traitement conservateur. Si la mastectomie a été réalisée de façon simple sans reconstruction immédiate, la reconstruction différée est, le plus souvent, possible. En fonction de l’état cutané, le chirurgien plasticien pourra décider du délai nécessaire avant la reconstruction mammaire différée. Seule une consultation permet de voir l’état cutané et de définir la meilleure solution de reconstruction pour la patiente (cf ce chapitre). Vous pouvez prendre rendez-vous avec le Dr DELAY plusieurs mois après la mastectomie pour envisager cette reconstruction mammaire différée. Un courrier comportant le résultat anatomopathologique (analyse de la tumeur) et la date de la fin de la radiothérapie sont très appréciés par le Dr DELAY afin de planifier au mieux votre intervention. Une consultation est toujours très utile et éclairante, et ne ne vous engage pas. Alors n’hésitez pas à consulter et à bénéficier ainsi d’une information complète, vous permettant de vraiment réfléchir à votre désir de reconstruction.

 

  • Séquelles après reconstruction mammaire

La chirurgie de reconstruction du sein (reconstruction mammaire différée, et reconstruction mammaire immédiate) s’est vulgarisée, et maintenant de nombreux opérateurs la pratiquent avec plus ou moins d’expérience, et plus ou moins de bonheur et de réussite. Elle reste une chirurgie très difficile, dont le succès final est fortement lié à l’expérience réelle du chirurgien. Dans certains cas, même en des mains expertes, il peut survenir une complication. Le Dr DELAY a acquis une expérience importante dans ces cas de reprise secondaire (Cf ce chapitre), et il peut apporter son expertise dans ces cas difficiles de résultats insuffisants, ou de reconstructions ayant conduit à un échec, ou à un résultat décevant. Il faut alors consulter le Dr DELAY avec l’ensemble du dossier: compte rendu anatomopathologique, les différents compte rendus opératoires, et si possible une lettre du confrère ayant réalisé les gestes précédents, afin qu’à la complexité technique de la situation ne se rajoute pas une complexité relationnelle.

+ - L’oncoplastie est-elle une spécialité?

L’oncoplastie est, comme on l’a vu, un ensemble de techniques chirurgicales mises au point par les chirurgiens plasticiens pour appliquer les principes des mammoplasties à la chirurgie oncologique mammaire.Ces techniques de plasties mammaires sont utilisées quotidiennement dans la chirurgie morphologique du sein, et les chirurgiens plasticiens ont eu l’idée d’appliquer ces améliorations techniques à la chirurgie cancérologique du sein. L’école française a d’ailleurs acquis une expérience et une réputation importantes dans ce domaine, et est souvent sollicitée dans les congrès internationaux pour parler de ce sujet.

 

Ce domaine est en plein développement, et certains chirurgiens profitent de cette dynamique pour se présenter comme « chirurgiens oncoplasticiens ». Il faut revenir à la base des textes et de la loi. Il n’existe pas de diplôme de spécialité d’oncoplastie. Se présenter comme un « oncoplasticien » est donc un abus de titre, qui peut prêter à confusion pour les patientes. Le terme d’oncoplasticien ne doit pas être utilisé par des chirurgiens n’ayant pas de diplôme de spécialité en chirurgie plastique. Le diplôme de spécialité dans ce domaine des plasties mammaires, reconnu par l’Ordre des Médecins est celui de DESC de Chirurgie Plastique, Reconstructrice et Esthétique. Les Diplômes d’Université (DU), ou les formations complémentaires peuvent être validés par des chirurgiens sénologues d’autres spécialités, mais ils ne donnent pas accès au titre de « chirurgien plasticien ». Ces diplômes visent simplement à diffuser les techniques élémentaires de mammoplasties pour améliorer la qualité des traitements conservateurs initiaux, et ainsi limiter les séquelles du traitement conservateur.

 

La chirurgie des tumeurs du sein doit être pratiquée, si possible, par un chirurgien formé aux techniques de base de plasties mammaires adaptées au traitement du cancer du sein. Ces chirurgiens devraient, à notre sens, travailler en collaboration avec une équipe de chirurgiens plasticiens connaissant bien ce sujet, pour pouvoir faire face aux cas complexes, aux résultats insuffisants, et aux complications éventuelles, qui peuvent survenir.

Dans tous les cas, à distance de la chirurgie, il est important que toute patiente puisse bénéficier d’une consultation en chirurgie plastique auprès d’ un chirurgien plasticien, pour évaluer les séquelles thérapeutiques, et proposer un éventuel geste de chirurgie de ces séquelles (même minimes), de façon à pouvoir permettre à la patiente de retrouver le meilleur état possible à distance du cancer du sein.

Foire aux questions

+ - Quelle est la formation du chirurgien plasticien?

La Chirurgie Plastique relève de la spécialité ordinale de : Chirurgie Plastique, Reconstructrice et Esthétique (pour savoir si un chirurgien est bien Chirurgien Plasticien : il faut aller sur le site de l’Ordre des Médecins, ou contacter le conseil départemental de l’Ordre des Médecins du département). La chirurgie reconstructrice permet le passage de l’anormal au normal, tandis que la chirurgie Esthétique permet le passage du normal au beau. Bien que la Chirurgie Esthétique ne soit pas indispensable à la santé en générale, la chirurgie esthétique peut contribuer de façon très importante à la qualité de vie des patients en améliorant la santé physique et psychologique et l’image de soi ; elle participe bien à la santé selon la définition internationale de la santé de l’OMS.

 

Dans la mesure où cette intervention n’est pas indispensable, il faut s’assurer des conditions de sécurité et de la qualité de l’intervention prévue. Aussi, le choix d’un chirurgien diplômé et expérimenté est fondamental, et relève de la responsabilité de la patiente, qui doit s’impliquer dans ce choix, et trouver la bonne personne. Ce choix doit permettre d’obtenir le meilleur résultat possible, et permettre d’éviter, ou de limiter le risque de complications et surtout, si celles-ci survenaient, elles devraient pouvoir être traitées de façon optimale pour la santé du patient et la qualité finale du résultat.

 

La formation initiale des futurs chirurgiens plasticiens reposent sur les  études habituelles de médecine suivies d’un internat en chirurgie de 5 ans et d’une formation post-internat (assistanat, ou clinicat) d’un minimum de deux ans. Durant son internat, le jeune chirurgien a dû valider un diplôme d’études spécialisées (D.E.S) de chirurgie générale avec des stages en chirurgie osseuse et en chirurgie générale et viscérale. Il est donc initialement Chirurgien généraliste, avant de valider le diplôme des études spécialisées complémentaires en chirurgie plastique, reconstructrice et esthétique (D.E.S.C de chirurgie plastique, reconstructrice et esthétique). Le chirurgien plasticien est ainsi formé pour s’occuper de toute la silhouette et de toutes les pathologies ayant attrait à la prise en charge chirurgicale de la peau et des tissus mous. Il s’agit d’une spécialité dite « horizontale » et les chirurgiens peuvent être amenés à intervenir dans les différentes localisations de l’organisme que ce soit dans le domaine de la cancérologie, de la traumatologie, de la reconstruction, de l’esthétique et surtout de la fonction. Cette formation très complète acquise dans les services de chirurgie agréés en Chirurgie Plastique, Reconstructrice et Esthétique, lui permet de gérer les différentes situations cliniques. Il doit apprendre au cours de ces différents semestres d’internat à gérer les suites postopératoires, et savoir éviter et gérer les éventuelles complications des interventions.

 

Dans notre fonction hospitalière, au Centre Léon Bérard, nous participons à la formation des internes de D.E.S.C de chirurgie plastique et des internes étrangers (formation d’un interne du CHU de Lyon chaque semestre, d’un interne inter-CHU provenant d’un autre CHU souhaitant venir se former à nos techniques, et un chirurgien plasticien venant s’hyperspécialiser dans notre domaine). Durant cette formation, nous avons en charge, non seulement la formation pratique mais également la formation théorique de nos élèves, et nous les encadrons dans leur cursus en leur conseillant des lectures d’articles et des livres, et en leur faisant présenter des cas cliniques qui sont discutés en colloques. Il est très important, en tant qu’enseignant, de bien suivre chaque élève et de le guider progressivement vers la compétence, et de compléter les éléments qui lui manqueraient éventuellement dans sa formation.

 

A la suite de cette formation initiale de qualité, il est important que le chirurgien plasticien suive de façon régulière, une formation continue. Dans cet esprit, nous organisons souvent à Lyon, des formations spécialisées pour les Chirurgiens Plasticiens confirmés.

 

En conclusion, la qualité de la formation en Chirurgie Plastique et Esthétique est fondamentale de façon à éviter des complications et des résultats insuffisants. Idéalement, le chirurgien plasticien doit avoir un cursus exemplaire, avoir validé son D.E.S.C de chirurgie plastique et avoir un assistanat dans un service validant. Il ne doit pas s’arrêter là, et doit continuer sa formation de façon régulière au cours de sa vie professionnelle, lors de congrès nationaux mais également des formations pratiques où le savoir-faire est transmis par des professionnels spécialement expérimentés qui transmettent leur expérience chirurgicale.

+ - Comment consulter un chirurgien plasticien?

La plupart des chirurgiens plasticiens ont un site internet présentant leur activité. La meilleure façon est de vous renseigner auprès de votre Médecin traitant, ou de votre gynécologue, et de recouper les avis (Cf. chapitre « Comment choisir son Chirurgien Plasticien ? »). Une fois que vous avez son nom, il est aisé de consulter son site internet. Cela permet de se familiariser avec le sujet de la consultation demandée. Il est très apprécié du chirurgien plasticien, surtout pour les cas de Chirurgie Réparatrice (car cela assoit la demande par rapport à l’Assurance maladie), de disposer d’un courrier du médecin traitant où sera précisé la demande du patient, les éléments principaux du dossier (particulièrement importants lorsque la patiente a eu un cancer du sein ou une pathologie complexe), les éventuelles allergies, les traitements comme les anticoagulants ou les antiplaquettaires, les pathologies associées, et enfin les éléments psychologiques particuliers à prendre en compte.

 

Le Chirurgien Plasticien, lorsqu’il aura vu le patient, fera un courrier de synthèse de sa consultation qui permettra de communiquer au mieux, avec le Médecin traitant ou le gynécologue, et d’assurer la meilleure prise en charge possible. Si la patiente ne souhaite pas que l’on écrive au Médecin, une lettre de synthèse adressé à « Monsieur le médecin traitant » sera faite, et adressée directement à la patiente. Cette lettre de synthèse sert de référence, et permet à la patiente de relire, à tête reposée, les éléments importants, qui ont été discutés en consultation.

+ - Faut-il demander un avis psychologique avant la consultation de Chirurgie Plastique?

Non, dans la majorité des cas, il n’y a pas besoin de demander un avis psychologique avant une intervention de Chirurgie Plastique. Le point le plus important, comme dans beaucoup d’interventions, est la forte motivation du patient. La demande doit bien être personnellesincère, et profonde.

Un avis et un accompagnement psychologiques peuvent être demandés dans certains cas limites notamment lorsqu’on perçoit une certaine note de dysmorphophobie, ou dans certains cas de faible estime de soi, pour lesquels prise en charge en psychologie et prise en charge en Chirurgie Plastique, se complètent parfaitement.

 

Par ailleurs, en cancérologie du sein, après mastectomie ou même après traitement conservateur, il est souvent intéressant que la patiente bénéficie d’un accompagnement psychologique, au moment de la chirurgie réparatrice car la Chirurgie Réparatrice permet souvent un travail psychothérapeutique de bonne qualité, en permettant la remontée à la surface d’éléments traumatiques, qui peuvent alors être élaborés par le suivi psychologique. Cela permet alors de « tourner la page » du traumatisme engendré par l’agression au niveau du sein et par le diagnostic du cancer du sein.

 

De même, dans le cadre des mastectomies prophylactiques, pour mutation Brca1 ou Brca2, la consultation auprès d’un oncopsychologue, fait partie des critères de prise en  charge selon les recommandations de l’HAS.

 

Enfin, dans le cadre des cas secondaires après échec ou résultats insuffisants, une prise en charge psychologique est souvent recommandée pour faire le deuil de l’idéal fantasmé et non obtenu, et envisager un résultat raisonnable tenant compte de la situation actuelle.

+ - Quels sont les honoraires du chirurgien plasticien?

Dans le cas d’une prise en charge hospitalière en chirurgie réparatrice, le chirurgien plasticien est salarié, et ne demande donc pas d’honoraire, et n’a pas de rapport financier direct avec le patient.

 

Dans le cas d’une prise en charge en secteur libéral, sa rémunération se fait sur la base d’honoraires. Si l’intervention est prise en charge partiellement par l’assurance maladie, le chirurgien plasticien demandera des « dépassements d’honoraires » (il s’agit en fait de ses honoraires, propres au fonctionnement de son entreprise médicale).  En chirurgie plastique, la cotation des actes est très faible par rapport au temps passé; aussi, les dépassements d’honoraires paraissent souvent importants. Il est important que le patient soit au fait de cela pour ne pas se sentir frustré de la faible prise en charge par l’assurance maladie.

 

Les honoraires du chirurgien plasticien dépendent de différents critères : la complexité de l’acte réalisé, le temps passé, l’expérience et la notoriété du chirurgien, et des titres et travaux du chirurgien plasticien. La Chirurgie Plastique est un métier d’expérience, et il est aisé de comprendre que les honoraires d’un chirurgien expérimenté de réputation internationale (opérant beaucoup et depuis longtemps) soient plus élevés que ceux d’un jeune chirurgien fraichement installé, et qui a peu d’interventions à son actif. Les honoraires sont fixés par le chirurgien selon le principe du « tact et de la mesure ». Récemment, certaines mutuelles se sont désengagées dans le remboursement des actes chirurgicaux, mettant en avant des contrats dits responsables dans le cadre du « contrat d’accès aux soins » (CAS, et maintenant ONDAM) qui limite les remboursements à 150% du tarif de Sécurité Sociale. Dans le cadre de la Chirurgie Plastique, vu la complexité, la durée des interventions et leur faible cotation par l’assurance maladie, il n’est pas possible de travailler dans ces conditions, aussi le reste à charge pour le patient est devenu plus important pour un grand nombre de personnes. Il s’agit d’un choix des mutuelles indépendant du choix des chirurgiens qui, pour la plupart, n’ont pas augmenté leurs honoraires depuis plusieurs années, alors que les charges et le coût de la vie ont, eux, bien augmenté.

+ - Y-a-t-il un bénéfice aux interventions de chirurgie plastique?


Oui, très clairement, les bénéfices thérapeutiques des interventions de chirurgie plastique sont en effet très importants. Depuis 1994, nous dirigeons un service hospitalier et avons réalisé de nombreux travaux scientifiques (Cf. Travaux scientifiques). L’ensemble de ces travaux nous permet d’affirmer l’impact positif majeur de la chirurgie plastique en général,  mais spécialement dans les domaines où nous avons mené de nombreux travaux en chirurgie esthétique du sein, ou en chirurgie reconstructrice du sein.  Cet impact positif majeur est bien loin de certaines images négatives, véhiculées parfois par certains médias, suite à des demandes ou des résultats peu naturels. Une fois que le chirurgien maitrise bien la technique chirurgicale, il doit apprendre à bien maîtriser l’indication thérapeutique et être très à l’écoute de la demande du patient visant l’harmonie de la silhouette et le caractère « naturel »   du résultat, qui doit être adapté au patient ou à la patiente.

+ - Je suis en ALD: serais-je bien remboursée?

Si la patiente est en ALD (Affection Longue Durée) elle bénéficie de l’exonération du ticket modérateur, notamment dans le cadre du traitement de cancer du sein. Si la prise en charge se fait dans un service hospitalier, la prise en charge, couvrira l’ensemble des frais.  Par contre, en secteur libéral, le fait que la patiente soit en ALD, signifie juste que la partie sécurité sociale de la prise en charge, sera couverte à 100 % par l’assurance maladie. Mais cette prise en charge à 100 % est, en fait, faible car les interventions de Chirurgie Plastique ont une cotation faible, et sont souvent longues et difficiles. Le dépassement d’honoraires n’est pas pris en charge et relève d’une prise en charge par la mutuelle, et en partie par le patient ou la patiente.

+ - Je souhaite me faire opérer d’une intervention de Chirurgie Réparatrice en secteur libéral par un chirurgien réputé, et je n’ai pas de bonne mutuelle. Que puis-je faire?

Si une patiente souhaite se faire opérer en secteur libéral par un chirurgien réputé ayant des dépassements d’honoraires non pris en charge par l’assurance maladie, elle devra régler les dépassements d’honoraires de ses propres deniers, ou prendre une bonne mutuelle, c’est-à-dire une mutuelle remboursant les dépassements d’honoraires chirurgicaux.

 

Si la patiente choisit une mutuelle complémentaire appelée « sur-complémentaire », elle doit impérativement demander les contrats « non responsables » car par défaut, les mutuelles proposent des contrats dits « responsables » qui sont bridés, et qui n’apporteront qu’un faible remboursement, et sont donc de peu d’intérêt.

 

Différentes mutuelles offrent des remboursements satisfaisants dans ce cadre. La patiente devra s’en occuper bien avant l’intervention car il y a souvent un délai de carence de 1 à 3 mois (donc incapacité de bénéficier de cette mutuelle avant 1 mois à 3 mois), et il peut y avoir un questionnaire médical dépendant de l’âge de la patiente. Une fois que l’on a trouvé la mutuelle qui vous assure normalement, il faut lui soumettre le devis, pour connaître la part exacte du reste à charge. Ne programmer son intervention seulement qu’après avoir réglé tous ces problèmes financiers, de mutuelles et d’organisation.

+ - Finalement je suis presque prête pour l’intervention. Mais je suis encore ambivalente, et j’hésite encore « avant de me lancer » pour envisager « ma chirurgie ». Quelles questions essentielles dois-je me poser?

Trois questions sont essentielles à se poser:

  • Est-ce que ma demande est bien sincère, personnelle et profonde ?
  • Ai-je bien compris tous les éléments en rapport avec l’intervention ?
  • Suis-je en confiance avec ce docteur ?

 

Si je réponds « oui » aux trois questions, c’est que « je suis prête » à réaliser l’intervention dans de bonnes conditions.

+ - Quelles sont les conséquences d’une non-prise en charge d’une intervention par l’assurance maladie?

Si une entente préalable a été faite, et que l’entente préalable est refusée par l’assurance maladie, l’intervention devient « esthétique », ou plutôt « non-prise en charge par l’assurance-maladie ». Cela a deux conséquences pour la patiente : d’une part l’ensemble des honoraires et des frais médicaux engendrés par l’intervention seront à sa charge, et d’autre part la patiente ne pourra pas bénéficier d’un arrêt de travail en rapport avec cette intervention.

+ - J’ai un diastasis des grands droits, suite à des grossesses, puis-je faire du sport?

Oui, tout à fait. Il est même souhaitable que la patiente puisse faire du sport. Il faut lui apprendre à bien contracter ses grands droits, en rentrant le ventre au maximum, avant de commencer l’exercice sportif, de façon à bien remuscler les grands droits. Si une intervention chirurgicale est nécessaire ultérieurement, le fait d’avoir bien musclé les grands droits renforce l’aponévrose, et cela facilitera la correction du diastasis des grands droits.

 

+ - J’ai des séquelles de grossesse avec diastasis des grands droits. L’intervention de correction est-elle prise en charge par l’assurance maladie?

Non, et cela peut vous paraître surprenant et injuste, mais la cure de diastasis des grands droits n’est pas prise en charge par l’assurance maladie. Cette cure de diastasis des grands droits se fait habituellement lors d’une abdominoplastie. C’est seulement en cas de hernie abdominale antérieure vraie qu’une prise en charge de cette cure de hernie peut être réalisée en utilisant le code LMMA009. Il faut qu’on soit vraiment en présence d’une hernie vraie, car ce code est surveillé avec attention par les médecins conseils pour éviter tout abus d’utilisation.

+ - Avant une cure d’hypertrophie mammaire, faut-il demander une entente préalable?


Non, avant une cure d’hypertrophie mammaire bilatérale il n’y a pas d’entente préalable à faire. Il faut respecter le cadre défini par la CCAM à savoir une patiente qui a une hypertrophie entraînant des douleurs dorsales avec une résection prévue de plus de 300 grammes par sein.  En dessous de ce poids, il n’y a pas de prise en charge et l’intervention est dite « esthétique » et à la charge de la patiente. Dans le cas contraire, si une résection de plus de 300 grammes par sein est prévue, l’intervention est prise en charge sans demande préalable. Un contrôle peut être réalisé par l’assurance maladie avec demande des photos, et contrôle des poids de résection sur le compte rendu opératoire et sur l’anatomopathologie.

+ - Que donnez-vous à une femme enceinte pour éviter les vergetures?


Les vergetures représentent une fracture du derme (c’est-à-dire de la partie fibreuse et résistante de la peau), sous l’influence de la progestérone et d’une forte tension sur la peau. Les deux moments de la vie où peuvent apparaître les vergetures sont principalement la puberté et la grossesse. Durant ces deux périodes, il faut limiter au maximum les contraintes mécaniques sur la peau, c’est-à-dire en pratique limiter la prise de poids qui favoriserait la fracture du derme et l’apparition des vergetures sous l’influence hormonale progestéronique. Il y a un caractère individuel très important à la survenue de ces vergetures, sans que l’on en connaisse précisément la génétique. Il n’y a pas actuellement de moyens ayant réellement prouvé une efficacité supérieure aux autres (nous cherchons tous la solution à ce problème mais personne n’a actuellement encore réellement trouvé la solution à ce problème).

 

En pratique, il  est important de limiter les contraintes mécaniques résultant de la prise de poids (prise de poids de 1kg par mois, soit 9 kg au cours de la grossesse) et de bien hydrater la peau grâce à une bonne pommade hydratante, deux fois par jour.

+ - La liposuccion permet-elle de maigrir?


La liposuccion n’est pas prévue pour permettre de maigrir ; elle permet de corriger les zones de surcharge graisseuse disgracieuses que l’on appelle des stéatoméries (cf. chapitre sur ce sujet dans « Surpoids et obésité). La zone la plus connue pour réagir favorablement à une liposuccion est la culotte de cheval, mais des stéatoméries peuvent être présentes dans différents secteurs  de l’organisme, et sont sous contingence génétique. On peut utiliser la liposuccion comme moyen de motiver la patiente c’est-à-dire permettre de perdre 2 – 3 kg avant liposuccion, réaliser la liposuccion qui l’encourage de façon importante, et ensuite de garder de bonnes habitudes et de bonnes habitudes hygiéno-diététiques, qui lui permettront de perdre du poids à long terme, mais la liposuccion n’est pas réellement un moyen direct de maigrir.

+ - Les prothèses mammaires que l’on implante actuellement sont-elles réellement sans danger?

Oui, si l’on choisit bien les prothèses mammaires. Concernant les maladies auto-immunes, les prothèses mammaires pré-remplies de gel  de silicone ont été complètement innocentées par toutes les études scientifiques. Les prothèses pré-remplies de gel de silicone sont utilisées depuis de nombreuses années, et ne posent pas de problème particulier, sous réserve qu’à partir de 8 ans postopératoires, on réalise une échographie pour réaliser leur surveillance et vérifier l’absence de rupture prothétique.

 

Nous conseillons d‘implanter uniquement des prothèses lisses ou des prothèses microtexturées, et d’éviter les prothèses macrotexturées qui pourraient donner un risque très faible de lymphome anaplasique à grandes cellules associé aux implants mammaires (LAGC-AIM).

+ - Une personne âgée peut-elle bénéficier d’une chirurgie esthétique?

Il n’existe pas de limite supérieure d’âge : c’est l’état général de la patiente qui sera le principal élément décisionnel pour réaliser une intervention de chirurgie esthétique en sachant qu’il faut raison garder. Le risque est principalement un risque anesthésique et, en cas de doute, on demandera une consultation d’anesthésie pour évaluer ce risque, et voir s’il est pertinent de proposer une chirurgie esthétique.

+ - La chirurgie esthétique doit-elle correspondre à un besoin personnel?

Oui, tout à fait, une chirurgie esthétique est faite pour répondre à une demande personnelle, sincère et profonde et non à un besoin de l’entourage. En chirurgie esthétique, le changement engendré peut être parfois très important et il doit être profondément désiré par la patiente. Les interventions « forcées » (« demandes par procuration») par l’entourage peuvent entrainer des déceptions des personnes opérées, voire des douleurs, et cela même en cas de très bons résultats morphologiques esthétiques objectifs. On peut consulter le chapitre « La chirurgie esthétique est-elle encore tabou ? » qui répond en partie à ces questions.

+ - Le diabète ou d’autres maladies contre-indiquent-t-ils une éventuelle chirurgie esthétique?

Non, la présence de maladies, comme le diabète, nécessite de prendre des précautions préopératoires supplémentaires, mais ne contre-indique pas une intervention de chirurgie esthétique. Comme pour toute intervention, le rapport bénéfices-risques doit être évalué avec précision. Le diabète peut augmenter le risque de complications comme une infection ou une nécrose mais si ce risque, pour l’intervention considérée, est acceptable, l’intervention peut tout à fait être envisagée. On peut éventuellement s’aider de l’avis de l’anesthésiste pour prendre cette décision, ou du médecin traitant qui suit la patiente.

+ - La chirurgie esthétique est–elle plus difficile que la chirurgie reconstructrice?


Non, au contraire, la chirurgie reconstructrice est la chirurgie la plus difficile et la plus exigeante. Un chirurgien aguerri aux interventions difficiles de chirurgie reconstructrice a de très fortes chances d’être un très bon chirurgien esthétique. Les difficultés de la chirurgie esthétique sont l’exigence de la demande, le fait que l’on « n’a pas le droit à l’erreur », et qu’il faut tout faire pour limiter le risque de complications au plus strict minimum.  Il faut  donc bien définir son indication, et bien préciser la demande du patient.

 

En pratique, notre spécialité est la chirurgie plastique, reconstructrice et esthétique. Si le chirurgien est très entrainé à la chirurgie reconstructrice et a une bonne formation en chirurgie esthétique, il a de fortes chances d’être un excellent chirurgien en chirurgie esthétique, et il peut être fortement recommandé pour la prise en charge d’une intervention de chirurgie esthétique.

+ - Est-il nécessaire de demander un deuxième avis avant de se faire opérer?

Non, si le chirurgien plasticien est qualifié en chirurgie reconstructrice et esthétique (vérifiez sa qualification en chirurgie plastique sur le site du conseil de l’ordre des médecins car beaucoup de médecins abusent de ce titre de chirurgien plasticien), si ce chirurgien est compétent et réputé, et qu’il vous a été recommandé par plusieurs médecins : vous pouvez faire pratiquer l’intervention sans demander un deuxième avis. Par contre, si vous ne vous sentez pas bien en confiance, ou n’avez pas eu un bon contact avec le chirurgien ou, si vous n’avez pas bien compris et que le chirurgien ne veut pas vous expliquer mieux les choses, vous pouvez demander un second avis.

 

La difficulté est que dans ce cas, les avis peuvent être différents, et cela peut vous  compliquer dans votre décision finale. Les points importants sont que le chirurgien soit qualifié en chirurgie plastique, ait une bonne réputation, et surtout, que vous soyez bien en confiance avec le chirurgien, et qu’il y ait une bonne communication entre vous et lui. Si vous ne vous sentez pas en confiance, prenez votre temps, et demandez un deuxième avis auprès d’un chirurgien plasticien reconnu par l’Ordre des médecins, et si possible un chirurgien réputé.

+ - Est-il important de bien préparer ma consultation?


Oui, il est important de bien préparer votre consultation et nous vous conseillons de lire le chapitre « Comment préparer ma consultation de chirurgie plastique ? ».

 

De même, avant l’intervention, il est important de bien préparer son intervention et notamment éviter l’aspirine et les anti-inflammatoires 8 à 10 jours avant, car leur prise pourrait augmenter le risque de saignement et le risque d’hématome dans les suites postopératoires.

+ - Une zone opérée reste-t-elle plus sensible au soleil et au bronzage?


Oui, c’est tout à fait vrai.  Nous vous conseillons de lire le chapitre « Soleil et chirurgie plastique ». En effet, la cicatrice met plusieurs mois à devenir mature  c’est-à-dire à redevenir blanche. Il convient donc de  protéger du soleil de façon stricte les cicatrices immatures pour éviter les cicatrices hypertrophiques (cicatrices rouges et gonflées ou de couleurs différentes ; les dyschromies (irrégularités de couleur des  cicatrices). La protection de la zone opérée peut se faire facilement par la mise en place d’écran solaire.

+ - Est-il vrai que certaines interventions de chirurgie esthétique ne laissent pratiquement pas de cicatrices visibles?


Oui, cela est tout à fait vrai. Selon la technique utilisée et le positionnement de la cicatrice, il est tout à fait possible de camoufler la cicatrice afin de la rendre presque invisible. Ceci est particulièrement vrai pour la liposuccion pour laquelle les cicatrices sont de l’ordre de quelques millimètres, et sont cachées dans la plis naturels  ; Ceci également le cas pour la chirurgie des paupières, pour laquelle la cicatrice est cachée dans les plis de la paupière ;  idem pour la chirurgie d’augmentation mammaire pour laquelle la cicatrice est pratiquement invisible ; de même pour la chirurgie d’augmentation mammaire par lipomodelage esthétique des seins pour laquelle les cicatrices de l’ordre de 1 à 2 mm et sont pratiquement invisibles à 1 an.

+ - Qu’appelle-t-on les « mirages » de la médecine esthétique?

Les « mirages » de la médecine esthétique représentent un ensemble de techniques présentées « comme miraculeuses », sous la forme de marketing, et qui sont proposées par certains praticiens ou par des non médecins, et qui ne peuvent pas tenir les promesses qui sont faites aux patientes. Ce sont souvent des techniques non validées scientifiquement, et qui ne sont d’ailleurs pas retenues par l’ensemble de la communauté scientifique. On peut retenir parmi ces techniques : les granules de corail, les injections de produits non résorbables, les «liftings médicaux», et certaines lipolyses médicales utilisant des produits hyper et hypo-osmolaires.  Ces techniques n’ont pas montré leur efficacité, et seules les techniques, ayant fait l’objet d’études cliniques, devraient être utilisées en pratique libérale.

 

+ - Les cellules souches, dont on parle beaucoup actuellement, ont elles une application pratique en chirurgie esthétique?

Nous utilisons, de façon indirecte, les cellules souches d’origine graisseuse par les transferts graisseux, qui apportent des cellules souches et régénèrent les tissus.

 

Par contre, l’utilisation de cellules souches séparées par collagénase des autres tissus n’a pas prouvé son efficacité, et relève plus du marketing que d’une vraie évaluation scientifique. Nous travaillons sur ce sujet depuis 2006, et nous avons un laboratoire de recherche qui travaille sur les cellules souches graisseuses et les cellules souches mammaires, et nous suivons donc ce thème  de recherche de très près. Les espoirs que nous avions mis initialement dans ces transferts de cellules souches ont été un peu déçus. Il s’agira certainement d’un des progrès des 20 ou 30 prochaines années.  Mais pour que les cellules souches d’origine graisseuse évoluent vers  un tissu spécifique, il faudra probablement ajouter des facteurs de croissance spécifiques qui sont encore à développer ;  et des études complémentaires sont nécessaires pour mettre au point ces techniques complémentaires. Il s’agit d’un travail de recherche passionnant, mais aujourd’hui, aucune étude chez l’homme n’a montré de réelle supériorité du transfert de cellules souches accompagnant le transfert graisseux,  par rapport à un transfert de tissu  graisseux simple.

+ - Est-il vrai que, lorsqu’une intervention de chirurgie esthétique n’est pas satisfaisante, on ne peut plus rien faire?


Certes, il faut tout faire pour avoir dès la première intervention pour que le résultat soit satisfaisant et éviter un geste supplémentaire. Et nous vous engageons à choisir un chirurgien très expérimenté, qui évitera au maximum le risque de reprise chirurgicale (lire le chapitre : « comment choisir un bon  chirurgien plasticien ? »).

 

Par contre, si le résultat ne vous satisfait pas, et que le chirurgien qui vous a  opérée ne se sent pas de reprendre l’intervention,  il est tout à fait possible de consulter un chirurgien expérimenté qui pourra améliorer le résultat et vous donner un résultat qui puisse vous convenir. Avec l’expérience, nous recevons des cas secondaires qui viennent d’assez loin, car nous avons appris grâce à la chirurgie réparatrice, à gérer les cas difficiles,  ou les cas ayant fait une complication (cf. « Amélioration des résultats insuffisants d’une chirurgie esthétique du sein »).

+ - Pourquoi ces techniques non validées, et qui ne marchent pas bien, se développent-elles autant?


C’est la question que l’on peut se poser. Les mirages de la médecine esthétique trouvent un développement important car beaucoup de personnes aimeraient avoir une modification de leur image sans passer par la chirurgie, qui leur fait peur. On a tous envie de croire au Père Noël, même s’il n’existe pas. En effet, beaucoup de personnes ont peur de la chirurgie ou de l’anesthésie,  et sont prêts parfois à consacrer un budget important pour une amélioration, même modérée, par ces « techniques miraculeuses».

+ - Pourquoi se méfier des « mirages» de la médecine esthétique, ou de nouvelles techniques de chirurgie esthétique non validées?

Les « mirages» de la médecine esthétique et de la chirurgie esthétique non validée entrainent une déception et, par la suite, ces personnes peuvent être méfiantes avant d’envisager une nouvelle correction de leur problème. Cette déception risque de les conforter dans leur mal-être ; alors que si on avait utilisé la bonne technique chirurgicale, adaptée à leur problème, les patientes auraient probablement été satisfaites. Il faudra attendre suffisamment  de temps, pour que l’œdème ait disparu et que les effets secondaires de la technique utilisée aient disparu, avant d’envisager une nouvelle intervention. Il existe aussi également probablement une raison financière à ces « mirages ». Même s’ils sont proposés à des coûts importants, ces moyens restent souvent moins onéreux qu’une chirurgie plastique proprement dite, qui sera pourtant plus sûre, plus efficace, plus sécuritaire. Il faut considérer que la somme engagée pour une solution « mirage » correspond à une perte financière pure puisque le résultat à long terme est proche d’un résultat nul, qui entrainera de la déception et de l’insatisfaction. En pratique, il faut donc se méfier de ce qui est « trop beau pour être vrai ». En chirurgie plastique, comme dans les autres domaines de la vie, il faut avoir du bon sens : les protocoles ou les concepts non validés, ou les techniques qui paraissent très spectaculaires, doivent être évités. La médecine esthétique a fait beaucoup de progrès et de nombreux médecins ou chirurgiens maitrisent bien ces techniques. Il faut savoir connaitre les limites de la médecine esthétique et de chirurgie esthétique « light». Lorsqu’une intervention chirurgicale est nécessaire, il convient de confier la patiente à un bon chirurgien plasticien qui sera à même de proposer l’intervention chirurgicale nécessaire à la correction désirée. C’est pourquoi, les chirurgiens plasticiens s’occupent actuellement de médecine esthétique, de manière à pouvoir saisir le moment où la médecine esthétique n’est plus efficace, et qu’il est temps de passer à une intervention chirurgicale permettant de donner le résultat escompté.

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Reprise enthousiaste d'une activité normale

Nous sommes vraiment très heureux de reprendre une activité chirurgicale normale, car c’est vraiment notre engagement d’homme et de Médecin, et notre vie, de pouvoir rendre service en réalisant ce que nous faisons le mieux, et avec passion: une Chirurgie Plastique de qualité, intense et variée.

Toutes les interventions peuvent maintenant être programmées, et c’est une très bonne nouvelle pour les patientes, que ce soit en Chirurgie Reconstructrice et Réparatrice, ou en Chirurgie Esthétique.

Cette activité se fait dans un esprit de sérénité et de sécurité. Tout est fait pour assurer la sécurité des patients et des équipes, que ce soit au cabinet ou à la Clinique

Nous vous conseillons de vous faire vacciner dès que possible, quelque-soit votre âge, pour votre sécurité et celle des membres de l’équipe. 

Vous pouvez maintenant appeler le secrétariat pour programmer votre intervention pour les patientes ayant déjà été vues en consultation. Pour les patientes souhaitant envisager une intervention, et qui n’ont pas encore consulté, elles peuvent prendre rendez-vous par téléphone, ou sur Doctolib (lien de prise de rendez-vous en haut et à droite du site).

La Chirurgie Plastique apporte le plus souvent un bien-être physique et psychologique. Ce bien-être pourra contribuer à retrouver la joie de vivre. Plus que jamais, la Chirurgie Plastique pourra contribuer au bonheur, et apporter un élan positif et vertueux. La Chirurgie Plastique pourra ainsi contribuer à retrouver l’enthousiasme et le dynamisme, et nous pensons qu’il s’agit d’un rôle important et essentiel.