

La chirurgie plastique du visage
Les interventions de Chirurgie Esthétique du visage ont connu un renouveau important ces dernières années, et les techniques se sont considérablement affinées afin de donner des résultats plus beaux et plus naturels. La chirurgie esthétique du visage nous passionne depuis de nombreuses années, et nous lui avons consacré plusieurs travaux scientifiques. Nous avons dirigé d’ailleurs en 2017 le rapport (Livre de référence de la décennie sur le sujet) de la Société Française de Chirurgie Plastique, Reconstructrice et Esthétique (SOFCPRE), consacré au « Renouveau des liftings cervico-faciaux ». Ce travail important fédère les experts les plus pointus sur le sujet ; experts que nous avons réunis pour rédiger l’ouvrage de référence sur le sujet, pour lequel la Chirurgie Plastique Française se situe en très bonne position.
Chirurgie des oreilles décollées
À propos
L’otoplastie ou chirurgie des oreilles décollées, est une intervention fréquemment réalisée et relativement simple permettant la correction des oreilles décollées, sources de difficultés psychologiques ou de quolibets par les camarades d’école.
Indications
Réalisable dès 7 ans, âge auquel on considère la croissance de l’oreille terminée, elle permet de corriger les éléments responsables de l’aspect de décollement de l’oreille : défaut de plicature de l’anthélix, hypertrophie de conque et/ou augmentation de l’angle entre le crâne et l’oreille.
L’otoplastie est une intervention, qui peut être prise en charge par l’assurance maladie (en cas de retentissement psychosocial important), qui s’adresse à toute personne présentant un décollement des oreilles gênant et mal assumé.
Technique
Le chirurgien va rapprocher le pavillon de l’oreille du crâne par une incision opérée derrière l’oreille. La correction de la forme de l’oreille est réalisée grâce à un remodelage cartilagineux (striation du cartilage à la râpe de Stentröm). La position de la cicatrice la rend très discrète.
Dans les suites immédiates de l’intervention (surtout de 2 à 4 heures après), les douleurs sont modérées et sont facilement calmées par des antalgiques.
Un gros pansement réalisé en postopératoire devra être conservé de 3 à 5 jours. Le port d’un bandeau de tennis de protection placé sur les oreilles sera nécessaire la nuit pendant 1 mois.
Résultat
Ce n’est qu’au bout de 3 à 6 mois, après disparition complète de l’œdème postopératoire, que le résultat final peut être apprécié. La blépharoplastie aura permis de redonner un aspect plus jeune et rafraîchi au regard.
En pratique
Après la résorption de l’œdème, aux environs du deuxième mois suivant l’intervention, il est possible d’évaluer le résultat final de l’otoplastie (bon ou très bon dans la majorité des cas). Le chirurgien aura alors corrigé l’aspect d’oreilles décollées, restaurant ainsi l’harmonie du visage.
Type d’anesthésie: anesthésie locale le plus souvent, anesthésie locale + complément intraveineux, anesthésie générale
Durée de l’hospitalisation: de 2 heures à une journée en fonction du type d’anesthésie
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Indications de la chirurgie de rajeunissement facial
Indications en fonction de l’âge
De 20 à 30 ans:
La chirurgie avant 30 est rarement indiquée. On peut réaliser parfois une lipostructure lorsque la patiente a une cerne d’origine familiale très marquée, surtout si une autre intervention chirurgicale est prévue par ailleurs.
Entre 30 et 40 ans:
La chirurgie entre 30 et 40 ans est également rare, et les indications correspondent à des particularités de vieillissement facial, habituellement familiales. Dans de rares cas, en effet, des patientes ont une prédisposition génétique au vieillissement de la région orbitaire. Nous pouvons être amenés à réaliser une blépharoplastie supérieure en cas d’excès cutané supérieur ; ou une blépharoplastie inférieure en cas d’apparition de poche palpébrale inférieure.
Entre 40 et 60 ans:
Les stigmates du vieillissement peuvent apparaitre et doivent être analysés avec précision avec la patiente face au miroir. C’est dans cette période de la vie qu’en général la première chirurgie de rajeunissement facial est réalisée. Cette chirurgie doit être réalisée avec délicatesse et subtilité pour préserver le caractère naturel du visage et ne pas modifier les expressions. Dans cette période de la vie, le lifting doit être adapté aux stigmates du vieillissement, sans attendre d’avoir un vieillissement complet du visage. On adapte le geste du lifting, en fonction des stigmates de vieillissement, pour traiter chaque région du visage par une intervention plus légère qu’un « grand lifting », et ceci de façon individualisée à chaque patient. Le message à faire passer est qu’il vaut mieux préserver les signes de la jeunesse plutôt que d’attendre un vieillissement trop important du visage, qui imposerait une chirurgie de rajeunissement trop lourde et plus brutale pour la patiente. Cette conception permet d’obtenir une récupération plus rapide, des cicatrices plus courtes, et un résultat plus naturel s’intégrant mieux à l’évolution naturelle du visage.
Après 60 ans:
Pour les patientes qui n’ont pas bénéficier d’interventions de chirurgie de rajeunissement facial, il faut alors proposer un lifting du visage en insistant particulièrement sur la partie basse du visage, qui est habituellement la demande principale des patientes pour corriger les joues, les bajoues et la région cervicale. Il faut savoir qu’il vaut mieux ne pas trop attendre avant d’envisager un lifting, car lorsque les tissus sont vraiment trop relâchés, il faudrait réaliser deux liftings à un an d’intervalle pour obtenir le même résultat car l’excès tissulaire trop important peut entrainer un relâchement des tissus dans l’année postopératoire.
Même si la majorité des patientes se focalisent sur la région inférieure du visage, mais il faut savoir réaliser une analyse globale du visage, et bien souvent proposer une blépharoplastie associée de façon à ce que l’ensemble du visage soit plus harmonieux. En effet, c’est le caractère homogène qui rend au visage son harmonie, et évite de se retrouver dans des situations avec un mauvais rendu, ou un aspect de « visage opéré ».
A qui se confier pour la réalisation d’un lifting?
L’intervention de lifting cervico-facial est incontestablement l’une des plus emblématiques de notre métier de Chirurgien Plasticien. Cette intervention, et toutes les interventions complémentaires associées (lipostructure, blépharoplasties, lifting centrofacial, lifting temporal, lifting du sourcil, lifting de la lèvre supérieure) ont fait d’énormes progrès ces dernières années dans leur qualité, leur sécurité, et leur caractère naturel. C’est d’ailleurs pour cela que nous avons consacré le rapport de notre présidence de la Société Française de Chirurgie Plastique, Reconstructrice et Esthétique à ce sujet sous le titre « Le Renouveau des liftings Cervico-faciaux ».
Le Chirurgien Plasticien est ainsi le mieux placé par sa formation et son approche esthétique pour réaliser cette chirurgie. Le Chirurgien Plasticien expérimenté et d’âge mur est souvent l’homme de la situation, car il a l’expérience de cette intervention délicate. C’est aussi naturellement l’âge auquel sa réputation et son expérience donnent accès à la patientèle pouvant s’offrir cette intervention assez onéreuse. A cet âge, le Chirurgien Plasticien a également l’empathie nécessaire, car il connaît alors lui aussi les stigmates du vieillissement, et s’y intéresse beaucoup : il comprend la personne dans sa demande, et peut ainsi essayer d’être au plus près de sa demande tout en lui expliquant les possibilités et les limites grâce à son expérience. D’autre part, cette chirurgie est potentiellement stressante pour les patientes, et il faut savoir « canaliser » ce stress: l’expérience et la maturité aident beaucoup à gérer la période post-opératoire. Le lifting cervico-facial est en effet une « aventure » considérable, et les difficultés post-opératoires pour le patient ne doivent pas être sous-estimées. C’est d’ailleurs pour cela que la forte motivation du patient est essentielle, et l’accompagnement par une personne bienveillante de l’entourage du patient est souhaité durant la période post-opératoire. Cette intervention représente cependant un apport majeur pour le patient qui avait une bonne indication, une forte motivation, et qui a bénéficié d’une bonne intervention par un chirurgien expérimenté.
L’apport de cette intervention justifie dans la majorité des cas les contraintes post-opératoires. Durant l’ensemble de ce processus, la prise en charge optimale est fondamentale. Elle doit être non seulement technique et chirurgicale, mais aussi humaine avec prise en charge optimale en termes de soins pré-, per-, et post-opératoires, avec une grande disponibilité du Chirurgien si le patient est inquiet. Par la qualité de la relation humaine avant l’intervention, et par la qualité du suivi post-opératoire, le Chirurgien plasticien peut amener le patient à la satisfaction et obtenir les meilleurs résultats possibles tout en réduisant le risque de problèmes et de complications. La Médecine esthétique permet aussi d’affiner et de compléter le résultat, et de corriger des imperfections résiduelles éventuelles, et ainsi d’accompagner les patients vers la satisfaction, et ainsi d’offrir le meilleur résultat possible pour chaque patient.
Réferences
Le renouveau des Liftings cervico-faciaux
Sous la direction de Delay E.
Paris : Elsevier, 2017 : 253.
Transfert de graisse: La lipostructure (lipofilling, lipomodelage)
À propos
La quantité de tissu adipeux varie au cours des événements de la vie d’une femme : puberté, pilule, grossesse, variation de poids, ménopause, etc. Il est possible de prélever le tissu graisseux (liposuccion à la canule fine et à la seringue) et le transférer dans un site receveur bien vascularisé. On utilise cette technique en chirurgie esthétique pour combler une ride ou rajeunir un visage et en chirurgie réparatrice pour augmenter le volume d’un sein reconstruit ou combler une dépression traumatique.
Indications
Cette technique s’utilise seule ou associée à un lifting cervico-facial. Elle permet, après une analyse fine par le chirurgien plasticien, de restaurer les volumes du visage et ainsi de créer un effet de rajeunissement de la face. Les régions les plus fréquemment traitées sont les pommettes et la région périorbitaire.
En chirurgie réparatrice, la lipostructure peut être d’un grand intérêt pour le traitement des séquelles de traumatismes, d’irrégularités après liposuccion, ou encore dans la prise en charge des malformations congénitales.
Technique
Le prélèvement de tissu graisseux est réalisé à l’aide de petites canules d’aspiration sur l’abdomen, les hanches ou les cuisses par de petites incisions. Pour l’utilisation en chirurgie esthétique de la face, il est préférable, dans la mesure du possible, d’utiliser la graisse de la face interne des genoux dont le volume est relativement stable. La graisse est ensuite centrifugée et la composante graisseuse pure est transférée dans la région à corriger par de petites incisions. La quantité de graisse nécessaire dépend de l’importance de la correction à réaliser et du volume à apporter au niveau de la zone traitée. Il s’agit d’une véritable technique de greffe de cellules vivantes : les cellules adipeuses greffées vivront aussi longtemps que les tissus qui se trouvent autour d’elles. Dans les suites opératoires immédiates, on retrouve un œdème et des ecchymoses au niveau des zones receveuses de la graisse, qui persistent habituellement 2 à 3 semaines.
Résultat
La plus grosse partie de l’œdème disparaît en 1 mois et l’on considère que la stabilité du volume est obtenue au bout de 3 mois. La possibilité d’une résorption de la graisse après 3 mois est plus rare. Cette technique permet, au prix d’un geste simple, d’améliorer nettement l’aspect d’un visage ou d’une région du corps, que ce soit en chirurgie esthétique ou réparatrice.
En pratique
Type d’anesthésie: anesthésie locale, anesthésie locale + complément intraveineux, anesthésie générale
Durée de l’hospitalisation: 24 heures
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Chirurgie esthétique des paupières
À propos
L’intervention de chirurgie esthétique des paupières s’appelle la blépharoplastie. L’importance du rôle joué par les paupières dans l’expression du regard est capitale. Ainsi, la blépharoplastie joue un rôle important dans la chirurgie de rajeunissement du visage et de la face en conférant un regard plus gai et moins fatigué. Il s’agit d’ailleurs de l’intervention de rajeunissement à laquelle les patients font le plus fréquemment appel en premier, puisque c’est au niveau des paupières que les premiers signes de vieillissement apparaissent. La blépharoplastie peut être réalisée sur les paupières supérieures et/ou inférieures et permettent de mieux mettre en valeur les yeux.
Indications
On distingue schématiquement deux types de causes à la réalisation d’une blépharoplastie. La première et la plus fréquente est liée au vieillissement naturel des paupières pour lesquelles un geste de rajeunissement peut être nécessaire à partir de 40 ans. La seconde correspond aux causes héréditaires des anomalies palpébrales responsables de disgrâces esthétiques précoces ; elles nécessitent parfois une prise en charge chirurgicale esthétique avant 35 ans.
Cliniquement, la chirurgie des paupières s’adresse aux patients désirant corriger un aspect inesthétique de leurs paupières (fameuses « poches sous les yeux » donnant un regard fatigué et défraîchi).
La blépharoplastie pourra être réalisée soit seule, soit en association avec d’autres techniques de rajeunissement facial (lifting cervico-facial, laser, etc.) en fonction de l’indication.
Technique
La réalisation d’un examen ophtalmologique est habituellement recommandée avant toute chirurgie des paupières. L’intervention consiste à prélever, au niveau des paupières, de l’excédent cutané et éventuellement graisseux responsable de l’effet poche sous les yeux pour la paupière inférieure et de l’effet casquette pour la paupière supérieure. Le chirurgien pratique une incision dans le pli naturel de la paupière.
Notons que parfois, lors de blépharoplasties inférieures sans résection cutanée, l’abord chirurgical peut être différent avec une incision dite trans-conjonctivale qui se situe à l’intérieur de la paupière et qui est totalement invisible. Dans les suites de l’intervention, l’œdème et les ecchymoses sont possibles ; leur délai de disparition varie d’une à trois semaines. Il existe plus fréquemment que des douleurs une gêne oculaire et une sensation de tension palpébrale qui disparaissent rapidement.
Résultat
Ce n’est qu’au bout de 3 à 6 mois, après disparition complète de l’œdème postopératoire, que le résultat final peut être apprécié. La blépharoplastie aura permis de redonner un aspect plus jeune et rafraîchi au regard.
En pratique
Type d’anesthésie: anesthésie locale, anesthésie locale + complément intraveineux, anesthésie générale
Durée de l’hospitalisation: de quelques heures à une journée en fonction du type d’anesthésie
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Lifting du visage et du cou
À propos
Parmi les techniques de rajeunissement de la face, le lifting cervico-facial représente l’intervention la plus connue. Le mécanisme du vieillissement au niveau du visage et du cou est caractérisé par un affaissement des différentes structures les composant (peau, muscle, graisse) vers le bas. Le lifting cervico-facial permettra d’obtenir un rajeunissement global du cou et du visage, sans modification de la forme, ni de l’aspect du visage (le patient ne change pas de tête mais retrouve un aspect proche de celui qu’il avait quelques années auparavant).
Il permet de rajeunir sans changer de visage.
Indications
Cette technique s’adresse aux personnes désirant corriger les effets du vieillissement de leur visage, ou de leur cou : bajoues tombantes, double menton, aspect fripé du visage. Très fréquemment réalisé vers 50 ans au moment de la ménopause, ce lifting peut être entrepris plus tôt dans le cas de vieillissement précoce d’origine héréditaire ou lié au soleil et de demande importante, mais aussi plus tard ; il n’existe pas en effet de limite d’âge, sauf celle liée au bon sens.
Le lifting a sa place lorsque les soins esthétiques ou les soins beauté réalisés par les esthéticiennes ne suffisent plus à redonner l’éclat au visage ou que les soins esthéticiens sont insuffisants. Le lifting cervico-facial peut être utilisé seul ou avec d’autres techniques de rajeunissement comme la blépharoplastie, le lifting frontal endoscopique, le laser. Il sera fréquemment associé à la lipostructure et permettra ainsi de redonner du volume au visage, notamment au niveau des pommettes.
Technique
Durant l’intervention, le chirurgien va redraper la peau du visage et du cou tout en jouant sur les structures profondes représentées par les muscles et la graisse. Il prendra garde de ne pas sur-corriger son geste, ce qui risquerait de donner comme résultat un aspect peu naturel au rajeunissement. Les incisions débutent en haut des oreilles ; puis elles les contournent pour remonter par derrière et se terminer dans les cheveux. Les cicatrices à terme sont très discrètes.
Résultat
Un œdème et des ecchymoses apparaissent fréquemment dans les suites immédiates de l’intervention et sont responsables de son aspect impressionnant. Ces signes disparaissent en 2 à 3 semaines mais il convient d’attendre environ 4 semaines pour que l’œdème ait presque totalement disparu. Le résultat définitif sera observable au bout de 2 à 3 mois mais ce n’est qu’à partir du sixième mois, date à laquelle les cicatrices sont plus discrètes, qu’il sera vraiment appréciable. Grâce à cette technique, on obtient en moyenne un rajeunissement de plusieurs années (de 5 à 10 ans suivant les personnes). Il persiste très fréquemment des dysesthésies (picotement, impression de rigidité du visage) pendant quelques mois. Il est important de souligner que le lifting est une intervention à fort retentissement psychologique ; c’est pourquoi il est souhaitable de pouvoir être accompagné par une personne de confiance durant le mois post-opératoire.
En pratique
Type d’anesthésie: anesthésie locale + complément intraveineux, anesthésie générale le plus souvent
Durée de l’hospitalisation: 1 jour
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Lifting Fronto-temporal
Introduction
Avec le vieillissement, le front peut s’allonger et se plisser, et les sourcils peuvent chuter de façon plus ou moins importante. Dans certains cas, il existe, même chez des patients jeunes, une asymétrie du sourcil, ou une chute du sourcil, qui gêne ces patients.
Le lifting frontal et le lifting frontal endoscopique, beaucoup pratiqués il y a quelques années, ont été plus ou moins abandonnés ces dernières années du fait de leurs inconvénients potentiels (cicatrices, petites alopécies et troubles sensitifs), et du fait de l’efficacité de la toxine botulique au niveau du front. Cependant, la toxine botulique a une efficacité de durée limitée (4 à 6 mois), et ne parvient pas à faire remonter le sourcil de façon importante. Il manquait donc une technique chirurgicale permettant de repositionner les sourcils, et de corriger une éventuelle asymétrie des sourcils et de la région temporale. Cette technique a été proposée par un de nos collègues, et ami, le chirurgien brésilien Fausto Virterbo, qui a décrit cette technique de lifting fronto-temporal sous le terme de « gliding brow lift » (1).
Objectif de l’intervention
L’intervention de lifting fronto-temporal a pour objectif de corriger la région frontale, la région temporale, et la partie haute de la région orbitaire, en particulier le sourcil.
Le principe de l’intervention est de repositionner le sourcil après un décollement cutané et de fixer la nouvelle position du sourcil par un capitonnage externe appelé « filet hémostatique ».
Avant l’intervention
Lors de la première consultation: Une fois le rapport bénéfices/risques positif établi, les grandes lignes de cette chirurgie et sa réalisation sont expliquées à la patiente. L’ensemble des critères d’inclusion pour la chirurgie esthétique du visage doit être présent (bon état médical, critères psycho-sociaux et environnementaux). Il est bien expliqué à la patiente le gain à attendre de cette opération, à savoir le repositionnement du sourcil et l’amélioration frontale.
Les critères de sélection: Dans le cadre d’une intervention de chirurgie esthétique, le patient doit bien accepter l’hygiène corporelle, l’horaire du jeûne, la nécessité de la présence d’un accompagnant pour la sortie et la nuit suivant l’intervention, en cas de chirurgie ambulatoire.
Lors de la 2ème consultation, les informations et consignes pré et post-opératoires sont remises et expliquées au patient qui est responsabilisé, et qui est un acteur indispensable à la réussite de la prise en charge ambulatoire. Les ordonnances pré- et postopératoires sont données. Le patient est fortement encouragé à récupérer le traitement médical avant le jour opératoire.
Accueil au bloc opératoire: L’accès au bloc opératoire se fait à pieds, accompagné du personnel soignant accueillant, souriant et rassurant. La check-list pré-opératoire est vérifiée.
Type d’anesthesie
L’intervention est réalisée sous anesthésie locale avec neurolept-analgésie, ou sous anesthésie générale.
Modalite d’hospitalisation
Si l’intervention est réalisée en chirurgie ambulatoire, le patient peut quitter la clinique, deux ou trois heures après l’intervention, après le passage du chirurgien. Si l’intervention est combinée à un lifting cervico-facial, le patient reste hospitalisée habituellement une nuit.
Intervention
Juste avant l’intervention, un dessin est réalisé, repérant les zones fronto-temporales à décoller. L’anesthésie locale se fait par infiltration de Naropeine Adrénalinée en infiltrant les zones d’incision et en réalisant un bloc au niveau sus-orbitaire.
Le décollement se fait au décolleur cylindrique et toute la zone dessinée est décollée par deux petites incisions, de chaque côté, de quelques millimètres, réalisées dans le cuir chevelu.
Après le décollement, la peau frontale et les sourcils sont repositionnés et fixés par deux sutures horizontales de chaque côté, puis un capitonnage externe est réalisé selon la technique du « filet hémostatique », qui donne un aspect très particulier (aspect de « peau de crocodile »), avec des irrégularités liées au capitonnage externe par des fils non résorbables. Cet aspect peut être masqué par l’application de Micropore de couleur chaire.
Suites postoperatoires
Il n’y a habituellement pas de douleur importante, mais plutôt un certain inconfort avec une sensation de tension du front et de la région sus-orbitaire.
Les premiers jours, il faut se reposer et éviter tout effort violent qui pourrait favoriser un saignement. Les suites opératoires sont marquées principalement par l’apparition d’un œdème (gonflement) et d’ecchymoses (bleus), notamment en région palpébrale supérieure, dont l’importance et la durée sont variables en fonction des patients.
Résultat
Un délai de 1 à 2 mois est nécessaire pour réellement apprécier le résultat. Il s’agit du temps nécessaire pour que les tissus retrouvent leur souplesse et que l’œdème disparaisse.
Les résultats sont habituellement durables.
Par contre la peau continue à vieillir, les muscles continuent à bouger et de ce fait la partie haute du visage peut se relâcher un petit peu en post-opératoire.
Si vos souhaits sont réalistes, le résultat obtenu vous donnera habituellement satisfaction.
Dans une série publiée par le Dr Fausto Virterbo (1), les résultats ont été jugés « bon » ou « très bon » dans 70 % des cas et « moyen » dans bien dans 23 % des cas.
Imperfections du résultat
Les imperfections du résultat peuvent être induites par un malentendu entre ce que l’on peut raisonnablement attendre d’une intervention type lifting fronto-temporal.
Dans 6 cas sur 8 (5% des cas), le Dr Viterbo a constaté un relâchement du sourcil ou une asymétrie du sourcil, qu’il a corrigé dans 4 cas sur 6 par une reprise selon la même technique, qui peut être réalisée sous anesthésie locale si la reprise est précoce, avant le retour de la sensibilité du front.
Complications eventuelles
Les vraies complications sont rares à la suite d’un lifting fronto-temporal. Ces complications potentielles sont:
- Hématome: toujours possible en chirurgie, l’hématome est exceptionnel dans les liftings fronto-temporaux, du fait du filet hémostatique. Le Dr Viterbo n’a eu aucun cas dans sa série publiée de 118 cas (1)
- Infection: l’infection est exceptionnelle lors d’un lifting fronto-temporal. Des petites réactions peuvent correspondre à des micro-abcès sur des points de fil résorbable, sans qu’il s’agisse d’une véritable infection.
- Anomalies de cicatrisation: en l’absence de cicatrice visible, le risque cicatriciel peut être considéré comme inexistant, dans cette chirurgie.
- Diminution de la sensibilité de la région frontale. Cette diminution est fréquente et s’atténue progressivement avec le temps. Il est important de bien caresser cette zone frontale, face au miroir, pour bien favoriser la récupération sensitive.
Conclusion
Le lifting fronto-temporal va probablement retrouver une place importante en chirurgie du visage, grâce aux raffinements techniques proposés, qui simplifient la technique opératoire, et surtout les suites opératoires, au prix d’un aspect un peu impressionnant et particulier pendant quelques jours.
Les meilleures indications sont les patients qui nécessitent un repositionnement du sourcil et un rajeunissement de la région orbitaire supéro-externe.
Réference
Viterbo F. – Gliding brow lift (GBL): a new concept. Aesth Plast Surg 2019 ;43: 1536-46.
Injection de toxine botulique
À propos
La toxine botulique est une toxine produite par une bactérie. Elle permet de diminuer la contraction des muscles par son action paralysante musculaire (blocage de la jonction neuromusculaire). Le botulisme est la maladie liée à cette bactérie (Clostridium botulinum). Actuellement, il est possible d’obtenir une toxine botulique pure dont on contrôlera le dosage de façon précise afin d’utiliser son action paralysante très sélective. L’idée est de paralyser certains muscles responsables de rides au niveau du visage.
Indications
Les rides d’expression du visage sont liées à une contraction trop importante des muscles sous-jacents. Elles sont parfois très marquées et gênent le patient qui en demande la correction. Le traitement de ces rides par l’injection de toxine botulique permet d’améliorer considérablement ces rides d’expression sans faire disparaître la mobilité normale du visage.
Précautions
Avant tout traitement, il convient de préciser à son chirurgien plasticien les antécédents d’injection de toxine botulique et les risques de paralysie des muscles de la face, de maladie neuromusculaire ou de troubles de la coagulation. En effet, le chirurgien jugera en fonction de ces éléments de l’opportunité ou non de l’injection de toxine botulique. La myasthénie, la prise d’antibiotiques de la famille des aminosides et la grossesse constituent des contre-indications formelles à l’injection de toxine botulique. Il est préférable par ailleurs d’éviter de prendre de l’aspirine, des anti-inflammatoires ou des anticoagulants pendant les 2 semaines qui précédent et qui suivent l’injection afin de minimiser le risque d’ecchymoses ou de saignements mais aussi de diminuer le risque de diffusion du produit vers les muscles périphériques et d’éviter ainsi des effets secondaires indésirables.
Technique
L’injection se réalise sans anesthésie ou sous anesthésie locale par application de pommade anesthésiante une heure avant l’injection. Celle-ci se fait dans le muscle responsable des rides à traiter. L’intervention ne nécessite pas d’hospitalisation et est réalisée en ambulatoire au cabinet. Par ailleurs, dans les 3 jours suivant l’injection, il est nécessaire de contracter fortement les muscles injectés 3 fois par jour pour obtenir une bonne efficacité du produit.
Résultat
Les résultats seront visibles au bout de quelques jours ; cependant, pendant environ 15 jours, les effets sur le visage peuvent être variables (voire dissymétriques à certains moments) avant de finir par se stabiliser. Lors des premières séances, la durée d’action varie de 2 à 6 mois et les effets s’atténueront en 3 à 6 mois.
En pratique
Les injections doivent être pratiquées à 3/7 mois d’intervalle pour obtenir une certaine stabilité du résultat. Il est recommandé de ne jamais réduire l’intervalle à moins de 3 mois, notamment afin d’éviter de créer une résistance au produit (effet vaccin).
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Lifting de la lèvre supérieure
Introduction
La lèvre supérieure est la partie de la bouche située sous le nez. Elle comprend la lèvre blanche, dont le revêtement est cutané, et la lèvre rouge dont le revêtement est la muqueuse labiale externe.
L’observation du vieillissement du visage, l’observation des images de magazine, ou dans les œuvres d’art, permet de remarquer que la hauteur cutanée est toujours courte entre le nez et la lèvre rouge sur les visages jeunes, et considérés comme « beaux ». Ceci représente une constante universelle dans toutes les ethnies, qu’elles soient blanches, noires ou jaunes ; et dans toutes les régions du globe.
En effet, chez les jeunes filles, la lèvre supérieure est le plus souvent courte et lorsque les jeunes filles entrouvrent les lèvres, elles laissent entrevoir la partie basse des incisives supérieures, découvrant les dents de 2 à 3 mm.
Ceci est important car la lèvre a un rôle dans l’alimentation, la parole, mais également un rôle important dans l’expression non verbale, et est également un organe de séduction par sa beauté.
Avec l’âge, cette lèvre supérieure s’allonge et il ne faut, dans ces conditions bien sûr, ne pas alourdir cette lèvre supérieure ; mais au contraire, la seule solution pour améliorer cet aspect d’allongement est de la raccourcir par un lifting de la lèvre supérieure.
Le lifting de la lèvre supérieure est ainsi une intervention de chirurgie esthétique visant à raccourcir la hauteur de la lèvre supérieure.
Objectif
Le chirurgien interroge la patiente pour connaitre sa demande et analyse soigneusement le visage et la hauteur de cette lèvre supérieure. Il est important de disposer de photos du visage, montrant bien la lèvre supérieure, lorsque la patiente était jeune et lors de la consultation, afin de comparer et évaluer l’allongement de la lèvre supérieure avec l’âge. Si la lèvre supérieure a toujours une longueur satisfaisante et est harmonieuse, il n’y a pas d’indication opératoire. Inversement, si la lèvre supérieure est nettement allongée, il s’agit alors d’une bonne indication de lifting de la lèvre supérieure, qui vise à ramener la lèvre supérieure à une proportion harmonieuse avec le reste du visage.
Principes
La technique consiste à exciser une hauteur de peau pré-dessinée, sous la base du nez, au ras des narines et de la columelle, en faisant en sorte de cacher une partie de la cicatrice dans les narines. L’intervention peut être réalisée de façon isolée ou en association avec d’autres interventions du visage, comme un lifting cervico-facial, une blépharoplastie ou une lipostructure.
Il est important que la patiente ait vu son chirurgien-dentiste car celui-ci a son rôle à jouer ; en effet, le but du lifting de la lèvre supérieure est de mettre en valeur de jolies dents, il faut donc que l’état dentaire soit impeccable lorsque la patiente sourit. De même, il peut avoir son rôle à jouer au point de vue prothétique et dans certains cas, il peut y avoir intérêt à rallonger les incisives, si malgré l’opération, les dents courtes restent cachées.
Avant l’intervention
L’interrogatoire et l’examen clinique précis de la lèvre supérieure et de la sphère buccale doit être réalisé par un chirurgien, à la recherche d’anomalies pouvant compliquer l’intervention. Si votre demande est bien précise et que l’indication est bonne, le chirurgien proposera le meilleur choix thérapeutique, avec en particulier, la meilleure combinaison thérapeutique s’il y a besoin d’une association d’intervention.
En cas d’anesthésie, le médecin anesthésiste sera vu au moins 48 heures avant l’intervention. Il faut éviter tout médicament contenant de l’aspirine ou un anti-inflammatoire 10 jours avant l’intervention. En cas d’anesthésie générale ou d’anesthésie type Neurolept-analgésie, on vous demandera de rester à jeun (ne rien manger 6 heures avant l’intervention).
Type d’anesthésie
L’intervention peut être réalisée sous anesthésie locale pure, pratiquée alors par le chirurgien juste avant l’intervention ; elle peut être réalisée sous anesthésie locale + Neurolept analgésie (anesthésie dite « vigile ») ou sous anesthésie générale classique durant laquelle vous dormez complètement.
Modalités d’hospitalisation
L’intervention se pratique habituellement en chirurgie ambulatoire, c’est-à-dire que vous sortez le jour même de l’intervention, immédiatement (anesthésie locale) ou quelques heures après, en fonction du type de d’anesthésie.
Intervention
La technique consiste à exciser une hauteur de peau que l’on a dessinée avant l’intervention, sous la base du nez, au ras des narines et de la columelle. Il est important de ne pas avoir une cicatrice unique dans la continuité d’une narine à l’autre car l’inconvénient principal serait la visibilité de la cicatrice ; pour cela, il faut placer l’incision en dessous des ailes narinaires et en dessous de la columelle, puis faire pénétrer l’incision profondément dans chaque narine afin que la partie narinaire soit complètement cachée et invisible.. Ainsi, on n’aura pas une cicatrice continue, mais trois petites cicatrices, deux alaires et une columellaire rendant très discrètes ces cicatrices. L’excision se fait selon le schéma dit « en corne de buffle ». L’excision est purement cutanée mais à ce niveau, la peau est épaisse et il faut aller jusqu’au plan de l’orbiculaire (le muscle orbiculaire étant respecté).
La suture doit être très soigneuse. La fermeture est réalisée par des points résorbables avec un petit surjet de fil résorbable. On applique ensuite de la Vaseline, à la fin de l’intervention.
Suites postopératoires
Il n’y a pas de véritable douleur mais plutôt un certain inconfort, une sensation de tension au-dessus de la bouche. Il est un important que la patiente ait une alimentation semi-liquide les deux premières semaines post-opératoires. Les premiers jours, il faut se reposer et éviter tout effort violent (qui pourrait favoriser un saignement) ; et appliquer de la vaseline trois fois par jour sur les sutures.
Les suites opératoires sont essentiellement marquées par l’apparition d’un œdème (gonflement), et d’ecchymoses (bleus) dont l’importance et la durée sont très variables d’une personne à une autre.
La lèvre supérieure peut paraitre initialement un peu trop courte et gonflée au début, mais elle se dégonfle et retrouve une longueur satisfaisante au bout de quelques semaines. La cicatrice peut être rouge et rosée au début, voire même un peu indurée, mais elle s’estompe progressivement en 6 à 8 mois.
Résultat
Un délai de 1 à 6 mois est nécessaire pour réellement apprécier le résultat. C’est le temps nécessaire pour que les tissus retrouvent leur souplesse. Cependant, la cicatrisation sera définitive dans un délai d’environ 1 an.
L’intervention aura le plus souvent permis de rééquilibrer les proportions de la lèvre et l’harmonie du visage avec un effet rajeunissant efficace et naturel. Le but de cette chirurgie est d’apporter une amélioration mais il n’est pas possible d’atteindre la perfection. Si vos souhaits sont réalistes, le résultat obtenu devrait vous donner satisfaction.
Imperfections du résultat
Ces imperfections peuvent résulter de malentendus concernant ce que l’on peut raisonnablement espérer. Elles peuvent également survenir du fait de réaction tissulaire inattendue ou de phénomènes cicatriciels inhabituels, comme une rétraction cicatricielle plus importante que d’habitude. Cependant, cette zone cicatrise habituellement de façon excellente, et la patiente peut se maquiller aisément après une à trois semaines.
La cicatrice s’estompe après quelques semaines pour devenir très discrète au bout d’un temps variable entre 6 mois et 1 an. Dans la majorité des cas, le résultat est jugé satisfaisant. En cas d’imperfection du résultat, une retouche peut être réalisée si cela est nécessaire.
Complications éventuelles
Concernant l’anesthésie, si une anesthésie générale est réalisée, le médecin-anesthésiste vous aura informé(e) des risques anesthésiques. Cependant, le fait de recourir à un anesthésiste compétent, exerçant ans un contexte réellement chirurgical, fait que les risques encourus sont devenus très faibles.
Concernant le geste chirurgical, les complications sont rares, à la suite d’un lifting de la lèvre supérieure. En pratique l’immense majorité de ces ’interventions se passe sans problème et les patientes sont satisfaites du résultat. De façon exceptionnelle, peuvent survenir:
Infection: l’infection est exceptionnelle lors du lifting de la lèvre supérieure. En cas de rougeur, d’induration ou de fièvre, il faudrait consulter rapidement. Le chirurgien jugerait alors s’il faut enlever un point et éventuellement mettre des antibiotiques.
Anomalies de cicatrisation: assez rare assez niveau car la peau cicatrise bien dans cette région.
En cas de cicatrices rouges ou hypertrophiques, il faudra bien masser jusqu’à ce que la cicatrice devienne mature.
Des kystes épidermiques peuvent apparaitre parfois le long des cicatrices et s’éliminent spontanément habituellement spontanément, ou avec la pointe d’une aiguille. Ils sont habituellement faciles à enlever lors de la consultation de contrôle, et ne compromettent pas la qualité du résultat final.
Conclusion
La réduction de la hauteur de la lèvre supérieure par lifting de la lèvre supérieure est une intervention très efficace. En respectant les indications précises, chez une patiente qui a bien compris l’intérêt de cette intervention, dans la majorité des cas, les patientes sont satisfaites de cette intervention de lifting de la lèvre supérieure.
Cette intervention peut fréquemment être combinée avec une autre intervention chirurgicale de rajeunissement du visage.
Lifting du sourcil
Introduction
Le lifting du sourcil est une intervention de chirurgie esthétique, qui vise à replacer le sourcil grâce à une résection cutanée située juste au-dessus du sourcil. La position trop basse du sourcil peut être d’origine familiale, ou est plus souvent due à un abaissement progressif du sourcil lié à l’âge.
Cette intervention de chirurgie esthétique ne peut pas faire l’objet d’une prise en charge par l’assurance maladie.
Objectif
Le but du lifting du sourcil est de traiter l’affaissement du sourcil, dans sa globalité, en sachant que c’est souvent la partie latérale du sourcil qui est le plus abaissée.
Cette intervention n’a pas pour but de modifier les traits du visage, mais juste de replacer les structures anatomiques dans la position qui était la leur quelques années auparavant.
Principes
Avec l’âge, la position du sourcil peut avoir tendance à être plus basse, notamment au niveau de la région latérale, appelée queue du sourcil, donnant un aspect plus « lourd » au regard. Cette ptose du sourcil est secondaire à une augmentation de la laxité cutanée, mais également à un déséquilibre musculaire. Idéalement, la partie latérale, c’est-à-dire la queue du sourcil, doit être légèrement plus haute que le corps et la tête; ce qu’essaye de restaurer l’intervention.
Le lifting du sourcil permet également de rétablir une distance plus harmonieuse entre les cils et les sourcils. Par contre, cette technique n’a pas pour objectif de corriger l’excès cutané éventuel de la paupière supérieure, qui doit faire l’objet d’une correction spécifique par une blépharoplastie supérieure.
Dans certains cas, une lipostructure du sourcil (injection de graisse au niveau du sourcil) peut être associée en cas de fonte du coussinet adipeux de Charpy.
Avant l’intervention
L’interrogatoire et l’examen clinique permet de confirmer la position basse du sourcil, et de confirmer l’indication opératoire. Il est important d’apprécier les qualités d’éventuelles autres cicatrices, notamment les cicatrices faciales si le patient en a.
Lors de cette première consultation, votre chirurgien plasticien vérifie votre demande, vérifiera l’indication opératoire, et vous guidera vers le meilleur choix thérapeutique.
En cas de blépharoplastie associée, un examen ophtalmologique récent est nécessaire.
Il faut éviter tout médicament contenant de l’aspirine, ou des anti-inflammatoires, 10 jours avant l’intervention.
Enfin, en fonction du type d’anesthésie, on pourra vous demander de rester à jeun (ne rien manger) 6 heures avant l’intervention, s’il s’agit d’une anesthésie générale, ou une neurolept-analgésie.
Type d’anesthésie
L’intervention peut être réalisée sous anesthésie locale pure, pratiquée alors par le chirurgien juste avant l’intervention ; elle peut être réalisée sous anesthésie locale + neurolept-analgésie (anesthésie dite « vigile »), ou sous anesthésie générale classique durant laquelle vous dormez complètement.
Modalités d’hospitalisation
L’intervention se pratique habituellement en chirurgie ambulatoire, c’est-à-dire que vous sortez le jour même de l’intervention, immédiatement ou quelques heures après, en fonction du type de d’anesthésie.
Intervention
La position et la taille de la cicatrice doivent être adaptées au cas. Juste avant l’intervention, il est réalisé un dessin de l’excision cutanée. Avec le doigt, le chirurgien évalue la quantité de peau en excès, et il réalise un dessin de la résection sus-sourcilière. Le tracé se fait au ras du sourcil pour dissimuler au mieux la cicatrice.
La résection a la forme d’un fuseau, dont la partie la plus large siège le plus souvent à la partie externe du sourcil, de façon à bien replacer la région latérale du sourcil. Les sutures sont réalisées avec une grande minutie afin de favoriser au maximum les cicatrices discrètes. La résection peut être cutanée ou musculo-cutanée. Une légère hyper-correction est habituellement réalisée, qui sera temporaire.
Suites postopératoires
Il n’y a pas de douleurs importantes mais plutôt un certain inconfort, une sensation de tension au-dessus du sourcil.
Les premiers jours, il faut se reposer et éviter tout effort violent qui pourrait favoriser un saignement.
Les suites opératoires sont marquées principalement par l’apparition d’un œdème (gonflement), et d’ecchymoses (bleus) dont l’importance et la durée sont très variables en fonction des patients. Habituellement, une légère hypercorrection est réalisée. Le relâchement cutané se fera dans les jours ou dans les semaines suivant l’intervention, permettant alors de trouver la bonne position finale du sourcil.
Les cicatrices peuvent être un peu rouges initialement. Cette rougeur initiale peut être dissimulée les premiers mois par du maquillage.
Résultat
Un délai de 2 à 6 mois est nécessaire pour réellement apprécier le résultat. C’est le temps nécessaire pour que les tissus retrouvent leur souplesse, en sachant qu’habituellement, il faut une année pour que la cicatrice soit mature et ait fini son évolution. L’intervention aura le plus souvent permis de corriger le relâchement cutané, et aura permis de replacer le sourcil « ouvrant » le regard, le supprimer ou atténuer l’aspect lourd du sourcil.
Les résultats d’un lifting du sourcil sont en général durables. Par contre, la peau continue à vieillir et les muscles continuent à bouger, de ce fait, à la longue, une récidive de la ptose du sourcil peut se reproduire. Il est cependant rare qu’une nouvelle intervention soit envisagée avant 10 à 12 ans.
Si vos souhaits sont réalistes, le résultat obtenu vous donnera habituellement satisfaction.
Imperfections du résultat
Les imperfections du résultat peuvent être induits par un malentendu concernant ce qu’on peut raisonnablement espérer de l’intervention. De même, il faut bien comprendre que l’excès cutané de la paupière supérieure ne peut être corrigé que par une blépharoplastie supérieure (et s’il y a une demande à ce niveau, il faut donc réaliser une blépharoplastie supérieure dans le même temps).
Dans certains cas, les imperfections peuvent survenir d’une réaction tissulaire inattendue, de phénomènes cicatriciels inhabituels. En général, ces petites imperfections disparaissent avec le temps. Si ce n’était pas le cas, ces imperfections peuvent, dans certains cas, corrigé par une retouche qui se fera, la plupart du temps, sous anesthésie locale mais pas avant 6 à 8 mois après l’intervention initiale pour laisser le temps à la cicatrice de se stabiliser.
Complications éventuelles
Concernant l’anesthésie : lors de la consultation, le médecin anesthésiste vous informera lui-même des risques anesthésiques. Le fait d’avoir recourt à un anesthésiste compétent dans un contexte chirurgical fait que ces risques encourus sont devenus très faibles.
Concernant le geste chirurgical, les vraies complications sont rares à la suite du lifting du sourcil. Ces complications sont:
Hématomes: la plupart du temps sans gravité ; ces hématomes peuvent être évacués, s’ils sont importants, par ponction ou abord direct.
Infection: l’infection est exceptionnelle lors du lifting du sourcil, à part de micro-abcès qui sont plus des réactions à un point qu’une véritable infection.
Anomalies de cicatrisation: les cicatrices hypertrophiques sont assez rares dans cette zone du visage. Il faut seulement bien comprendre que la cicatrisation mettra de 6 mois à 1 an pour être définitive, avec parfois une inflammation un peu plus marquée lors des 6 premiers mois.
Perte de quelques poils du sourcil: est possible, et cette perte est habituellement transitoire.
Diminution de la sensibilité supra-sourcilière: elle est fréquente, et s’atténue progressivement avec le temps.
Parésie du muscle frontal: des cas exceptionnels de parésie du muscle frontal ont été décrits. habituellement cette parésie disparait au bout de quelques semaines ou de plusieurs mois.
Conclusion
Le lifting du sourcil est une intervention relativement méconnue, mais qui a sa place dans l’arsenal thérapeutique, en cas de chute du sourcil. Lorsque l’indication est bonne, cette intervention peut donner de bons résultats.
Minilifting biplan sous anesthesie locale
Introduction
Parmi les techniques de rajeunissement de la face, le lifting cervico-facial représente l’intervention la plus connue. Il s’agit d’une intervention qui a fait la preuve de son efficacité, et qui donne de très bons résultats, mais elle reste une intervention aux suites assez compliquées, et elle nécessite habituellement une anesthésie générale. L’anesthésie générale et les contraintes postopératoires font qu’un certain nombre de patientes redoutent cette opération bien qu’elles en aient très envie. Ces personnes peuvent craindre les suites postopératoires, d’éventuelles complications, ou l’idée d’un arrêt de travail prolongé ou d’une exclusion sociale longue.
Ces différentes craintes ont pu expliquer le succès des liftings appelés « médicaux » qui consistent principalement à l’utilisation de fils tenseurs, pratiqués sans hospitalisation et sous anesthésie locale pure.
De façon à corriger les défauts de la partie inférieure du visage et du cou, tout en ayant une correction plus harmonieuse de cette zone que les fils tenseurs, a été développé plus récemment le minilifting biplan sous anesthésie locale. Cette technique a été bien présentée et bien analysée par le Dr Vladimir Mitz de Paris, qui a publié récemment un article de référence sur le sujet (1). Le Dr Mitz est connu mondialement pour sa description du SMAS facial (PRS 1976).
Cette nouvelle approche permet de réaliser une bonne correction de la partie inférieure du visage, sous anesthésie locale, en chirurgie ambulatoire. Elle permet de rajeunir la partie inférieure du visage et le cou, sans changer l’expression globale du visage.
Objectif de l’intervention
L’intervention de minilift biplan a pour objectif de corriger la partie inférieure du visage et de corriger la région cervicale.
De façon à limiter les ecchymoses et les suites postopératoires, cette intervention n’est pas combinée à une lipostructure (transfert de graisse) ou à un autre geste sur le visage. Cette intervention peut éventuellement être combinée à une blépharoplastie supérieure qui a également des suites très simples.
Le principe de l’intervention est de remettre en place les structures cervico-faciales inférieures en remettant en tension le SMAS cervico-facial, et à le suturer en profondeur devant et autour de l’oreille pour permettre une remise en tension de la partie inférieure du visage.
Avant l’intervention
Lors de la première consultation ?Une fois le rapport bénéfices/risques positif établi, les grandes lignes de cette chirurgie et sa réalisation en ambulatoire sont expliquées à la patiente. ?L’ensemble des critères d’inclusion pour la chirurgie ambulatoire doivent être présents (bon état médical, critères psycho-sociaux et environnementaux).?Il est bien expliqué à la patiente le gain à attendre de cette opération à savoir la remise en tension de la partie inférieure du visage et la remise en tension du cou. Les grandes déformations cervicales ou la remise en tension de la partie haute du visage, ne relèvent pas de cette intervention, mais d’un lifting cervico-facial classique.
Les critères de sélection?Dans le cadre d’une intervention de chirurgie ambulatoire, le patient doit bien accepter l’hygiène corporelle, l’horaire du jeûne, la nécessité de la présence d’un accompagnant pour la sortie, et la nuit suivant l’intervention.
Lors de la 2ème consultation, les informations et consignes pré et post-opératoires sont remises et expliquées au patient qui est responsabilisé, qui est un acteur indispensable à la réussite de la prise en charge ambulatoire.?Les ordonnances pré- et postopératoires sont données. La patiente est fortement encouragée à récupérer son traitement médical, avant le jour opératoire.
Accueil au bloc opératoire: ?L’accès au bloc opératoire se fait à pieds, accompagné du personnel soignant accueillant, souriant et rassurant. Une prémédication a été remise au patient avant l’intervention. Avant l’intervention, sont vérifiées la check-list avec les consignes préopératoires, la présence d’un accompagnant pour la sortie, en confirmant l’heure probable de sortie.
Type d’anesthesie
L’intervention est réalisée sous anesthésie locale pure avec anesthésie tronculaire (on endort les nerfs sensitifs au niveau des trous supra-orbitaires, infra-orbitaires et mentonniers et, dans le territoire du plexus cervical superficiel par un bloc de conduction sensitif réalisé au point d’ERB).
Modalité d’hospitalisation
L’intervention se pratiquant en chirurgie ambulatoire, le patient peut quitter la clinique, une à deux heures après l’intervention.
Intervention
Juste avant l’intervention, un dessin préétabli est réalisé, repérant la quantité de peau excédentaire en pré-auriculaire et dans la région mastoïdienne (derrière l’oreille). Le repérage antérieur se fait par une mise en tension ferme selon le vecteur vertical au niveau pré-auriculaire, et vers l’arrière vers le haut à 45° en rétro-auriculaire.
L’anesthésie locale se fait à la Naropeine Adrénalinée en infiltrant les zones d’incision et en réalisant un bloc au niveau sus-orbitaire, sous orbitaire et au niveau mentonnier mais également de la zone d’ERB.
On réalise l’ablation de l’excédent cutané en enlevant la peau située entre les deux tracés et en laissant le socle de SMAS intact en profondeur, tout autour de l’oreille. L’hémostase doit être soigneuse. On réalise ensuite une incision périphérique distale du SMAS en laissant une plateforme de SMAS au pourtour de l’oreille permettant la fixation du SMAS, et la remise en tension du visage.
Le décollement se fait de façon prudente sous le SMAS, et permet d’ascensionner facilement le visage. On peut alors fixer le SMAS pré-auriculaire, de façon à maintenir le visage en bonne position. Des points de capitonnage sont réalisés. L’hémostase est soigneuse, puis une suture cutanée au surjet résorbable est réalisée.
Suites post-opératoires
Il n’y a habituellement pas de douleur importante, mais plutôt un certain inconfort avec une sensation de tension à la partie haute du cou.
Les premiers jours, il faut se reposer et éviter tout effort violent qui pourrait favoriser un saignement. Les suites opératoires sont marquées principalement par l’apparition d’un œdème (gonflement) et d’ecchymoses (bleus) dont l’importance et la durée sont très variables en fonction des patients.
Les cicatrices peuvent être un peu rouges initialement. Cette rougeur initiale peut être dissimulée les premiers mois par du maquillage.
Résultat
Un délai de 1 à 6 mois est nécessaire pour réellement apprécier le résultat. Il s’agit du temps nécessaire pour que les tissus retrouvent leur souplesse, en sachant qu’habituellement, il faut une année pour que la cicatrice soit mature et finisse son évolution.
L’intervention aura le plus souvent permis de corriger la partie inférieure du visage et d’améliorer le cou.
Les résultats seront habituellement durables. Par contre, la peau continue à vieillir et les muscles à bouger, de ce fait, le visage peut se relâcher un petit peu en post-opératoire.
Si vos souhaits sont réalistes, le résultat obtenu vous donnera habituellement satisfaction.
Dans une série publiée par le Dr MITZ (1), les résultats ont été jugés « bien » ou « très bien » dans 27 cas sur 32 (soit 85%).
Imperfections du résultat
Les imperfections du résultat peuvent être induites par un malentendu entre ce que l’on peut raisonnablement attendre d’une intervention type minilift. Si le patient ou la patiente a une déformation très importante concernant son visage, il relève plutôt d’une chirurgie type lifting classique, sous anesthésie générale. Un minilift biplan permet d’améliorer la partie inférieure du visage et le cou.
Dans certains cas, l’imperfection peut survenir du fait d’une réaction tissulaire inattendue, ou de phénomènes cicatriciels inhabituels. En général, ces petites imperfections disparaissent avec le temps. Si ce n’était pas le cas, ces imperfections peuvent, dans certains cas, être corrigées par une retouche sous anesthésie locale, mais pas avant 6 à 8 mois après l’intervention pour laisser le temps à la cicatrice de se stabiliser.
Complications eventuelles
Les vraies complications sont rares à la suite d’un minilift sous anesthésie locale. Ces complications potentielles sont:
Hématome: la plupart du temps sans gravité, ces hématomes peuvent être évacués, s’ils sont importants, par ponction ou par abord direct.
Infection : l’infection est exceptionnelle lors d’un minilifting du visage, à part des micro-abcès qui sont plus des réactions à des points résorbables qu’une véritable infection.
Anomalies de cicatrisation : les cicatrices hypertrophiques sont assez rares dans cette zone du visage. Il faut cependant bien comprendre que la cicatrisation mettra de 6 mois à 1 an pour être définitive, avec parfois une inflammation un peu plus marquée lors des 3 à 6 premiers mois.
Diminution de la sensibilité de la région devant ou en dessous de l’oreille. Cette diminution est fréquente et s’atténue progressivement avec le temps. Il est important de bien caresser cette zone, face au miroir, pour bien favoriser la récupération sensitive.
Conclusion
Le minilift biplan sous anesthésie locale est une intervention qui est intéressante pour les patients ne souhaitant pas un grand lifting sous anesthésie générale. Les meilleures indications sont les patients qui nécessitent une correction de la partie inférieure des joues, la partie inférieure du visage avec début de bajoues, et les patientes ayant un petit relâchement cervical, ou les reprises légères sous anesthésie locale après un premier grand lifting classique.
Réferences
Mitz V.?Le microlift biplan. Principes, technique, résultats.?Ann chir Plast Esthét 2018 ;63: 262-9.